La célébrité, ça y est, nous y sommes ! Car ce courriel que nous recevons d'un certain Woody A., cinéaste américain de son état, n'est pas franchement anonyme, n'est-ce pas ? Nous, en Woody, on connaît Allen (tiens, tiens...) et Woodpecker, celui qui se fait courser par un coyote à longueur de journée. Donc, on va dire que c'est le premier qui nous écrit. Et sa question vaut le détour. Il nous demande si, à notre éminent avis, ça vaut le coup de - nous le citons - " quitter ce monde dans un orgasme".
Franchement, dans l'inconscient collectif, mourir en plein orgasme, c'est la plus belle des fins, non ? Qu'il s'agisse d'autoérotisation ou de coït, on se dit que ça doit être sympa de terminer ainsi, sur une note de plaisir extrême.
Mais en fait, pas si sûr que ça, mon bon Woody... Avant que tu ne testes, on a décidé d'aller viteuf faire un tour au paradis ou en enfer (c'est la même adresse désormais, avec la mondialisation, ils ont fusionné ! Saviez pas ? Ben maintenant, c'est fait...), et d'aller interviewer une dizaine de ces morts là, célèbres presque autant que toi, et tu vas voir, mon Woody, c'est peut-être pas l'idée du siècle...
Le Pape Léon VII : Mais oui tu as raison, chère Toy, je ne sais pas trop ce qui m'a pris. Une vie simple, la reconnaissance de mes pairs comme l'un des meilleurs pontifes de l'histoire, trois ans de bons et loyaux services, l'interdiction du mariage des prêtres, voilà-t-y-pas que je clamse le 13 juillet 939, d'un infarctus. Et le pire, en pleines relations sexuelles. Je te raconte pas l'accueil que j'ai eu en arrivant ici...
Pape Jean XII : Hey oh, j'ai fait mieux, moi. D'abord, on m'appelait le Pape Fornicateur, ça a de la gueule, hein... En fait, les raisons de ma mort oscillent entre deux versions. La date, ça, on est sûrs : 14 mai 964. Mais le motif ? Était-ce parce que j'ai été assassiné par le mari jaloux d'une femme avec laquelle j'avais des relations sexuelles, ou parce que j'ai fait une apoplexie en plein tagazou ? Si tu crois que je vais te le dire, alors là, tu te fourres le doigt dans l'oeil ! Et le chroniqueur (chro-niqueur, j'ai écrit, sans faute !) Liutprand de Crémone qui dit que c'est le Diable qui m'a tué, quel naze celui-là !
Pape Paul II : Ah, ah, ah, bande d'amateurs, va ! Moi, 211ème Pape, en charge de 1464 à 1471, je serais mort en train de me faire sodomiser par un de mes pages, alors, alors, c'est qui le plus fort ? D'autant que la version officielle affirma que j'étais décédé d'une indigestion de... melon. On appelle ça comme on veut ! Ah, mon Dieu, j'adore les versions officielles, elles sont parfois plus drôles que les autres...
Attila : Hop, hop, hop, on se calme, les papouilles sus-cités (j'ai écrit sans faute, moi aussi), là... Moi, Roi des Huns (et pas des autres), c'est quand même autrement épique (et pique, et colégram), parce qu'en 453, j'ai épousé en douzièmes noces (ah ah, on la ramène moins, là, hein !) la jeune allemande Ildico (presto), et pour assurer pendant la nuit de noces, j'ai tellement pris sur moi que j'en ai fait une hémorragie interne, avec saignement de... nez. Zou, Attila plus là... Et l'hypothèse d'un assassinat rôdera toujours... Pour la petite histoire, mes trois cercueils sont d'or, d'argent et de fer, et les esclaves qui creusèrent ma tombe ont été égorgés. Au 21ème siècle, vous ne savez toujours pas où elle est, nananère... Bisque bisque, rage...
