Bien que le festival Musicalarue tel qu'on le connait existe depuis 1990, ses racines datent de bien des années avant... En effet, dès 1968, des jeunes de Luxey organisent une fête à la mi-août avec de nombreuses fanfares venues d'un peu partout, et le tout est agrémenté de spectacles de rues. Vous l'avez compris, l'ancêtre du festival réside ici. « La création du festival a été enclenchée pour professionnaliser ce qui était fait auparavant, commence François Garrain, président de l'association. Ça a été motivé par plusieurs raisons, dont le fait qu'il n'y avait pas de festival pluridisciplinaire autour de nous, et que nous souhaitions proposer une activité culturelle durable localement ». Des missions qui, encore aujourd'hui, sont plus que jamais au cœur des actions de l'association Musicalarue.
En ce sens, plusieurs démarches ont été lancées par l'association au fil du temps. « Les Domiciles », en 2006, qui permet à des artistes de se produire dans des lieux différents, comme des Ehpads, des prisons, des hôpitaux, etc. « Le plateau », l'année suivante, qui permet d'accompagner de nouveaux artistes en leur donnant de la visibilité, et surtout du temps pour jouer. Ou encore « Les Cigales », en 2015, qui n'est rien d'autre qu'une salle de spectacle animée à l'année. La majorité de ces rendez-vous sont d'ailleurs gratuits. « Pour toujours proposer quelque chose à n'importe qui sur le territoire ».
« Nous sommes bien évidemment conscient de l'impact qu'à notre événement sur le territoire. Nous avons coutume de dire que pour 1 euro investit, cela rapporte 10 euros localement, grâce à l'hôtellerie, la restauration, les cafés, le tourisme, etc. Le tout dans un petit village de 700 habitants qui reste la première vedette de notre festival ! ». Chaque soir, ce sont ainsi 15 000 personnes qui arpentent les rues de Luxey, avec des pics avant la crise sanitaire qui atteignaient parfois les 20 000 visiteurs par soir.
« Si l'on arrive à maintenir cette organisation bien rôdée, c'est notamment grâce aux premières fêtes organisées ici. Pour imager, une bonne semence a été posée, et les boutures qui sont nées ont données de jolies fleurs », souligne le président de façon on ne peut plus poétique.
La dimension locale de l'événement se retrouve aussi dans sa programmation. Grâce à des dates et événements toute l'année, de nombreux talents d'ici sont mis en avant. Les artistes sont aussi accompagnés, conseillés, orientés vers d'autres acteurs de leurs secteurs, grâce aux membres de l'association. « Certains sont aussi mis en avant pendant le festival, car ce dernier a aussi vocation à proposer une série d'artistes qui viennent de Nouvelle-Aquitaine ». Cette année, Angela, DJ landaise, sera d'ailleurs à l'affiche.
Pour cette édition, elle fera partie des quelque 60 artistes et groupes musicaux, auxquels 20 troupes d'arts de rue viendront se greffer pour la programmation complète du festival. Parmi les têtes d'affiche, en 2023, on retrouve Jain, Marc Lavoine, Michel Polnareff, Cali, -M-, Benjamin Biolay, ou encore Deluxe. « Nous souhaitons proposer une offre la plus complète, pour que chacun s'y retrouve. C'est un événement intergénérationnel qui réunit les familles, c'est important de conserver cette dimension ».
À un temps où il est de plus en plus apprécié de favoriser l'accès à la culture, l'association souhaite poursuivre dans cette voie. « Nous souhaitons consolider notre modèle pour pérenniser nos emplois et notre offre culturelle tout au long de l'année. C'est primordial, car le festival n'a de sens que parce que l'on propose des rendez-vous même en hiver. C'est comme cela que l'on garde du lien avec notre public, et que l'on peut garder l'équilibre, la singularité et la magie de Musicalarue », conclut François Garrain. Et pour ce faire, de nouveaux rendez-vous devraient prochainement naître, à Luxey...
Timothé Linard
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