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Publié le Mis à jour le

1500 COUPS DE POUCEL'horloger Paul Bouyssou a aussi la passion de transmettre aux jeunes

Expert en horlogerie fine, ce trentenaire s'est installé dans les Landes depuis 2019. Aujourd'hui dans un atelier en centre-ville de Mont-de-Marsan, il répare, révise, et rénove des montres anciennes et modernes. Un métier unique dans l'agglomération...
Paul Bouyssou dans son atelier.Photo : Paul Bouyssou.
Le métier d'horloger se perd... Mais selon Paul Bouyssou, il est plein d'avenir. D'où sa volonté d'accompagner les jeunes désireux d'en apprendre les rouages, mais également de sensibiliser et informer le grand public, notamment via les réseaux sociaux...

La passion de Paul Bouyssou pour les montres et l'horlogerie fine est arrivée dans le cours de son parcours professionnel. « J'ai travaillé à Paris dans les bijoux anciens, et j'ai découvert l'univers des montres. J'ai de suite été attiré par la dimension de collection, l'historique qui se cache derrière ces objets ».

De cet amour né une boutique à Bordeaux. « Un peu par hasard, j'ai rencontré un horloger, et en discutant, il m'a dit que j'étais faits pour ce métier. Je n'étais pas spécialement attiré par tout l'aspect mécanique à cette époque, mais avec du recul, il avait totalement raison. Et au fond de moi, je le savais, et je l'ai écouté ». Paul Bouyssou vend donc sa boutique bordelaise, et décide de venir s'installer dans les Landes. « Au départ je travaillais depuis chez moi, à Saint-Pierre-du-Mont. Puis avec ma femme, joaillière, nous avons ouvert une boutique en centre-ville de Mont-de-Marsan, fin 2023 ».

Aujourd'hui son activité est relativement vaste. « Je fais plusieurs choses : des réparations, du simple changement de pile jusqu'à la révision complète d'une montre. Je suis en mesure de retrouver les pièces nécessaires, même si elles appartiennent à des modèles très anciens », explique celui qui s'occupe aussi bien de montres modernes que de montres plus anciennes. « Je fais à peu près de tout, sauf des pendules ».

L'artisan s'oriente aussi vers la restauration de montres, qu'il tente de refaire au plus proche de l'aspect originel. « C'est inatteignable, car les montres sont si précises, réglées au millième de centimètre près, mais j'essaie toujours de me rapprocher le plus possible de ce qu'elles étaient au moment de leur vente. Pour la partie esthétique, il suffit de trouver les bonnes pièces. Parfois ça prend un peu de temps, mais c'est faisable. Pour la mécanique par contre, si l'on ne retrouve pas la pièce, c'est foutu... Mais c'est rare ».

Photo : Paul Bouyssou.

Un travail minutieux, d'une précision redoutable, mais pas si difficile selon Paul Bouyssou. « Aujourd'hui, la plupart des marques utilisent les mêmes mouvements (mécanismes NDLR.). Et même si certains mouvements sont différents, la logique derrière est souvent la même. Ça m'arrive régulièrement de travailler sur des modèles que je ne connais pas du tout, mais je ne suis jamais perdu. Tant qu'on arrive à comprendre la logique, ce n'est pas si difficile que ça », relativise-t-il, sans pour autant nier que son métier nécessite des compétences.

Cependant, le métier d'horloger est de moins en moins répandu. « Surtout parce qu'il n'y a plus beaucoup de formations... Et la majorité des personnes qui sortent de ces formations part ensuite travailler en Suisse ». Une situation qui raréfie les ateliers, les Landes n'en comptant que quelques-uns, et Paul Bouyssou étant le seul sur l'agglomération montoise. « Après, si l'on veut trouver un autre artisan horloger, c'est du côté de Dax qu'il faut aller ! ».

Alors pour tenter de contrer ce fléau, à son échelle, l'artisan souhaite transmettre ses connaissances comme lui a pu bénéficier du partage de ses aînés. « J'accueille des stagiaires qui sont en écoles. C'est super chouette de voir que des gens souhaitent encore faire ce métier et sont motivés, et moi ça me fait plaisir de partager des choses ». Un partage qui se fait également via les réseaux sociaux, sur sa page Instagram ou via ses podcasts diffusés sur YouTube et sur les plateformes de streaming. « J'essaie d'expliquer l'horlogerie en abordant des thèmes précis, ou en racontant l'histoire d'une marque par exemple. J'ai lancé ça en 2019, et ça commence à bien prendre ! », se réjouit l'apprenti animateur.

COUP DE POUCE

Si Paul Bouyssou fait tout ça, c'est aussi pour s'adresser aux jeunes, et passer un message d'espoir concernant son métier et ses débouchés. « Si des jeunes sont passionnés par l'horlogerie ou la pendulerie, et qu'ils souhaitent travailler dans ce milieu, mais qu'ils ne savent pas trop comment s'y prendre, ils peuvent me contacter, je les aiderai avec plaisir. Il faut qu'il sachent qu'il y a de quoi faire dans ces secteurs. Ce sont des métiers de niche, mais il y a un vrai manque. Les ventes de montre se portent à merveille, et ces montres devront bien être révisées et réparées ! Donc on aura besoin de nous encore longtemps ! », conclut celui qui a notamment fait un podcast sur le sujet, avec la participation d'un ami à lui, devenu horloger.

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Plus d'informations sur Paul Bouyssou

Photo : Paul Bouyssou.

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