Félix Faure : Ouais, ouais, causez toujours ! On raconte de moi que je suis plus célèbre par ma mort que par ma vie ! Moi le 16 février 1899, on m'a retrouvé seulement vêtu d'un gilet de flanelle, et la petite Marguerite Steinheil, ou Meg, ou plus tard surnommée "la pompe funèbre", rhoo, qui me faisait une gâterie, tandis que ma main restait crispée dans sa chevelure. Paraîtrait que j'ai trop forcé sur les aphrodisiaques, saloperie de dosage ! En pleine affaire Dreyfus, y en a aussi qui disent que parmi les dits aphrodisiaques, il y avait un cachet empoisonné... Depuis je lis et relis Romain Gary : "La fellation peut évidemment être utilisée comme une caresse dans le cours normal de l'étreinte, mais certainement pas comme une méthode de réanimation."
Nelson Rockefeller : Officiellement, je suis mort à mon bureau de Manhattan le 26 janvier 1979. Ce qu'on ne dit pas, c'est qu'en fait, je fritouillais avec ma secrétaire Megan Marshak lorsque j'ai mourutionné de mort certaine. Et j'étais tellement gros qu'elle n'a pas pu me déplacer, ou me faire de massage cardiaque. Because je l'écrabouillais de tout mon poids, et qu'elle a d'abord pensé à sauver sa fraise. Pour ma prochaine vie, j'exige d'être maigre... Et d'avoir un coeur super solide. Et je réglerai son compte à une certaine Li-Yu, scribouillou, qui a écrit "Cela ne s'appelle pas mourir, cela s'appelle jouir".
Jack McConaughey : Oui, je suis bien le père de Mathew, l'acteur. Mais quel manque de poésie, mes amis, quel absolu manque de romantalisme et sentimentisme ! Oui, ou l'inverse, oui... Moi je suis mort en faisant l'amour à mon épouse Mary Kathleen McCabe, pas tordu pour deux sous. Hélas, je sais qu'ils n'ont même pas attendu qu'elle enfile quelque chose quand ils ont embarqué mon corps, la pauvre. Z'en auront profité pour se rincer l'oeil, mufles ! C'est pas un de vos trucs sordides, ça, hein... Quoique...
Kristian Digby : Eh ouais, moi présentateur de la BBC, ouvertement gay, c'est mon petit ami (pas petit tamis, parce qu'on a toujours besoin d'un petit tamis dans la vie, ok je sors...), Jason Englebrecht, qui m'a trouvé, le visage enfermé dans une poche plastique. Parce que je faisais des jeux érotiques sans lui, et que j'ai fait le couillon, voilà tout. Plaît-il ? Un peu con comme mort ? Ouais oh, hey, y a petit scarabée qui a fait beaucoup plus fort, regardez...
David Carradine : Ouais, ouais, c'est moi le "petit scarabée" de Kung Fu. On m'a retrouvé mort dans ma chambre en Thaïlande le 4 juin 2009. Comme un con, j'étais en train de faire un petit jeu érotique aussi, et me suis asphyxié. Pendu. C'est pas malin... Un "accident auto-érotique" qu'ils ont appelé ça... Un tour de con auto-érotique ouais !
Michael Hutchence : Membre du groupe INXS, moi c'est moins clair comme affaire. Au départ, on croit que je me suis suicidé, because je déprimais à fond les ballons. Puis ma famille accuse ma cop's Paula Yates qui m'aurait poussé à bout à force de me menacer de se suicider, elle, vous yen a toujours suivre ? Et en 1999, la Paula, elle yen a dire que moi yen a avoir fini pendu because moi yen a avoir fait joujou érotique tout pareil que "petit scarabée", mais comme Paula s'est tapée une overdose en 2000, plus personne yen a savoir exactement de quoi moi yen a être mort. Sauf que mort, je le suis pour de bon !
En 2013, dans son livre "Les érections américaines", Amanda Sthers (ex Patriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiickkkkkkkkk - Bruel -) écrivait : "Regarde attentivement leur cinéma. On ne te montre pas une scène de cul ou un orgasme sans qu'arrive dix minutes après un bain de sang. Une paire de seins, c'est l'annonce d'un drame. C'est la punition, tu comprends ?" Ouais ben, des exemples vus ci-dessus, y a pas que les seins qui conduisent au problème. Donc on reconsidère la chose, Woody, d'accord ? Mourir dans son sommeil, c'est bien aussi, tu sais... En tout cas, au plaisir de te lire...
Enfin well, I say this, I say nothing...
Gracianne Hastoy
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