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Pyrenex, le roi de la doudoune

À Saint-Sever, l'entreprise landaise traite et ennoblit la plume de canard et d'oie pour proposer une gamme d'excellence.
©Pyrenex

Il faut remonter loin, à 1859, pour trouver la trace d’un certain Abel Crabos, qui collecte alors des plumes d’oie et de canards sur les marchés et dans les fermes des Landes. Bien plus tard, en 1925, René Crabos, son fils, par ailleurs rugbyman et capitaine de l’Équipe de France, intègre l’entreprise. C’est Marie, sa femme qui va en 1940 concevoir et faire fabriquer les premières doudounes, dans le but de protéger du froid les prisonniers de guerre landais du village de Saint-Sever. Le surplus est expédié en Allemagne, par l’intermédiaire de la Croix Rouge.

La suite constitue une belle histoire d’entreprise. Avec, dans les années soixante, les premiers ateliers de literie, de sacs de couchage, et la constitution en 1968 de la société Pyrenex, qui évoque la chaîne de montagnes toute proche, le terrain de prédilection de ses produits. Un vêtement iconique naît alors, portant l’ADN et le savoir-faire de l’entreprise, l’Authentic Jacket, tandis que Pyrenex renforce sa place de numéro 1 sur le marché français de la literie, et que sa ligne de prêt-à-porter débarque sur le devant de la scène, avec le grand retour de la doudoune sur le marché de la mode.

La belle histoire continue passées les années 2000, avec une collaboration avec de grands couturiers (Alexis Mabille et Alexandre Vauthier), l’ouverture d’une boutique à Paris rue du Roi de Sicile puis rue de Poitou, une présence au Japon, au Canada et aux USA. Et une nouvelle collection montagne, qui s’appuie sur un partenariat avec le célèbre alpiniste pyrénéen Louis Audoubert. Aujourd’hui, l’entreprise propose une vaste gamme de produits, depuis la couette d’été, en duvet naturel léger, aux vertus thermorégulatrices. Ou encore le « loungewear », des vêtements pour femme, qui se veulent chics et élégants ; plus loin, voici les vestes imperméables avec capuche ou pas, faites d’un tissu contenant des particules actives provenant de charbon de bambou. On est loin des débuts de l’ancêtre Abel…

En avril dernier, Pyrenex a fermé sa boutique de la rue de Poitou, pour en ouvrir une nouvelle, sur 150 m², au 34 rue du Temple. Bref, si vous faites des économies de chauffage et que le froid vous gagne… Et comme une bonne nouvelle ne va pas sans une autre, l’entreprise s’est vu décerner pour cinq ans le label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant, par le ministère de l’Économie & des Finances, qui distingue celles détenant des savoir-faire industriels et artisanaux d’excellence. Tout cela depuis plus de 160 ans, à Saint-Sever, mais oui !

Dominique Padovani

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