Originaire de Mayenne, Pierre Mézières est arrivé dans le Sud-Ouest il y a une dizaine d'années. C'est à Pau qu'il trouve une formation professionnelle QSE, une aubaine pour celui qui a également de la famille au Pays basque. Mais ce n'est pas dans les Pyrénées-Atlantiques que son expérience se développe, puisque c'est dans les Landes, chez Safran, qu'il réalise son alternance, et que quelques années plus tard, il lancera sa propre activité.
« Chez Safran, j'ai été plongé au cœur du système documentaire. De par le secteur, très exigeant et très précis, l'entreprise se devait d'avoir une organisation documentaire très cadrée et organisée. J'ai trouvé cela très intéressant, et ça a suscité mon intérêt », commence Pierre Mézières. « Durant mes expériences professionnelles qui ont suivi, je me suis rendu compte qu’il était toujours compliqué de trouver le bon document dont on a besoin. On n'est jamais sûr de la bonne version, ça prend du temps (en moyenne un mois pour préparer un audit), ça passe par de nombreuses personnes, les documents sensibles peuvent être exposés, ça apporte une dose de stress, etc. Alors je voulais essayer d’apporter quelques notions de l'organisation que j'avais connue dans mes expériences professionnelles dans ces autres domaines ».
Après une étude de marché, l'entrepreneur est conforté dans son idée puisque aucun cabinet spécialisé dans l'organisation documentaire n'existe alors dans les Landes. « À Bordeaux, Toulouse, ou dans les grandes villes en général oui, mais rien ici. Dans les entreprises cette mission est limitée et juste complémentaire à d'autres, comme moi je l'avais connu. Personne ne s'y dédiait complètement ».
O.Doc Conseil propose donc plusieurs services : de l'audit documentaire, pour faire le point sur l'entreprise, son identité, les normes et règlements à respecter, ses méthodes de travail, le retour des salariés, etc. De l'assistance à maîtrise d'ouvrage pour accompagner concrètement les entreprises dans leur gestion documentaire. Et de l'implémentation de solution, notamment grâce à de la gestion électronique documentaires (GED). « L'idée c'est de trouver le bon outil adapté qui répond aux besoins de toute l’entreprise ». Car ces services, bien qu'ils soient majoritairement destinés à des professionnels, peuvent aussi être proposés à des institutions, des associations, etc. « La documentation concerne tout le monde ! », généralise-t-il.
« Je suis aussi là aussi pour les aider à anticiper les documents futurs. Je leur donne des conseils et des pistes d'amélioration. L'idée c'est qu'ils puissent réfléchir à leurs méthodes de travail pour limiter la production de documents inutiles. Cela permet de faire des économies sur la gestion par les serveurs, l'impression de papier, l’entretien du matériel de reprographie, etc. ». En moyenne, chaque mission d'O.Doc Conseil dure environ 6 mois, mais pour les structures accompagnées, le plan s'étale sur une année complète. « C'est le temps qu'il faut pour cadrer, représenter, améliorer, mettre en place, intégrer, faire un point et améliorer si besoin ».
COUP DE POUCE
Pour Pierre Mézières, c'est une prise de conscience primordiale pour les entreprises et leurs collaborateurs. « C'est une activité peu connue, donc il ne faut pas hésiter à en parler autour de vous. Il faut que ça murisse dans la tête des gens, car ils ont souvent du mal à comprendre et visualiser ce que cela peut leur apporter sur le long terme. Et cela va être d'autant plus utile que prochainement, la législation devrait changer avec la loi finance de 2024 ; toutes les entreprises établies en France et assujetties à la TVA devront émettre et recevoir des factures électroniques. Les entreprises vont devoir revoir et adapter leurs processus. Il y a donc un véritable intérêt », poursuit-il.
Aujourd’hui seul, et en contrat avec la coopérative Interstices Sud Aquitaine, Pierre Mézières espère pouvoir se rendre indépendant à l'issue de ce contrat. C’est un contrat d’un an renouvelable deux fois donc trois ans au maximum ; il me reste encore deux ans. Ensuite, il y a trois solutions : soit je reste dans la coopérative en tant que salarié, soit je décide d'arrêter, soit je me lance seul en tant qu’auto-entrepreneur. Je suis persuadé qu'il y a de l’avenir dans ce domaine et que la gestion documentaire mérite qu'on s'y consacre », assure celui qui, personnellement, prend beaucoup de plaisir à découvrir de nombreux secteurs et à assouvir sa curiosité. Et comme le disait la Sœur Marie-Laurette : « Le premier principe pour réussir est de tomber amoureux de son travail ». Cela semble chose faite pour Pierre Mézières...
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