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Les associations paloises réunies contre les violences faites aux femmes

La Mairie de Pau et ses partenaires organisent de nombreux rendez-vous afin de sensibiliser le grand public à cette thématique.
Une femme victime de violences conjugales.
Chaque année, le constat à l’échelle nationale demeure le même : une femme décède tous les deux jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon et 93 000 femmes déclarent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol.

La semaine de lutte contre les violences faites aux femmes est proposée par la Ville de Pau et les acteurs du territoire qui s’engagent, depuis de nombreuses années, pour alerter, accompagner et protéger les victimes de violences.

L’objectif premier de la manifestation est d’aller vers les Paloises et les Palois pour sensibiliser aux phénomènes de violences au sein du couple et dans d’autres sphères de la vie tels que le monde du travail, des études ou encore dans l’espace public.

La Ville de Pau œuvre activement depuis 2014 en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et les violences au sein du couple. En effet, tout au long de l’année : la collectivité met à disposition des usagers les numéros et contacts utiles pour les situations de violences intrafamiliales et de harcèlement de rue.

En 2018, Idélis proposait l’arrêt à la demande. Un dispositif qui fonctionne aujourd’hui sur toutes les lignes de bus (à l’exception de la ligne F) et qui permet aux usagers de descendre au plus proche de leur lieu de destination, entre deux arrêts.

De plus, en 2021, la Communauté d'Agglomération Pau Béarn Pyrénées a été choisie par le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances pour expérimenter plusieurs solutions dans le cadre du Plan Angela.

Depuis 2022, un réseau réunissant près d’une soixantaine de lieux refuges a été mis en place, grâce à la formation des commerçants pour l’accueil et la mise en sécurité des victimes de harcèlement de rue.

« On constate une nette augmentation des plaintes pour violences conjugales, des affaires poursuivies et des condamnations. Ce n’est pas une augmentation des faits en eux-mêmes, mais plutôt une hausse des dénonciations. De nombreuses actions sont menées pour accompagner les victimes. Mais avant de s’occuper des symptômes, il faut d’abord s’occuper des auteurs, en travaillant avec eux et en les sensibilisant », note Marie-France Garaud, procureure de la Cour d’appel de Pau.

« En septembre 2023, nous avions 171 saisines pour violences conjugales contre 127 en septembre 2022. Cette évolution peut s’expliquer par la multiplication des dispositifs permettant de libérer la parole des femmes battues et de les accompagner dans tout le processus judiciaire. Durant le mois de septembre dernier, nous avons enregistré 76 blessées, dont 61 de dossiers traités en urgence », ajoute Valérie Callen, brigadière cheffe de la Police Nationale.

Théâtre, ateliers, conférences et cinéma…

Une quinzaine de rendez-vous auront lieu la semaine prochaine. Par souci de longueur, la liste qui suit est non-exhaustive.

Le mardi 21 novembre, l'Union Française des Oeuvres Laïques d'Education Physique (UFOLEP) et le centre social La Pépinière animeront deux séances de self-défense, de 9h30 à 11h30 (groupe ouvert tout public, sur inscription auprès du Centre social La Pépinière : 05-59-92-72-00). « L’objectif est de travailler la confiance en soi et d’acquérir une posture face aux insultes ou à une agression. Tous les ateliers que nous avons faits jusque-là ont très très bien fonctionné », assure Marie-Laure Mestelan, adjointe au Maire de Pau, chargée de la vie associative, de la lutte contre les discriminations et de la coordination des quartiers.

Cette année, le centre social du Hameau organise deux ateliers de création d’affiches. Le premier aura lieu le 23 novembre de 14h à 17h, autour de la thématique des violences faites aux femmes et des inégalités entre les femmes et les hommes. Quant au second, il s’agit d’un temps parents-enfants, le 24 novembre de 15h30 à 17h. Il permettra de réaliser un focus sur le droit des enfants (entrée libre sur inscription).

