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    Dassault Aviation affiche de solides ambitions

    C’est une bonne nouvelle pour les centaines de sous-traitants de l’avionneur dans la région. Il concrétise sa confiance avec la construction d’un nouveau site à Mérignac…
    DASSAULT 0
    Après deux ans de travaux, l’industriel vient d’inaugurer un nouveau bâtiment de 26.000 m2. Il sera dédié aux études, au développement et au soutien après-vente.

    La cérémonie était présidée par Éric Trappier et Hugues Chambonnière, respectivement PDG de Dassault Aviation et directeur de l’établissement de Mérignac. Le nouveau bâtiment a pour vocation de rapprocher les équipes de développement de la production.

    On vous en parlait il y a deux ans, au moment de la pose de sa première pierre : le nouveau bâtiment de Dassault à Mérignac (où sont assemblés les avions Rafale et Falcon) a été inauguré ce mardi. La cérémonie s’est déroulée en présence de la préfète de Nouvelle-Aquitaine Fabienne Buccio ainsi que de nombreux élus comme le président de la Région Alain Rousset et le maire de Mérignac Alain Anziani.

    Ce nouveau bâtiment de 26.000 m2, dont la construction avait commencé en mai 2019, est doté de 1.650 postes de travail, de 24 espaces collaboratifs modulaires et de 9 plateaux projets. « Il abrite également un Command Center Falcon, des salles pour bancs systèmes avions, une rue intérieure et un auditorium de 268 places », ajoute l’entreprise, qui précise que « les meilleurs standards ont été retenus en matière environnementale », avec au menu gestion optimisée des éclairages et de l’énergie, 1.400 m2 de panneaux photovoltaïques, des toitures végétalisées, un système de récupération de chaleur, une distribution électrique intégrée au sol et quelque 500 arbres plantés sur place.

    Le PDG Éric Trappier a souligné que la construction de ce nouveau bâtiment s’inscrivait dans le cadre d’un plan de transformation qui « prévoit le transfert à Mérignac, au plus près des avions en production et en service, de certaines activités basées à Saint-Cloud. Sont donc installées dans ce nouveau bâtiment, et dans d’autres plus anciens, des équipes du soutien militaire, du support Falcon, des opérations industrielles, des achats et du bureau d’études ».

    Le dirigeant a cependant expliqué que le « centre de gravité » du bureau d’études resterait bien en région parisienne. Il s’agissait surtout de rapprocher les équipes R&D de la production des avions, ce qui devrait occasionner la création de 200 postes sur Mérignac, où opèrent déjà quelque 2.000 salariés. On rappelle que le groupe Dassault Aviation compte près de 12.500 salariés (pour 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020).

    De beaux programmes sur les rails…

    La mise en service de ce nouveau bâtiment est plutôt un bon signal pour le secteur aéronautique régional. Elle prouve que Dassault Aviation a plutôt bien résisté à la crise du covid et à la baisse des livraisons l’an dernier. Le groupe n’a suspendu ni ses investissements, ni ses programmes en cours.

    Du côté de l’aviation d’affaires, le Falcon 6X a effectué son premier vol le 10 mars dernier tandis que le futur 10X, qui « proposera un niveau de confort, de polyvalence et de technologie inégalé sur le marché des avions d’affaires », a été présenté au printemps et doit être mis en service en 2025. Il pourra couvrir sans escale une distance de 13.890 km et « disposera de la cabine la plus spacieuse et la plus confortable du marché ».

    Et puis Dassault a aussi été préservé grâce à sa présence sur l’autre marché de l’aviation militaire, alors que la Grèce vient d’annoncer son souhait d’ajouter 6 Rafale de plus à sa commande de 18 appareils. L’Indonésie et surtout l’Égypte pourraient suivre. De quoi voir venir et espérer pour le groupe et ses sous-traitants. Cette année, Dassault Aviation aurait déjà recruté 400 personnes, dont plus d’un tiers en Nouvelle-Aquitaine. En production, 180 nouveaux salariés (dont 80 apprentis) ont rejoint l’entreprise.

    Pour l’anecdote, on ajoutera qu’à l’occasion de cette inauguration, Éric Trappier a été questionné sur la rupture du contrat des sous-marins de Naval Group avec l’Australie, qui fait beaucoup jaser en ce moment. Mais pour le dirigeant, rien de nouveau sous le soleil : « Avec les avions de combat, nous avons toujours eu à souffrir de l’influence américaine dans un certain nombre de pays », a-t-il affirmé. Plus savoureux, il a indiqué que Dassault avait également connu quelques déboires avec l’Australie : « Au milieu de l’appel d’offres, alors même que les équipes australiennes travaillaient avec nous, le Premier ministre de l’époque est rentré en disant : "J’ai acheté du F35" ».

    Cette année, en juin, nos amis suisses ont également préféré passer une commande de 36 F35 à Lockheed Martin, et il se « murmurait » alors dans la presse helvète que le ministère local de la défense avait pourtant continué de discuter avec Dassault une fois sa décision prise, ce qui n’aurait pas été du goût de Paris. Mais chez Dassault Aviation, on a l’habitude de garder la tête froide. Les affaires ont toujours été les affaires, avec leur lot de coups bas. Et l’excellence (à la française !) finit toujours par être reconnue…

    Plus d’informations sur le site internet de Dassault Aviation

     

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