Il y a des projets qui demandent du temps pour atteindre leur pleine cuisson. Celui du nouveau pôle culinaire de Saint-Geours-de-Maremne en fait partie. Imaginé pour répondre à une croissance continue du nombre de repas préparés par la communauté de communes MACS (Maremne Adour Côte-Sud), le bâtiment a ouvert ses portes le 25 juillet dernier, avant d’être inauguré officiellement le 3 septembre par Pierre Froustey, président de la collectivité.
Avec ses 3 100 m² flambant neufs, il vient remplacer un ancien site devenu trop étroit et inadapté. Conçu initialement pour 5 000 repas par jour, l’ancien bâtiment en produisait déjà près de 8 000, contraignant les équipes à des acrobaties quotidiennes derrière les fourneaux. Désormais, la nouvelle cuisine centrale peut préparer jusqu’à 12 000 repas par jour, de quoi rassasier crèches, écoles, centres de loisirs, EHPAD et bénéficiaires du portage à domicile.
Un budget à la hauteur des ambitions
L’addition est copieuse : 13 millions d’euros ont été investis, dont 480 000 € apportés par l’État. Une somme qui fait de ce chantier l’un des plus importants du mandat actuel de MACS. Mais comme dans toute recette réussie, l’objectif n’était pas de cuisiner vite, mais bien de viser une préparation au long cours : les élus ont calibré ce projet pour 20 à 30 années de service.
Malgré le coût, une promesse a été tenue : aucune hausse des tarifs de cantine. Les prix resteront indexés sur les revenus des familles, afin que la restauration scolaire et collective demeure accessible. Un effort rendu possible grâce à une enveloppe supplémentaire de 1,5 million d’euros de subventions votée pour 2025.
Le bâtiment n’est pas seulement une machine à repas : il a été conçu comme un véritable outil de travail moderne. Les 60 agents du pôle culinaire bénéficient désormais de plus d’espace, d’une meilleure acoustique grâce à des sols en résine, et d’une attention particulière portée à la prévention des risques professionnels.
L’organisation des flux a été optimisée pour limiter les gestes répétitifs, et des équipements ergonomiques viennent soulager le quotidien. Résultat : moins de fatigue pour les équipes, et une qualité de service qui se maintient voire s’améliore. Car derrière chaque plateau, il y a un cuisinier, un préparateur, un logisticien, dont le confort influe directement sur le goût et la qualité de l’assiette finale.
Un bâtiment nouvelle génération, au menu durable
Impossible aujourd’hui d’imaginer une cuisine centrale qui ne respecte pas les principes du développement durable. Ici, la collectivité a choisi de dresser un bâtiment éco-performant. Sur le toit, 1 500 m² de panneaux photovoltaïques produisent de l’énergie, l’équivalent de la consommation annuelle de cent foyers. L’électricité alimente directement le site et le surplus est revendu.
Le système de récupération de chaleur permet de préchauffer l’air et l’eau, réduisant ainsi la facture énergétique. Deux véhicules électriques assurent désormais les livraisons. Et parce qu’un bon cuisinier ne gâche rien, même les déchets suivent un circuit optimisé : triés sur place, ils sont récupérés par le SITCOM pour être valorisés.
Jusqu’aux parkings, la démarche a été pensée : plutôt que de bétonner davantage, les places ont été mutualisées avec celles du centre aquatique voisin, évitant une artificialisation supplémentaire des sols.
Les équipes ont ouvert les coulisses, permettant de découvrir la chaîne de production, des zones techniques aux espaces de logistique. Derrière la vitrine, c’est tout un savoir-faire qui s’organise, entre respect des normes sanitaires et innovation culinaire.
Une continuité de service bien orchestrée
Déménager une cuisine centrale qui prépare des milliers de repas par jour n’est pas une mince affaire. Les services de MACS ont choisi de réaliser l’opération en juillet, période où la demande chute avec les vacances scolaires. Pendant trois semaines, la production a été externalisée, mais les agents ont continué d’assurer la réception et la livraison des repas. Une transition en douceur, qui a permis de maintenir le service sans fausse note.
Au-delà des chiffres et des équipements, ce pôle culinaire symbolise un choix politique : celui d’investir dans un service public qui touche au quotidien de milliers de personnes. Les repas servis dans les écoles, les crèches ou les maisons de retraite ne sont pas de simples plateaux, mais des moments de vie, des instants de convivialité, et parfois le seul repas équilibré de la journée pour certains usagers.
Avec son nouveau bâtiment, MACS ne se contente pas de nourrir : elle prépare l’avenir. Un avenir plus respectueux de l’environnement, plus attentif aux conditions de travail, et plus solidaire pour les familles. Une recette qui, à Saint-Geours de Maremne, semble avoir trouvé le bon assaisonnement.
Sébastien Soumagnas
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