À la tête de l'entreprise depuis 1999, Quitterie Delfour revient sur cette année 2020 « exceptionnelle » : entre fermeture des boutiques et adaptation de la production.
Comme beaucoup d’autres, la dirigeante a été « assommée » par l'annonce du premier confinement. « L'enjeu principal était de pérenniser les emplois malgré cette pandémie. En 20 ans, je n'avais jamais vécu pareille situation : nos boutiques [NDLR : à Bayonne, Biarritz, Bordeaux, Espelette, Saint-Jean-de-Luz, Magescq et Arcachon] et revendeurs étaient fermés et notre atelier de production à l'arrêt. Ce fut quelque peu effrayant ».
Si Artiga a encore recours au télétravail et au chômage partiel dans ses bureaux, l'entreprise a pu rapidement rouvrir son atelier en l’adaptant à la confection de masques, à l'instar de ses confrères (Moutet, Lartigue, Lepère...).
« Nous avons reçu beaucoup de demandes et avons embauché cinq personnes supplémentaires pour fabriquer au total près de 100.000 unités. Nous avons également pu compter sur des couturières à domicile pour en confectionner », souligne Quitterie Delfour.
Une consommation locale et des ventes en lignes très importantes…
2020, c'est la mode des circuits courts. « La pandémie a incité les Français à consommer différemment », constate Quitterie Delfour. En raison de la fermeture des magasins, Internet est également devenu le terrain de jeu des citoyens. Artiga n'a pas échappé à la règle, puisque la marque de linge basque a vu ses ventes doubler via son site Web.
« Autre point positif, les Français sont devenus plus exigeants en termes de qualité et d'origine des produits : la prise de conscience écoresponsable des citoyens et des politiques favorise la relocalisation des entreprises et joue en notre faveur », note la dirigeante.
En effet, Artiga a été l'une des premières entreprises à avoir été certifiée « Origine France Garantie », en 2012. Depuis sa création, l’objectif a été de pérenniser les compétences professionnelles et le savoir-faire local. À l'heure où les délocalisations étaient la grande tendance économique, la marque landaise a fait le choix de rester sur sa terre natale. Aujourd'hui, l’évolution de la situation lui donne raison.
De plus, depuis trois ans environ, Artiga développe une démarche écoresponsable en utilisant du coton bio, ainsi que du jean et du coton recyclés. La marque landaise développe également une gamme zéro déchet, notamment avec la fabrication de lingettes démaquillantes, confectionnées avec les chutes de tissus de coton recyclé.
L'entreprise vient d'obtenir la très recherchée certification textile biologique GOTS (Global organic textile standard), qui répond à un cahier des charges particulièrement strict.
Même si les boutiques et revendeurs d'Artiga sont actuellement fermés, Quitterie Delfour veut rester optimiste : « Je pense que l'été prochain va être comme celui de 2020. Les Français ne pourront pas se déplacer à l'étranger, ce qui les obligera à faire du tourisme local ».
Artiga compte donc sur la reconnaissance de la qualité de ses produits et son ancrage territorial pour passer la tempête du covid et naviguer de nouveau dans des eaux plus calmes et porteuses.
Pour en savoir plus, cliquez ici
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire