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TotalEnergies ici : une (r)évolution véritablement « enthousiasmante »

Le groupe est fortement mobilisé autour de la transition énergétique. Rencontre avec Thierry Renard, un dirigeant emblématique témoin et acteur de nombreuses étapes marquantes…
TOTAL RENARD 0
Revenu en Béarn en décembre 2017 pour diriger le Centre scientifique et technique Jean-Féger (CSTJF) et le Pôle d’études et de recherche de Lacq (PERL), Thierry Renard connaît parfaitement le territoire et la transformation du groupe ces trois dernières décennies.

Il faut dire que, depuis son recrutement à Pau par Elf Aquitaine en 1989, il connaît parfaitement les nombreuses implications du groupe énergétique sur le territoire et leurs évolutions en profondeur.

Thierry Renard a déjà dirigé le CSTJF de 2008 à 2012, avant de piloter, avec Nicolas Terraz, la fin de l’exploitation commerciale du gaz, puis de rejoindre le siège à Paris. La mission menée à Lacq a été une double réussite, tant sur le plan social que sur le plan industriel avec notamment la création du Cluster Lacq chimie 2030 (LCC30) et le développement de la plate-forme Sobegi.

PresseLib’ a voulu savoir comment ce pilier du groupe, également directeur de TotalEnergies Global Human Resources Services, vivait cette (r)évolution qui se traduit dans un nouveau nom, TotalEnergies.

Au-delà de cette dénomination, quelles sont les intentions ?

Thierry Renard – Dans cette période très chahutée par la pandémie avec ses conséquences sanitaires, économiques et sociales, la Compagnie veut affirmer une vraie et puissante volonté d’être un acteur majeur de la transition énergétique, ici et dans le monde entier. Avec notamment en ligne de mire, la neutralité carbone en 2050. Notre ambition est aussi de renforcer notre implication responsable auprès des acteurs du territoire. C’est un défi passionnant pour le CSTJF comme pour le PERL et l’on peut le mesurer concrètement sur le terrain. Nous abordons cette période avec beaucoup d’enthousiasme.

Finalement, vous devenez à nouveau producteur d’énergie dans la région…

Th. R. – Exact. Avec les énergies renouvelables, le Béarn, l’Adour et plus largement le Sud-Aquitain peuvent redevenir des terres de production, et elles sont à la pointe des expérimentations lancées par TotalEnergies et ses filiales comme Total Quadran. J’étais hier encore à Monein et dans le bassin de Lacq, sur une des nouvelles centrales photovoltaïques. J’avoue que j’ai ressenti une certaine émotion en voyant revivre cet ancien site gazier avec des panneaux solaires qui s’orientent en permanence pour optimiser le captage d’énergie solaire.

Vous vous intéressez à toutes les énergies renouvelables ?

Th. R. – Nous nous intéressons en priorité aux technologies où nous pouvons apporter notre savoir-faire pour produire et fournir des énergies propres et à des prix abordables. Outre le photovoltaïque, notre rapprochement avec Fonroche Biogaz va se traduire par des investissements importants dans le gaz vert. Le groupe est déjà très présent dans l’éolien et nous observons beaucoup d’autres domaines comme l’hydroélectricité, même si ce secteur dépend des décisions politiques concernant les concessions. Nous sommes convaincus qu’il y a des possibilités importantes d’optimisation. TotalEnergies se positionne également dans l’hydrogène ou encore dans les batteries. La liste est déjà longue.

Pour le centre de recherche, cette orientation ouvre de nouveaux horizons ?

