Tout comme l’entreprise Traille et Iletegia, Tokilia contribue à la naissance d’une nouvelle filière et apporte une dynamique locale. « C'est important pour moi d’avoir un modèle économique local, en utilisant des matières que je trouve autour de chez moi, pour m'inscrire totalement dans une économie circulaire. Les tissus et les fermetures éclair que j’utilise proviennent des recycleries locales », confie Jean Delatour Ventura.
Depuis sa création, Tokilia a déjà valorisé plus de 5 tonnes de laine en suint. L'objectif de l’entrepreneur est d'arriver à 500 tonnes par an d'ici 2027. Des objectifs qui paraissent immenses, mais qui sont loin d'être inatteignables, lorsqu’on sait que chaque année, on estime la production de laine dans les Pyrénées-Atlantiques à 1.200 tonnes. En France, cette production annuelle est de 14.000 tonnes, dont seulement 4% sont transformés et réutilisés.
Dépolluante, durable, élastique, ignifuge et résistante, la laine des brebis des Pyrénées représente une alternative durable aux matériaux synthétiques presque exclusivement à base de pétrole.
Et ses usages sont multiples : brute ou transformée, la laine peut être employée aussi bien pour l’habillement, la décoration, la literie, le mobilier, que pour le bâtiment.
Proposer la laine de Pyrénées auprès des professionnels
Après avoir démontré les nombreux avantages de la laine des Pyrénées avec ses produits finis, l’entrepreneur de 28 ans ambitionne désormais de démarcher les professionnels du textile et de l’ameublement (entreprises, architectes, designers…) pour valoriser cette matière première.
Un autre projet occupe Jean Delatour Venture : la mise au point d’un procédé pour laver et traiter la laine de façon plus durable. Des chercheurs de l’UPPA travaillent à cette nouvelle solution et ont intégré un groupe de discussion animé par la Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne.
Le développement d’un fil de laine au printemps 2023 devrait également ouvrir de nouvelles portes à la jeune société basque.
Noémie Besnard
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