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    Grains de Sable

    Ordi chéri, dis quelque chose

    Il nous fait presque tout cet homme, heu pardon, cet appareil, enfin n’est-ce qu’un appareil ? « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? » Parfois je me pose la question quand cet abruti de crétin de bachi-bouzouk de « bâtard de ta race » tombe en panne pile poil quand j’ai un super article à envoyer d’urgence, un courriel qui ne peut pas attendre pour en raconter une bonne à une copine du bout du monde ou une commande avec grosse réduc jusqu’à dans dix secondes.

    On y écrit sur l’ordi, on y regarde des photos, des films, on y écoute de la musique, on y fait des réussites, il nous donne billets d’avion, de train, nous dit quand notre compte bancaire est au rouge, quand il va pleuvoir, il nous offre les dernières infos et si je veux savoir quel temps il fait en Patagonie Orientale eh bien je peux le savoir…

    Le résultat des courses c’est qu’on devient complètement dépendants de cet engin, perdus de chez perdus quand Internet fait la sourde oreille et en plus otages des hotlines en tout genre, vous savez ces centres d’appel où une gentille jeune fille tentant désespérément de gommer son accent sri lankais, indien, gabonais ou malien (rayer la mention inutile) vous taxe de 0,50 € la minute sans pour autant résoudre le problème.

    D’ailleurs c’est comme à la Sécu, on vous promène de hotline en hotline, celle du serveur Internet, celle de la marque de l’ordi et on n’ose imaginer le nombre de tours de planète qu’on doit faire ainsi de centre d’appel en centre d’appel.

    Bref, je ne vous dirai pas combien m’a coûté la plaisanterie de la hotline en temps et en argent, tout ça pour rien car ordi chéri boudait obstinément. Je l’ai donc emmené se promener jusque chez le réparateur le plus proche qui bien sûr n’a pas voulu me le garder, suis rentrée chez moi désespérée qu’il puisse neiger en Patagonie Orientale sans que je le sache et dans un dernier sursaut, avant de tenter la dernière hotline à 0,99€ la minute, je l’ai rebranché….Eh bien ce concentré de crétin des Alpes, sans prévenir, s’est mis à remarcher comme si de rien n’était !

    Mais le mieux est pour la fin car je me trouvais le soir même en compagnie d’un informaticien (un vrai qui sait que mégabit n’est pas ce que vous pensez), qui m’avouait que finalement l’informatique avait toujours une part de mystère et que souvent on ne savait ni la raison de la panne, ni pourquoi  ça remarchait ! Moi, je sais: mon ordi a une âme et aime se promener…

    Pasquine L’Islet

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