Le théâtre sera également utilisé afin de sensibiliser le grand public. Le 21 novembre, la Maison de l’enfance Marancy accueillera le spectacle intitulé « Sol Froid, sensation du mal », de la compagnie du théâtre du Versant. De 19h30 à 21h, celle-ci proposera une œuvre destinée à un public averti (pas de mineurs), où se mêlent la danse et le théâtre. S’en suivra un instant d’échanges et de débats assurés par le Planning Familial, l’association Du Côté des Femmes, l’APAVIM et la Maison de Protection des Familles (spectacle gratuit et sans inscription).

Le 23 novembre, rendez-vous à l’espace rencontre du foirail, de 18h15 à 20h, pour assister à un spectacle organisé par le Planning Familial, dans lequel une troupe de théâtre amateur va jouer des saynètes sur le thème de la place de la femme dans l’espace public. Chacune d’elle sera suivie d’un échange entre le public, les acteurs et l’association du Planning Familial (entrée libre sans inscription).

Vendredi 24 novembre De 15h30 à 17h00 Temps parents-enfants (focus sur le droit des enfants) Le centre social du Hameau propose un temps parents-enfants pour évoquer spécifiquement le sujet du droit des enfants Entrée libre sur inscription Centre Social du Hameau, 23 rue Monseigneur Campo à Pau.

Enfin, pour conclure cette semaine de lutte contre les violences faites aux femmes, des groupes d'étudiants de l'ITS Pierre Bourdieu vont proposer au sein de leur établissement des actions sur différentes thématiques : violences sexistes et sexuelles, sexisme, violences dans le sport, prostitution, focus sur les étudiants et prise en charge des auteurs.

Des interventions dans l’espace public

Cette opération vise à aller vers les différents publics, afin de les sensibiliser. Le collectif d’organisation a donc décidé de réaliser plusieurs actions dans l’espace public et les lieux du quotidien.

Tout au long de la semaine, la Police Nationale organisera aussi des actions de sensibilisation : elle sera à l’UPPA le 20 novembre, elle tiendra un stand le 22 novembre au centre commercial Leclerc de Pau, le 23 novembre au centre commercial d’Auchan et le 24 au Quartier libre de Lescar, pour présenter les dispositifs mis en place par la police nationale dans l'accueil et l'accompagnement des victimes de violences, la sécurité des femmes dans l'espace public et le violentomètre ou dans un établissement scolaire et elle animera le lendemain un « café police » au marché Saragosse le matin.

En poursuivant le même objectif, le Planning Familial va assurer un micro-trottoir nocturne le vendredi 24 novembre), à proximité des bars du centre-ville pour sensibiliser les jeunes sur les violences sexistes et sexuelles ainsi que les violences faites aux femmes de manière générale.

La compagnie Courant d’être jouera également des saynètes dans les rues du centre-ville de Pau le 25 novembre de 14h à 18h pour sensibiliser autour des violences conjugales et du harcèlement de rue. Ces prestations seront accompagnées et encadrées par des professionnels du Centre d’Information du Droits des Femmes et des Familles et Emilie Pelissier, déléguée du préfet aux droits des femmes.

Noémie Besnard

Les clubs sportifs palois mobilisés contre les violences

Une vidéo de sensibilisation, mettant en scène des joueurs des cinq clubs professionnels de l’agglomération, qui a pour objectif de sensibiliser aux enjeux locaux des violences faites aux femmes, sera diffusée sur les différents réseaux sociaux des partenaires et pendant les matchs à domicile des différentes équipes. Cet mobilisation permettra de transmettre les outils de sensibilisation à un public différent et plus large que ce qui peut être fait habituellement.

« En 2018, nous avions signé avec les cinq clubs sportifs professionnels de l’agglomération et les comités départementaux un contrat local de lutte contre les violences faites aux femmes, interrompu pendant deux ans en raison du Covid. Sur cette thématique, leur apport est humble, mais indispensable. Quand j’avais lancé ce contrat, les puristes m’en avaient beaucoup voulu d’inclure « que des clubs encadrés par des hommes, pour des hommes », mais dès qu’on les appelle, ils répondent présents », assure Marie-Laure Mestelan.

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