Un peu d'érudition ne nuit jamais. D'abord vous préciser que la ville de Castillon-la-Bataille est située en Aquitaine et plus particulièrement en Gironde. L'endroit fut tour à tour anglais (lors du mariage d'Aliénor d'Aquitaine et Henri II Plantagenet), redevint française en 1223, pour retomber dans l'escarcelle des rois d'Angleterre.
Au moment de la révolte des barons de Guyenne contre Simon de Montfort, l'ancienne famille de Castillon perd sa vicomté. Pour finir dans les mains des comtes de Foix. Il faut attendre 1379 pour que la bastide de Castillon soit qualifiée de filleule de Bordeaux. Et ça continue, entre batailles et exils, jusqu'au XVIème siècle ou la vicomté de Castillon passe de la maison de Foix à celle de Turenne.
Ce qu’il faut savoir…
Un raccourci saisissant que celui-là, et qu'il aurait mieux valu voir dans un sublime spectacle de reconstitution. Mais voilà, cette année, la Bataille de Castillon n'aura pas lieu.
Une restitution historique de plus de deux heures, avec cascades, effets spéciaux, prouesses pyrotechniques, scènes de chasse, ou de vendange nous replongeant dans la vie quotidienne au Moyen-âge. Avec un metteur en scène, Eric Le Collen, qui a le talent de mêler cinéma, théâtre et dimension de l'opéra.
Badaboum tout cela. L'histoire (encore) vieille comme le monde des bisbilles entre organisateurs, metteurs en scène, subsides des collectivités locales, dettes à foison (170.000 euros, semble-t-il), patati, patata, et qui se retrouve perdant ?
Le spectateur, le touriste, qui en guise de spectacles ne voient plus que celui des mésententes autour d'un projet qui rendait heureux et faisait intervenir quelque 600 bénévoles et 450 acteurs.
Devant l'émoi suscité par l'annonce de "non bataille", les collectivités locales ont promis leur engagement pour que 2016 voit renaître la Bataille de Castillon. Donc, pour cette année du moins, la bataille est perdue... mais pas la guerre !
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