Edito

Les consultations en cours sur la Toile laissent penser que ce seront les noms des futures régions fusionnées. Mais ce n’est pas si simple…

En Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, déjà plus de 200.000 personnes se sont prononcées majoritairement via Internet en faveur de l’Occitanie. Du côté de l’Aquitaine, de Poitou-Charentes et du Limousin, c’est le nom de la première qui arrive en tête des suffrages.

Mais le débat est très loin d’être clos. Faut-il des appellations liées à la géographie ou de véritables marques commerciales ? Et oui, c’est le total embarras du choix.

Et donc…

C’est l’Occitanie qui tient pour le moment la corde pour représenter le très vaste territoire de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon. Si la langue d’oc et la culture qu’elle porte apparaissent comme un intéressant fil conducteur, l’histoire et la connotation politique actuelle rebutent un certain nombre de personnes. De plus, les Gascons et les Catalans font déjà la tête quand on leur parle de cette perspective.

Alors, Languedoc ? Pyrénées-Méditerranée ? Pyrénées-Languedoc ? Occitanie-Pays Catalan ? Mais toutes ces dénominations oublient les Cévennes, le Quercy ou encore l’Aveyron. Faut-il inventer des noms de fusions : Occitalogne ? Catalonie ?

En ce qui concerne la fusion de l’Aquitaine, de Poitou-Charentes et du Limousin, le problème est le même. Si l’Aquitaine semble avoir une longueur d’avance dans l’opinion, le Limousin n’est pas franchement motivé. Atlantique ? Sud-Ouest ? Alienor ? Eurocéane ? Là aussi le choix est complexe.

On le voit bien, les références à des territoires existants sont difficiles. Soit on accouche d’un nom à rallonge qui ne veut plus rien dire, soit on prend le parti d’en sélectionner un ou deux, et l’on frustre les autres.

Le danger est aussi de subir l’émergence d’une abréviation qui ne veut plus rien dire comme l’actuelle région Paca, pour Provence Alpes Côte d’Azur. Pas vraiment une réussite !

Bien entendu, il faut que les habitants de ces nouvelles régions s’approprient un nom qui sonne bien. Mais, il ne faut pas oublier qu’il doit devenir une  véritable marque porteuse sur le plan culturel comme économique, en France et dans le Monde.

A cet égard, on peut regretter de voir ainsi anéantir tous les efforts déployés par l’Aquitaine et Midi-Pyrénées pour donner une notoriété à la bannière « Sud-Ouest » et favoriser ainsi l’exportation de nos produits sur toute la planète et particulièrement en Chine.

L’autre option est d’inventer un nouveau nom qui puisse avoir une lisibilité internationale. Un nom court qui sonne bien, compréhensible dans toutes les langues. C’est ce que vient de faire GDF-Suez en devenant Engie. C’est ce qu’avait fait, il y a plus de 15 ans, la Compagnie Générale des Eaux en se rebaptisant  Vivendi.

Bon, mais il faut quand même savoir que c’est finalement le Conseil d’État qui, depuis son nid douillet à Paris, aura le dernier mot.