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Dans les Landes, une forêt pas comme les autres

À Estibeaux, entre Dax et Orthez, se prépare un ambitieux projet de « forêt comestible » de 7 hectares où doivent être plantés 60.000 arbres, arbustes et buissons d’ici deux ans...
FORET COMESTIBLE 3
Une collecte de fonds est en cours sur le site Miimosa pour ce projet de « Forêt de Higas » mêlant permaculture, agroécologie et agroforesterie.

Plus de 22.000 euros ont déjà été récoltés auprès de plus de 360 contributeurs. L’objectif de Yoann Lang : l’autosuffisance alimentaire à l’échelle d’une commune.

C’est un projet en gestation depuis déjà 8 ans qui s’apprête à voir le jour en Chalosse, du côté d’Estibeaux. Yoann Lang, père de famille de 39 ans, ancien tourneur-fraiseur à la main verte, veut créer une « forêt comestible » sur un domaine pentu de 7 hectares acquis il y a peu.

Avec son ami et associé Frank Lustig, ancien gendarme qui l’aide actuellement à mi-temps, il espère y planter quelque 60.000 arbres, arbustes et buissons, y cultiver jusqu’à 7.000 espèces végétales et y pratiquer un élevage raisonné, le tout en s’appuyant sur les principes de l’agroforesterie (qui associe les arbres aux cultures), de la permaculture (création d’écosystèmes) et plus généralement de l’agro-écologie.

On savait que de nombreux ménages cherchaient en France à fonctionner de manière autosuffisante sur le plan alimentaire. Ici, il s’agit de passer à l’échelle supérieure d’un ou de plusieurs villages. Avec ces 7 hectares, tous les besoins alimentaires d’une quinzaine de foyers de 4 personnes pourraient être couverts.

Ce genre d’expérience n’est pas nouveau (tant dans le monde actuel qu’à travers l’histoire), mais pourrait représenter dans les Landes un beau précédent, et un premier pas intéressant vers nos futurs modes de production et de consommation.

Un projet original et ambitieux…

Car cette future « Forêt de Higas », à l’opposé des monocultures locales, doit pouvoir couvrir une large palette de besoins, du maraîchage classique jusqu’aux fruits exotiques (l’entrepreneur compte installer sur place une verrière photovoltaïque), en passant par l’élevage d’animaux qui évolueront dans cette forêt en toute autonomie et ne seront abattus qu’en cas de surpopulation.

L’initiative est ambitieuse, puisque rien que pour les plants de ces 60.000 arbres, il faudra débourser environ 600.000 euros. Sans compter le coût du projet en lui-même, avec les équipements et moyens associés, soit autour de 160.000 euros. Pour l’eau, par exemple, le domaine comprendra un étang de stockage, un bassin de traitement des eaux, et entre les deux un ruisseau de liaison qu’il faudra creuser.

Ambitieux, donc, mais pas irréaliste. Le projet, assez largement relayé dans les médias, est d’abord soutenu par Reforest’Action (l’entreprise aux 10 millions d’arbres plantés), le collectif Humans by Nature, l’association Kokopelli (qui distribue des semences potagères et aromatiques biologiques, libres de droit et reproductibles) ou encore l’AARCE (Association d’Aide au Reboisement et à la Conversion Écologique), qui apporte une aide logistique et financière.

Mais il est aussi encouragé par le public, puisque la campagne de financement en cours sur Miimosa (cliquez ici) a déjà permis de récolter 21.400 euros auprès de plus de 360 contributeurs. Cette campagne a été prolongée, avec un objectif de 40.000 euros. Pour ceux qui veulent participer, vous avez encore un mois.

Après avoir déjà planté en avance des graines d’acacia ou de châtaignier, cultivé 57 variétés végétales et produit 3 tonnes d’aliments sur place en 2020, le gros du travail de plantation peut désormais commencer, en intercalant les espèces pour éviter la propagation des maladies, et avec apparemment quelques chantiers participatifs en perspective pour ceux qui voudraient apporter leur concours à ce projet original.

Deux hectares devraient être plantés à court terme pour le maraîchage. Outre les légumes, fruits rouges et agrumes habituels, on trouvera sur l’exploitation des plantes aromatiques, des avocats, du cacao ou encore du yuzu. Bref, on y trouvera de tout, et c’est toujours cela que les locaux n’auront pas besoin d’aller chercher à l’autre bout du monde.

L’ambition serait d’employer une demi-douzaine de salariés sur place d’ici quelques années. À plus court terme, une première recrue pourrait venir s’occuper à Estibeaux de la gestion et de la transformation des produits non vendus. En attendant le lancement officiel de l’activité, imminent, et plus tard de voir cette forêt sortir de terre, Yoann Lang se propose de répondre aux questions du public ce samedi 16 janvier à 15h, en direct sur Facebook.

Informations sur le site internet, cliquez ici

 

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