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Trottinette électrique et tourisme sous l'impulsion de Thierry Lefebvre (2/2)

Au-delà de l'aspect touristique de sa démarche, le créateur du Tchanquaroue Nomad-e souhaite participer à la dynamique de généralisation des mobilités alternatives. Pour ce faire, il souhaite interpeller les industriels français...
Des gens sur des tchanquaroues.Photo : Tchanquaroue Nomad-e.
Depuis plusieurs années, le tourisme se métamorphose. En témoignent les nombreuses activités en trottinettes électriques qui se sont développées permettant d'associer patrimoine, histoire et nature. À travers ce mini dossier, PresseLib' vous propose un petit zoom du secteur, dans les Landes...
Photo : Tchanquaroue Nomad-e.

Contrairement à ce que l'on a vu récemment avec Damien Bambalere et son entreprise Ça me trott', Thierry Lefebvre ne souhaite pas se cantonner au tourisme. À vrai dire, le projet de ce normand d'origine est de développer la trottinette électrique tout-terrain comme un moyen de transport alternatif en tant que tel.

« Il y a 10 ans, je me suis installé dans les Landes pour développer le char à voile », commence celui qui a pratiqué cette discipline à haut niveau. « Mais on a remarqué qu'il y avait de moins en moins de vent, ce qui est un souci pour le char à voile... Depuis 5 ans, l'activité s'est vraiment ralentie, et nous souhaitions trouver une solution ». Il pense d'abord à développer une activité autour du fat bike, mais ça ne convient pas aux gens. Après plusieurs tests, c'est vers les trottinettes électriques qu'il se tourne.

« Cependant, je n'arrivais pas à trouver ce que je voulais. Alors j'ai décidé que j'allais créer mes propres machines, pour avoir la main sur toute la chaîne de production ». En référence au patrimoine landais et à son patois, le Tchanquaroue était né (tchanquer signifiant « être debout sur quelque chose », et ce quelque chose étant des roues). Une première machine crée en juin 2018, puis le lancement de sorties en trottinettes dès 2019. Aujourd'hui, deux personnes font vivre la marque associative Nomad-e, qui porte les 12 Tchanquaroues qui existent, et qui permettent des sorties dans la forêt landaise, pour en apprendre ses richesses et son histoire.

Photo : Tchanquaroue Nomad-e.

Mais comme nous l'expliquions en préambule de cet article, Thierry Lefebvre ne souhaite pas cloisonner ses machines à une utilisation purement touristique. « Nous avons créé un porte bagage à l'arrière des trottinettes pour pouvoir transporter des choses. Car l'idée est de développer le Tchanquaroue Nomad-e comme un moyen de transport alternatif. Niveau consommation, on est sur une moyenne de 2,40 € pour 1 000 km. C'est super intéressant ! Quand les autres fabricants axent leur démarche sur le côté extrême et la vitesse, moi je vois l'inverse, je cherche le plus pratique possible, tout en permettant de laisser la voiture de côté ».

Bien qu'elles soient assemblées à Mimizan, dans les Landes, les trottinettes électriques de Thierry Lefebvre utilisent des composants étrangers : le cadre et la fourche viennent de Finlande, et le reste de Chine. « Et je n'ai pas le choix ! Je voulais travailler avec des fournisseurs européens, mais on est dépendant de la Chine. Et je trouve ça déplorable, parce que de grandes usines se construisent pour développer la mobilité électrique, mais on parle de grosses voitures, et les petits moyens de transport sont totalement laissés à l'abandon. Je ne suis pas du tout d'accord avec ça, et avec mon produit, je souhaite apporter une réflexion sur cette situation ».

Afin de faire coïncider ses paroles à ses actes, Thierry Lefebvre cherche un industriel sachant travailler l'aluminium et qui serait prêt à s'engager dans un projet autour de la mobilité. « On a déjà dessiné des choses, on a les outils nécessaires ! Éric Perraud, co-créateur du Tchanquaroue Nomad-e, est issu d'un bureau d'études, donc on a ce qu'il faut pour imaginer. Il ne nous manque que la fabrication ». Dans le même esprit, l'entrepreneur engagé fait appel à vos potentiels contacts pour une mise en relation qui pourrait développer ce projet.

« Je crois vraiment au développement de cette mobilité. Nous travaillons avec des municipalités qui nous permettent de parler de notre combat, et de réaliser des sorties avec nos machines. Il y a la place pour en faire un outil pour le tourisme, et pour en faire un moyen de déplacement en tant que tel. Je commence à avoir des demandes pour acheter des machines également. Preuve que le combat n'est pas vain », conclut celui qui devrait prochainement changer le statut de son association en entreprise afin de suivre la dynamique positive de son projet, et de consolider sa prise de position en faveur de l’environnement...

Timothé Linard

Plus d'informations sur le Tchanquaroue

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