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    Je dis ça je dis rien...

    Apologie de la grasse matinée !

    L'avenir appartiendrait donc à ceux qui se lèvent tôt, ces indécrottables du « pile poil 7 heures du mat’, y compris le samedi ma chérie ! » Ceux qui, dès les aurores, sont frais, dispos, le regard clair et alerte, l'haleine fraîche, et même pas besoin de 36 cafés avant d'émerger.

    Et puis, il y a les autres. Ceux qui cumulent les réveils de toutes les marques, de 15 sonneries différentes, volume sonore au max, pour espérer arriver à l'heure au bureau, ceux qui peuvent roupiller 48 heures de suite sans que leur corps ne réclame la moindre nourriture. Les mêmes qui, le week-end venu, ne se lèveront jamais avant midi, voire quinze heures, s'ils ont fait la fête la veille.

    Contrairement aux adages stupides, figurez-vous que la deuxième catégorie, dite des « grosses feignasses » a tout compris !

    Et…

    Par exemple, une très sérieuse étude réalisée par Satoshi Kanazawa près la London School of Economy, montre que les gens qui se couchent tard, et par conséquent se lèvent tard, ont un QI plus élevé que les autres.

    On n'a pas vraiment bien compris par quel hasard de la science c'était possible, mais on aime beaucoup, beaucoup l'idée.

    Toujours liée à une enquête on ne peut plus fiable (ce qui nous interpelle le plus, c'est d'imaginer que des chercheurs soient payés pour bosser sur des sujets aussi crétins !), cette étude du professeur Dario Maestripieri (un Italien ! No comment ! Enfin bon, moi je dis ça...) de l'Université de Chicago, nous apprend que les gens se couchant tard ont une vie sexuelle plus diversifiée et épanouie que les couche-tôt.

    Ok, la statistique ne dit pas pourquoi. Mais nous on a une petite idée sur le sujet : d'abord, parce que les péripathétiputes, tu les croises plus facilement à minuit à Pigalle, qu'à sept heures du mat’. Et puis tous les bons pornos sont diffusés très tard à la téloche, cause de la marmaille, tout ça...

    Surtout, qui dit couche-tard, dit vie dissolue, alcool, sorties, et c'est beaucoup plus facile de pêcho en boîte de nuit, un peu défoncé (et donc pas trop regardant) qu'à la paroisse de monsieur le curé, le dimanche matin à 9 heures. Enfin, on imagine !

    Mais pareil, cette dernière assertion est complètement fausse. Il se prétend que madame Grenouille, habitant à Bénitier, aurait trouvé bonheur conjugal et coquines fadaises à l'office du soir. Il faut dire qu'elle était folle de la messe (oui il y a une contrepèterie, oui ! Mais elle est de Rabelais, patron, alors c'est permis !).

    Les autres arguments sont, hélas, beaucoup moins scientifiques, mais après tout pourquoi pas... On peut notamment considérer que la grass’mat’ est un bon moyen de s'enrichir. Genre, comme tu te lèves à midi, hop tu zappes le p'tit-déj' tous les jours. Budget moyen d'un p'tit-déj, dans les 5 euros. 5 x 365 = 1825 euros d'économies potentielles par an. Penser à s'en rappeler quand le patron vous virera à votre troisième retard matinal...

    Ensuite, le lève-tard est beaucoup plus jovial que le lève-tôt. Il faut dire qu'il ne s'est pas cogné deux heures d'embouteillages dès potron-minet, n'a pas vu une seule rame de métro bondée, et quand il daigne se pointer à 13 heures, tous les strapontins sont libres. Forcément, ça aide à être moins ronchon.

    En cas de grossesse, s'imposer un rythme soutenu de grasses mat', mesdames, c'est docteur Grassouille qui l'a dit, voui. Because qui dit nausées matinales, dit matin. Pas de matin, pas de nausée. Ne me remerciez pas, je suis là pour ça !

    Et après la grossesse, pour récupérer un corps de déesse (ou de dieu, messieurs, oui, on sait, vous souffrez du SGA, syndrome de la grossesse accompagnée), les toubibs (les vrais) sont unanimes : plus on dort, moins on stocke de graisse. Ça vaut quand même le coup de traîner un peu sur l'oreiller, non ?

    Toujours côté santé, "soleil rime avec cancer", on se souvient ? Eh bien, déjà quand tu te lèves à midi, que tu petit-déjeunes vers 13 heures, que tu glandes devant la téloche jusqu'à 14, que tu squattes la salle-de-bains jusqu'à 15, et que tu commences vraiment à n'émerger que vers 16 heures, t'as échappé aux rayons les plus nocifs, et hop, qui c'est qui va garder une peau de bébé jusqu'à 70 piges ?

    Attention, l'assertion à suivre si elle n'est pas prouvée scientifiquement relève cependant d'une logique à toute épreuve : le mec qui se lève tard connaît plein de mots compliqués qu'ignore le lève-tôt. Car le lève-tôt va se cogner tous les dessins animés débiles et les mangas à l'heure du petit déjeuner. Tandis que monsieur Glandouille bouffera ses Chocapic devant "Motus", ou "Tout le monde veut prendre sa place".

    Ainsi, il saura caser des mots de dix lettres tels que "galèjerons" en plein dîner mondain, et saura que les Beach Boys ont chanté "Get around", tandis que le lève-tôt, lui, ne connaîtra que l'intégrale de Tfou !

    Et puis, soyons francs, sans tomber dans la caricature absolue, ni dans la généralisation à outrance, dans l'ensemble, les potes qui se couchent à six heures du mat' après avoir chanté toute la nuit, et pissé sur le massif fleuri de madame Michu, seront toujours plus sympas que ceux qui nous foutent dehors de leur crémaillère à 21h30 parce qu'il faut se lever tôt demain matin, non ?

    Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien...

    Gracianne Hastoy

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