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    Feuilleton de l’étéEnfin le Tibet, jour 21

    Katmandou : du yak aux singes…
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    Passer en quelques heures du sauvage Tibet à l’agitée Katmandou, c’était un vrai choc !

    Dans le bus qui les emmenait de l’aéroport international riquiqui népalais (après les cris et la foule, au milieu de l’établissement du visa ; et que cette fois, en guise d’accueil, on leur offre un très joli collier d’œillets) à leur restaurant (là, en revanche, la cuisine d’influence indienne était absolument merveilleuse, surtout pour les végétariens), elle était littéralement abasourdie, en état de choc.

    Elle ne parlait plus, car tout simplement, elle n’y arrivait pas. Bientôt, elle s’aperçut qu’hormis les irréductibles shopping-addicts, ou connaisseurs de l’Inde, c’était un état partagé. Les fils électriques étaient un défi au monde moderne, de vraies pelotes de laine noire au-dessus de poteaux branlants. Comment ça pouvait marcher ? Bystère et moule de gomme. Sur eux, marchaient des singes nonchalants.

    C’était l’Inde et son tourbillon, de couleurs avec les saris des femmes, de bruits avec les klaxons (pas de feux, ni rouges ni verts, dans toute la ville), et quelque chose qu’elle apparentait à l’anarchie. La saleté était partout. Les poubelles abandonnées à même la rue, dont les chiens errants faisaient leur bonheur, des eaux croupies et polluées qui couraient dans les ruelles. Alors, c’était ça la Mecque des Hippies ?

    L’envie de partir en courant, de reprendre le premier avion pour Lhassa l’étreint dangereusement. Dans sa tête, elle se disait : « Tu peux tout contrôler, laisse ta tête au Tibet, ne prête aucune attention à cet endroit, que sont cinq jours dans une vie ? » Heureusement, le restaurant fut un répit. Currys de légumes, riz délicieux, lassi (fruits + lait mixés), naans, et leur guide népalais était si gentil. Il n’était d’ailleurs que l’illustration de la gentillesse générale, unanime, des Népalais.

    Leur ville était peut-être monstrueuse, mais les gens qui la peuplaient de véritables amours sur pattes. Un constat qui n’allait pas se démentir de tout son séjour. Elle savait déjà qu’elle repartirait de Katmandou en jurant que ses habitants étaient les plus gentils du monde.

    D’ailleurs, pas une once de délinquance. Les motos vous frôlaient, menaçaient de vous renverser, mais pas la peine de faire gaffe à votre sac à mains, personne n’allait le voler. Les mendiants ? Vous finissiez par discuter avec eux, et si vous ne leur donniez pas de roupies, pas grave, le simple fait d’avoir échangé avec eux semblait les combler, ils vous offraient leur plus beau sourire. C’est qu’ici aussi, on était dans un pays ultra spirituel, qui avait réussi l’incroyable mélange des hindouistes et des bouddhistes. Les tenues religieuses, du rouge safran des moines bouddhistes à l’orange vif des hindouistes se fondaient dans la masse, bindu au front, qui nourrissait les chiens errants, souriait, et semblait traverser la vie sans haine ni violence.

    C’était rigolo, il y avait la rue Bouddha (ça calme, une adresse pareille), des Bouddas bars, mais aussi des Mac Bouddhas, pour les hamburgers les plus bouddhistes du monde. Elle commençait à comprendre le pourquoi des hippies… On était au pays des Newars (dont on reparlerait plus tard), de superbes artistes, des exilés du Tibet (après tout, le bouddha historique est né au Népal, non ?) et du tremblement de terre qui avait détruit le pays en 2015. Le tourisme s’était effondré, et partout, les Népalais suppliaient : « Venez nous voir, venez nous visiter, c’est le seul moyen de nous sauver, s’il vous plaît. »

    Elle se dit que ce voyage était plein de rappels de films ou de livres. « Le dernier empereur » pour la Chine; Alexandra David-Néel et Heinrich Harrer pour le Tibet, avec évidemment « Sept ans au Tibet ». Katmandou, c’était un peu « La Cité de la joie » de Dominique Lapierre ou « Les chemins de Katmandou » de René Barjavel. Et de la musique façon Bollywood, of course. Ce soir, en parlant de musique, on assisterait à des danses typiques népalaises. Youpi.

    Finalement, entre le thé de roses, les saris colorés, la nourriture végétarienne délicieuse, le stoupa géant de Katmandou, le quartier Thamel pour le shopping, les bouddhistes partout dans la ville, et la gentillesse des Népalais, elle allait finir par aimer ce lieu de libertés et de spiritualité. D’autant qu’elle ne s’attendait guère aux beaux cadeaux qui l’espéraient ici…

    Mais quand même… Quel hilh de pute de choc !

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