Un souvenir personnel, si ce n’est pas abuser. Il y a quelques années, j’avais été convié à LCI pour causer dans le poste à propos de sujets sérieux, qui n’ont pas la place dans ce billet divertissant de fin de semaine. J’y avais été interviewé par une jeune femme blonde, élancée, avenante, pour laquelle le terme « jolie » avait été inventé par le Créateur, rien que pour elle. Attention, Pado, gaffe au dérapage ! Une femme n’est pas qu’une carapace, elle est ton égal, ton toi-même en plus réussi, elle est aussi un esprit, une intelligence, une finesse, tu frises le dérapage, le me too intellectuel, la mise au ban de la société, comme de vulgaires Abad ou Duhamel. D’accord, je fais repentance, mais que Anne-Sophie Lapix, puisqu’il s’agissait d’elle, était… jolie, « bis repetita ne placent pas » toujours. Et puis elle a été élue 55ème femme la plus sexy au monde, par la revue FHM France. Alors… Ah, puisque vous le demandez, oui, l’interview s’était admirablement bien déroulée.
Comme nous discourions d’un sujet sur le Pays basque, et pas sur les carburateurs double corps, elle était dans son élément. Il faut savoir qu’ASL y est née, à Saint-Jean-de-Luz, en… Là, je me rattrape de ma goujaterie et précise qu’il n’y a pas si longtemps, les ans n’ayant pas de prise sur elle. Y’a des natures comme ça. Une Basque pur jus, puisque son paternel dirige l’entreprise de gros œuvre Lapix (montée par un aïeul en 1912, 100 employés, 30 millions d’euros de CA, qui fait partie du groupe Castillon), qui a construit depuis des décennies bon nombre des villas et immeubles d’Euskadi Nord. On peut déplorer l’urbanisation à outrance, ou pas, mais il faut bien que les autochtones se logent, sans attendre que Parisiens ou Bordelais en télétravail fassent une razzia immobilière.
Sur le curriculum d’Anne-Sophie, passons, à partir d’un certain niveau, on ne demande plus si on a fait l’ENA ou si l’on a échoué à son certificat d’études. Et le sien est tout à fait honorable, entièrement axé sur la communication, un parcours qui l’a fait cheminer dans presque toutes les rédactions télévisuelles, c’est le physique qui veut ça – aïe, pas taper, son talent, on a dit ! -. On l’a remarquée, et pas qu’un peu, à France3 Lorraine, à TV8 Mont-Blanc, à Bloomberg TV, à LCI, M6, TF1, Canal+, France5 et France2. Bref, à part Équidia, L’Équipe TV et Gulli…
Anne-Sophie se pique de pugnacité et d’impertinence. On a pu le constater à plusieurs reprises face à Marine Le Pen, qui ne s’en est pas laissée compter. Deux tigresses blondes dans la même arène, ça griffe sévère. Kif kif avec Rachida Dati, en version brune, avec Jean-Luc Mélenchon en version « je vais te mordre » et avec le candidat Macron, récemment. À tel point que le président avait préféré ne pas participer à la grande messe réunissant il y a deux mois l’ensemble des candidats à la présidentielle. Anne-Sophie pratique la punchline en direct, avec un franc-parler assez inhabituel dans le Service public, où l’on se targue d’impartialité, même de façade. Avec le recul, je l’ai échappé belle !
Bien sûr, le direct entraîne parfois des lapsus, ainsi lorsqu’elle s’adresse au secrétaire général des Verts, Julien Bayou, lui disant « Je vous passe l’apérol » au lieu de la parole, un mot qui a dû faire s’envoler les ventes de l’Apérol Spritz, cette délicieuse boisson à la mode, venue d’Italie, à base de Prosecco, de Campari et d’eau gazeuse, à agiter dans un grand verre bourré de glaçons. On a connu à la télé des dérapages plus vertigineux, tels ceux de Thierry Roland traitant un arbitre de salaud, ou affirmant qu’un joueur coréen ressemble à un autre joueur coréen, tous bruns et mesurant 1,70m ; Nelson Montfort félicitant une athlète ougandaise de parler anglais, alors qu’il s’agit de la langue officielle du pays ; ou Philippe Candeloro lançant au micro « je connais un anaconda qui serait bien allé embêter cette Cléopatre canadienne. » Ou pour finir, Daniel Bilalian affirmant que le trafic d’esclaves a été nécessaire pour le développement industriel… Non, Lapix n’est pas trempée dans le même métal.
Bon, c’est pas l’tout, Je vous laisse, dans cinq minutes, y’a Anne-Sophie à la télé. Mesdames et Messieurs, bonsoir.
Dominique Padovani
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