Th. R. – Les équipes du CSTJF à Pau et du PERL à Lacq sont en effet très concernées. D’abord parce que des compétences majeures en matière d’exploration-production de pétrole et de gaz peuvent être adaptés pour les énergies renouvelables. C’est le cas, par exemple, avec le savoir-faire concernant les architectures pétrolières en mer qui ressemblent à celles à mettre en place pour construire un parc éolien offshore. Un certain nombre de problématiques sont les mêmes, comme l’ancrage au sol ou tout ce qui concerne l’écoulement des fluides. Des recherches sont également lancées. Par exemple, le PERL travaille sur des bactéries et des algues pour la production de biocarburants. Nous avons une vraie capacité technique et scientifique pour explorer de nouveaux domaines en ouvrant des voies d’avenir, avec des modèles économiques durables. Le groupe étudie ainsi des unités de production d’hydrogène, en se servant de son expérience au niveau des usines de GNL. Les énergies renouvelables sont une chance pour nos sites béarnais qui vont pouvoir développer de nouvelles compétences et embaucher des nouveaux talents.

Que faites-vous au niveau du C02 ?

Th. R. – D’abord, nous avons été des pionniers avec le « pilote » de Jurançon-Rousse et Lacq en 2010 qui a été très riche d’enseignements avec à la fois le captage, le transport et le stockage. Il a permis une modélisation du CO2 dans le gisement. L’enjeu est maintenant de trouver des projets industriels majeurs, combinant des besoins de stockage de gros volumes de CO2 dans des structures géologiques adaptées et acceptables au niveau sociétal. Le groupe travaille ainsi sur un gros projet en mer du Nord. Mais, le meilleur CO2 est celui qu’on ne produira pas. De nombreuses opérations sont en cours pour limiter les émissions que ce soit pour les nouveaux projets ou sur les sites existants. Nous avons mis en place des « CO2 fighter squads », des chasseurs de gaz carbonique dont la mission est de réduire les émissions de nos installations pour obtenir des résultats significatifs et atteindre la neutralité carbone en 2050.

Et concernant la RSE, responsabilité sociale et sociétale ?

Th. R. – Il faut rappeler, d’abord que la sécurité est notre première valeur. Elle est dans notre ADN et s’applique partout. Pour prendre un seul exemple, sur le site de Lacq dans le cadre du programme ARGOS, nous avons mis au point un robot qui permet d’évoluer dans des milieux avec des atmosphères dangereuses ou explosives, sans faire prendre de risques à nos collaborateurs.

Dans un domaine complètement différent, les chercheurs de Lacq ont travaillé sur la viscosité du sang, en liaison avec le service réanimation de l’hôpital Bicêtre à Paris. Ils ont mis au point un appareil permettant de faciliter le diagnostic, par exemple du covid-19, afin d’améliorer la prise en charge des patients, si possible avant « l’orage inflammatoire » et la détresse circulatoire. Il est à noter que cela a été fait dans le cadre du programme Action ! qui permet à nos salariés de consacrer trois journées de leur temps de travail annuel à des projets d’intérêt général proposés par des associations. Enfin, comme vous en avez déjà parlé dans de précédents articles, nous avons des équipes impliquées dans la protection de l’environnement et dans la sauvegarde de la biodiversité, avec des associations locales. Même chose concernant l’éducation et l’insertion des jeunes. Nous savons que le projet d’Ecole de Production est entre de bonnes mains avec l’Union des industries et métiers de la métallurgie. Quant à Industreet, l’école basée en région parisienne, nous souhaitons qu’elle accueille davantage de jeunes de la région. Sa vocation est de donner une chance supplémentaire à des jeunes en les formant à des métiers qui recrutent.

Pour finir, un mot sur la Section Paloise ?

Th. R. – Nous avons souffert jusqu’au bout et heureusement l’équipe a pu éviter un barrage toujours aléatoire. Nous espérons que dans les prochaines années, le suspens s’appliquera aux phases finales et à la conquête du boucler de Brennus. Au-delà du volet sportif, notre soutien s’inscrit dans une volonté d’accompagner le rôle formateur du club.

Informations sur les sites internet, du Centre scientifique et technique Jean-Féger (CSTJF) et du Pôle d’études et de recherche de Lacq (PERL)

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