La logique voudrait que le nouveau président de la République obtienne une majorité au Parlement pour appliquer son programme. Mais dans cette épisode (pour reprendre un terme souvent dédié à la météo) électoral agité et atypique, tous les scénarios restent envisageables jusqu’à une cohabitation ou un gouvernement de coalition.
Dimanche soir ou lundi, la nomination du premier ministre (puis de son gouvernement) qui aura la mission de mener la bataille des Législatives pour le compte du nouveau président s’annonce capitale.
Comme nous l’avons déjà souligné, l’éclatement des forces en présence, constaté au premier tour de la Présidentielle, pourrait réserver quelques surprises. Avec 4 blocs autour de 20% (En Marche, Front National, Républicains et Insoumis) et un 5e un peu décroché (Socialistes), les résultats du premier tour s’annoncent très tendus. D’autant plus que le candidat arrivé 3e devra passer la barre des 12,5% d’inscrits pour avoir le droit de participer au 2e tour. Ce qui, en fonction du niveau d’abstention, pourra représenter un seuil difficile à franchir : entre 20% et 25% des votants. Dans ce contexte, on pourrait assister à de nombreux duels inattendus, voire improbables.
Mais ces élections législatives vont, en plus, conditionner le train de vie des partis politiques pour les 5 prochaines années. Une gigantesque manne d’environ 315 millions d’euros (63 millions par an) va ainsi être déversée sur la classe politique.
D’abord, chaque bulletin récolté au premier tour des Législatives rapportera, à la formation politique ayant investi le candidat, environ 1,70 euros par an pendant 5 ans. Lors de la législature qui s’achève, le PS a ainsi engrangé un pactole de 10 millions d’euros par an, loin devant l’UMP (6,1 millions), le FN (4,9 millions) et EELV (2,1 millions).
Ensuite, chaque député élu rapportera près de 45.000 euros par an au groupe parlementaire auquel il sera rattaché à l’Assemblée nationale. Par ce biais, depuis 2012, le PS a encaissé chaque année la bagatelle de 14,9 millions d’euros, devant l’UMP (12,4 millions) et EELV (1 million). Le FN, avec un seul député, a donc très peu bénéficié de cette distribution.
Pas besoin de vous en dire plus pour mesurer les enjeux de la première grosse bataille qui se joue actuellement : d’une part, au niveau du nombre de candidats présenté par chaque parti, sous son étiquette ; d’autre part, au niveau des engagements demandés aux candidats pour s’inscrire dans tel ou tel groupe parlementaire en cas de victoire.
Ainsi, un candidat adhérent d’un parti A qui aurait l’investiture d’un parti B ferait prospérer financièrement uniquement le second ; et encore plus si, une fois élu, le candidat adhérent du parti A rejoint le groupe du parti B à l’Assemblée nationale.
Capito ?
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