À l’heure où la planète semble souvent dissonante, le Pays Basque s’apprête à faire entendre une tout autre partition. Haizebegi revient en octobre 2025 avec sa 12e édition, fidèle à ce qui le rend unique : une alliance inédite entre art, science et société. Ce n’est pas un festival de musique comme les autres. C’est un festival sur les mondes de la musique, un projet singulier porté par l’ethnologue Denis Laborde, directeur de recherche au CNRS, qui en a fait un véritable laboratoire d’idées.
Le festival Haizebegi a pour objectif de faire de la musique un vecteur d’intelligence des sociétés humaines et en faire un outil de transformation sociale. Une ambition audacieuse, mais qui, au fil des ans, s’est traduite concrètement par une programmation riche, exigeante et profondément humaine.
Le vent du monde souffle depuis le Pays Basque
Haizebegi, littéralement “le regard du vent”, est né à Bayonne il y a onze ans. Dès sa création, il a assumé un double pari : celui d’utiliser la musique pour mieux comprendre les sociétés humaines et celui d’en faire un levier d’émancipation, de réinvention et d’écoute mutuelle. L’ancrage local, au cœur du Pays Basque, n’a jamais été un repli. Bien au contraire, il est le socle d’un dialogue permanent avec le monde.
« Un fort ancrage local nous a permis de valoriser de nombreuses créations basques. Une ouverture à l’international nous a permis de faire connaître des initiatives venues d’ailleurs : de Tumaco, sur la côte pacifique de la Colombie ; d’Ushuaia, avec les Yagan et les Selk’nam de Patagonie ; du Grand Nord de l’Arctique, avec les chants de gorge inuits... » explique l'association. Une véritable carte musicale des résistances, des engagements, et des métissages culturels.
Ce qui fait l’ADN de Haizebegi, c’est cette hybridation rare entre concert, conférence et engagement social, entre chant, table ronde et projets collectifs, entre percussion, projection et inclusion. À travers plus de 130 concerts, 250 conférences et débats, 80 films et 130 workshops dans les collèges, les lycées, les hôpitaux ou encore les instituts spécialisés, le festival investit tous les territoires : ceux du savoir, de la transmission, du soin et du dialogue.
Chaque année, la publication du “Livre du Festival”, un ouvrage de 320 pages, offre une mémoire durable à ces échanges. On n’y cherche pas à divertir, mais à éveiller. À intéresser. À faire de chaque vibration musicale un séisme de pensée.
Une partition en actes, un festival d’engagements
L'édition 2025 sera marquée par deux temps forts, emblématiques de l’esprit Haizebegi. Le premier, c’est l’arrivée des artistes Bauls du Bengale. Mystiques et poètes, leurs chants sont les échos d’une Inde rurale et spirituelle, mais aussi d’une résilience moderne. Cette venue s’inscrit dans une collaboration avec l’association Banglanatak de Calcutta, pionnière dans l’usage des arts comme levier de développement durable.
En raison de son engagement en Inde et des projets d’innovation sociale qu’elle porte, Banglanatak a un statut consultatif international auprès de l'UNESCO. Mais ce n’est pas tout :
l’ONU a élu le programme Art for Life de l’association comme « meilleure pratique dans le développement des industries créatives et du tourisme patrimonial responsable » ;
en 2023, Banglanatak a fait l’objet d’une étude de cas exemplaire de la Harvard Business Review, ce qui constitue une reconnaissance internationale prestigieuse ;
Banglanatak travaille avec 55 000 artistes au Bengale Occidental, Rajasthan, Goa, Bihar, incluant 8 000 musiciens, parmi lesquels figurent la troupe des Bauls invitée par le festival Haizebegi.
