Abonnez-vous
Publié le

Agriculture dans le Sud-Ouest : toujours moins d’exploitations

Les chiffres du recensement agricole décennal ont été rendus publics le 10 décembre dernier. Nos régions et départements n’échappent pas à la tendance nationale…
Agriculture dans le Sud-Ouest : toujours moins d’exploitations
En Nouvelle-Aquitaine comme en Occitanie, le nombre d’exploitations agricoles a fortement baissé entre 2010 et 2020. Les départements de l’Adour sont directement confrontés au problème.

Le 10 décembre dernier, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, présentait les premiers résultats du recensement agricole mené par quelque 1.500 enquêteurs. Cette opération obligatoire, outre les renseignements qu’elle nous fournit, permet d’évaluer le poids de notre agriculture à l’échelle européenne.

Sans grande surprise, le nombre d’exploitations a encore drastiquement chuté en France pendant la décennie écoulée. Elles ne seraient plus que 389.000 en métropole, soit 100.000 de moins qu’en 2010, soit une baisse de 21%. Seule consolation : cette chute vertigineuse paraît quand même ralentir un peu par rapport aux décennies précédentes (c’était -26% sur la période 2000-2010, et -35% entre 1988 et 2000).

Nos régions en première ligne

La Nouvelle-Aquitaine n’échappe pas à cette triste tendance : le nombre d’exploitations y a même reculé de 23% par rapport à 2010. Il reste 64.125 exploitations dans la région. Leur surface moyenne, 60 hectares (contre 69 à l’échelle nationale), a augmenté de 13 hectares.

Avec 64.266 exploitations, l’Occitanie passe donc devant, même si les deux régions restent loin devant l’Auvergne-Rhône-Alpes et ses 48.000 exploitations. Cela dit, l’Occitanie a tout de même perdu 14.000 fermes en 10 ans. La surface moyenne par exploitation a gagné 8 hectares mais reste modeste (49 hectares, soit 20 de moins qu’à l’échelle nationale).

Les exploitations emploient 126.300 personnes en Nouvelle-Aquitaine et 194.000 en Occitanie. Les deux régions comptent autour de 78.000 chefs d’exploitations et coexploitants. Elles sont aussi en proie à l’autre phénomène du vieillissement de la profession. Ainsi, 28% des agriculteurs néo-aquitains ont plus de 60 ans, tandis que l’âge moyen des fermiers occitans est de 53 ans, problème évidemment à relier à celui de la reprise des exploitations dans les années qui viennent. Enfin, les deux régions comptent entre 25 et 30% d’agricultrices.

La tendance est la même à l’échelle de nos départements. Dans les Landes, le nombre d’exploitations a chuté de 23%. Elles étaient près de 5.800 en 2010, elles ne sont plus que 4.464 en 2020. Dans le même temps, la production brute standard des exploitations du département (c’est-à-dire le potentiel de production des exploitations) a baissé de 8,6%, contre une diminution de 5,1% sur toute la France. La surface agricole utile landaise est aujourd’hui de 210.500 hectares, en léger recul (-0,2%). Enfin, le département est tout particulièrement touché par le vieillissement, avec plus de 30% de sexagénaires dans la profession.

Les pays de l’Adour touchés

Les Pyrénées-Atlantiques restent de loin le premier département de la région en termes de nombre d’exploitations, mais celui-ci s’est tout de même effondré de 18% en 10 ans. Elles étaient près de 12.000, elles ne sont plus que 9.762.

Les élevages, qui dominent sur le département, ont souffert. La moitié des éleveurs laitiers auraient jeté l’éponge pendant la décennie écoulée. Seule consolation : les exploitations centrées sur la production végétale progressent. Au total, la production brute standard des exploitations du département a baissé de 10,5% et la surface agricole utile de 2,5%. Cette dernière s’étend aujourd’hui sur 322.000 hectares.

Le Gers, quant à lui, a perdu plus d’un millier d’exploitations entre 2010 et 2020. Elles ne sont plus que 6.678. Dans le même temps, la production brute standard a décliné de 7,1%, mais la surface utile a progressé de 0,3%. Aujourd’hui, 448.454 hectares sont exploités sur le département.

Dans les Hautes-Pyrénées, enfin, 22% des exploitations ont disparu en 10 ans. Le département en compte encore 4.019, pour une surface agricole utile de 126.314 hectares, en baisse de 0,7%. La production brute standard s’est de son côté écroulée de 13%.

En résumé, le recensement agricole vient confirmer l’ampleur des maux qui minent notre secteur agricole. Même s’il est difficile de déduire quoi que ce soit du ralentissement des fermetures d’exploitations sur la décennie écoulée, l’agriculture de nos régions, en pleine transition, est peut-être en train de se préparer des jours meilleurs.

C’est en tout cas tout le bien que l’on souhaite à nos agriculteurs, et en particulier à nos exploitations les plus modestes et fragiles.

Plus d’informations sur le site internet du ministère de l’Agriculture

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi