Abonnez-vous
    Publié le Mis à jour le

    Une fibre optique sousmarine XXL pour booster l’Aquitaine

    Le méga câble va relier les États-Unis à la France et au Royaume-Uni apportant un énorme potentiel numérique, complété par la création d’un datacentre par le leader mondial américain…
    DATA CENTRE 0
    À Bruges, le « datacentre » BX1 d'Equinix, énergétiquement neutre, entrera en fonctionnement au 3ème trimestre. Il contribuera à renforcer l’attractivité de la région pour les entreprises du digital.

    L’annonce de l’entreprise californienne Equinix fait suite à celle de la mise en service, en 2022, d’un nouveau câble transatlantique en fibre optique reliant les États-Unis à la France et au Royaume-Uni. Ce câble, qui abordera au Porge (33), rejoindra en effet directement ce nouveau datacenter.

    Depuis peu, on sait qu’un consortium réunit derrière Facebook plusieurs partenaires et prestataires de services (Microsoft, Vodafone, Aqua Comms, Orange…) en vue du déploiement par Alcatel Submarine Networks d’un câble sous-marin en fibre optique de 6.800 kilomètres de long reliant le Massachussetts (États-Unis) au Porge (en Gironde) et à Bude (en Cornouailles, au Royaume-Uni).

    Il s’agit là de la réponse d’un géant du web à l’autre, puisque venait d’entrer en service l’autre câble transatlantique « Dunant », celui de Google. Celui-ci avait rallié la Vendée il y a tout juste un an. Le nouveau « super-câble » de Facebook, baptisé « Amitié », embarque quant à lui 16 paires de fibres optiques d’une capacité de 23 téraoctets/seconde chacune. Pour l’ensemble du projet, la facture se monterait à 250 millions d’euros.

    Un hub de connectivité…

    Côté français, ce câble Amitié rejoindra un nouveau datacenter en cours de construction sur la zone logistique de Bruges (33), à la périphérie de Bordeaux. Ce centre de données de plus de 3.000 m2, d’une puissance de 6 MW, se positionnera ainsi en véritable « hub de connectivité », important point d’entrée/sortie des données en Europe continentale.

    Ce projet à 32 millions de dollars est porté par le géant californien Equinix, leader mondial du datacenter avec plus de 220 implantations sur les 5 continents. Cette entreprise, qui pèse 6 milliards de dollars, compterait aujourd’hui plus de 7.000 employés (dont 250 en France) et 10.000 clients dans le monde (plus de 500 en France). Dans l’Hexagone, Equinix devrait bientôt franchir le cap des 10 datacenters exploités, totalisant autour de 40.000 m2 d’espaces d’hébergement d’infrastructures.

    « Grâce à des liaisons directes par fibre optique vers ses sites parisiens, ce nouveau datacentre (baptisé BX1) permettra aux entreprises internationales et aux collectivités locales situées en Nouvelle-Aquitaine de se connecter directement et de façon sécurisée aux acteurs de l’économie mondiale par l’intermédiaire d’écosystèmes numériques complets », explique Equinix.

    Le centre se veut un moyen de répondre aux exigences actuelles en matière d’edge computing, c’est-à-dire de traitement des données au plus près de leurs sources.

    L’entreprise parle en outre du premier datacentre énergétiquement neutre dans la région : « la consommation d’énergie du bâtiment reposera à 100% sur des énergies renouvelables. En outre, sa plateforme énergétique découplée prendra en charge plusieurs sources d’énergie, tout en offrant un stockage d’énergie plus écoresponsable et davantage de résilience ». Le centre BX1, « nouvelle passerelle européenne pour soutenir le trafic de données entre les États-Unis et l’Europe », sera livré au troisième trimestre de cette année.

    Retombées attendues pour la région…

    Outre l’arrivée du câble, Equinix se félicite de cette installation dans « une nouvelle zone-clé du numérique sur la carte de la connectivité mondiale », en tête des créations d’emplois françaises dans le digital et où les startups se multiplient.

    « En nous implantant à Bordeaux, nous espérons faire de la Nouvelle-Aquitaine un modèle d'innovation, en abordant les questions technologiques et en saisissant les opportunités du commerce numérique », a expliqué Régis Castagné, DG d’Equinix France. Le datacentre devrait à terme employer une cinquantaine de personnes. En attendant, une centaine d’autres sont déjà mobilisées sur le chantier.

    Le projet devrait avoir d’intéressantes retombées pour la région au sens large. « BX1 va renforcer notre écosystème numérique et l’attractivité de notre territoire pour favoriser le développement des entreprises de la région », a ainsi résumé Jean-François Pierron, président de la commission des Finances de la CCI Bordeaux-Gironde. Plus concrètement, l’installation pourrait attirer de nouvelles entreprises de la tech en recherche de connectivité.

    Equinix insiste enfin sur l’intérêt économique de ce genre d’implantation. Il s’agit de ne pas se retrouver distancé à la sortie du virage numérique. « Selon le Forum économique mondial, la contribution du numérique au PIB mondial sera de 60% en 2022, et on estime que 70% de la valeur nouvellement créée au cours des 10 prochaines années sera basée sur les plateformes numériques », explique l’entreprise, rappelant qu’en matière de digital, le succès des territoires « dépendra de la capacité à traiter des données et à créer des synergies entre entreprises au sein d’infrastructures physiques implantées au plus près des utilisateurs ».

    Comme quoi, tout ne tient parfois qu’à un (gros) fil !

    Plus d’informations sur le site internet equinix.fr

    Commentaires


    Réagissez à cet article

    Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

    À lire aussi