Banglanatak est donc un acteur majeur du changement social à un niveau international. Pour cette raison, le 18 octobre 2025, un colloque international réunira chercheurs et acteurs du changement social pour explorer les conditions dans lesquelles les pratiques culturelles peuvent favoriser un développement harmonieux et inclusif. Parrainé par l’UNESCO, l’Ambassade de l’Inde et le Centre Marc Bloch de Berlin, ce rendez-vous précédera le concert des Bauls au Théâtre Quintaou à Anglet.
Autre moment fort, la venue depuis la Palestine du Yaa Samar! Dance Theatre, compagnie internationale dirigée par Samar Haddad King. Dans “Gathering”, chaque performance devient un acte de résistance poétique. Cette pièce pluridisciplinaire et participative, mêlant danse, musique live et théâtre, aborde la mémoire, l’exil et la reconstruction, portée par des artistes issus de Palestine, de Taïwan, de Turquie, du Japon, des États-Unis, et du Pays Basque.
Haizebegi Around the World : une portée planétaire
L’ambition internationale du festival ne s’arrête pas là. Sous la bannière “Haizebegi Around the World”, le festival a essaimé ces dernières années en Hongrie, Islande, Allemagne, Chili… et en 2025, en Inde. Il ne s’agit pas de reproduire un événement en dehors de ses terres, mais de co-créer, dans des lieux parfois isolés, des espaces de transmission mutuelle.
Cette dynamique prendra une forme très concrète à Djupavik, en Islande. Grâce au programme “Europe Créative”, Haizebegi inaugure, le 20 septembre 2025, le centre culturel Baskasetur, dédié aux cultures basques et nordiques. Le vent basque soufflera jusque dans les fjords époustouflants du littoral accidenté de l'île.
Haizebegi est aussi à l’origine du programme international MusiKautisme, une recherche sur les liens entre musique et autisme menée avec le CNRS dans une dimension transfrontalière. Parce que la musique, dans sa puissance non verbale, peut ouvrir des portes que la parole laisse fermées, cette initiative incarne parfaitement la dimension inclusive du festival.
Derrière chaque note, une cause. D’Afghanistan à la Nouvelle-Calédonie, de la Syrie à Cuba, Haizebegi donne la parole aux peuples et communautés souvent absents des grandes scènes. Par cette écoute active, le festival construit une scène pour les mondes fragiles. Une scène qui n’est pas là pour montrer, mais pour rencontrer.
« Haizebegi n’est pas un festival de musique, c’est un festival sur les mondes de la musique. » Une nuance de taille qui en dit long. Ici, la musique ne vient pas pour habiller le silence, mais pour faire parler le monde. Et mieux encore, pour l’écouter.
COUP DE POUCE
Soutenir Haizebegi, c’est prendre part à une aventure humaine et artistique qui fait du bien au monde. Parce qu’ici, la musique n’est pas là pour distraire, mais pour rassembler, pour éveiller, pour questionner. Grâce au mécénat, chacun peut donner un coup de main à ce projet rare, profondément ancré dans le Pays Basque et ouvert sur les cultures du monde. En devenant mécène, vous permettez à Haizebegi de rester libre, audacieux, exigeant et surtout accessible à toutes et tous.
À cet effet, Haizebegi mérite vraiment un coup de pouce de notre part. Comment ? N'hésitez pas à partager cet article à vos proches ou encore sur vos réseaux sociaux, parce que c’est aussi une belle façon de partager des moments forts, de faire rayonner vos valeurs et de participer, à votre échelle, à un monde plus solidaire et plus curieux. Chaque soutien compte, qu’il soit petit ou grand.
Et comme le dit joliment Denis Laborde : « La philanthropie mobilise des richesses générées par l’entreprise pour créer de la valeur sociale. »
Haizebegi lance un appel à chacun, particuliers comme entreprises. Elle a besoin de nous tous pour continuer à faire souffler ce vent qui relie les arts, les idées… et les gens dans ce monde incertain que nous nous obstinons à vouloir bienveillant.
Pour soutenir Haizebegi, merci de contacter :
Denis Laborde
06 76 07 18 07
Mail
Sébastien Soumagnas
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire