Samedi matin à 7h (heure française), les deux représentants du Grand Sud-Ouest ont franchi la ligne d’arrivée au Brésil, remportant la Transat Jacques-Vabre, devant l’hyper favori Thomas Coville.
A bord d’un bateau encore en rodage, ils ont dominé cette traversée de l’Atlantique (10.000 km) réalisée en 12 jours, 17 heures et 29 minutes, précisément.
Pourtant…
On ne donnait pas cher du duo basco-charentais, avec ce voilier de 30 mètres terminé seulement en fin d’été dernier, face au redoutable trimaran Sodebo de Thomas Coville.
Macif a réussi à faire la différence. C'est exceptionnel !
Cette victoire est celle du talent conjugué de François Gabart et de Pascal Bidégorry qui ont su faire les bonnes manoeuvres au bon moment. Mais aussi et surtout qui ont mis au point en un temps record un trimaran avec un potentiel impressionnant. Une nouvelle aventure a ainsi démarré entre ces navigateurs hors pair et leur Macif qui devrait déboucher sur une belle série d’exploits.
Le trimaran Macif est sorti cet été du chantier CDK Keroman (Lorient) après plus de 18 mois d’une préparation méticuleuse, sous la direction de François Gabart. Le groupe mutualiste a ainsi démarré, avec son fidèle skipper, un nouveau challenge.
François Gabart (32 ans) a convaincu le basque Pascal Bidégorry (46 ans) de le rejoindre comme co-skipper : « un amoureux du multicoque », dont il attendait qu’il soit un « agitateur d’idées » pour développer le Macif sur cette grande première en double. C’est fait !
Avant le départ, François Gabart donnait le ton : « Sportivement, je trouve que la Transat Jacques Vabre est le type de course idéale. Elle va permettre à l’équipe du trimaran Macif de situer le potentiel du bateau et de dégager des axes d’optimisation pour les mois suivants. De plus, la Transat Jacques Vabre fait partie du paysage de la course au large français. C’est donc pour nous pertinent de nous aligner sur une telle course pour la première année de vie du trimaran Macif afin de se mesurer aux autres et de participer au spectacle offert au grand public ».
L’objectif de cette course était donc surtout de découvrir le bateau, de le fiabiliser et d’emmagasiner de l’expérience.
Et le duo a dépassé toutes ses espérances en l’emportant, d’autant plus que le bateau ne bénéficiait pas encore du deuxième foil, cet appendice qui permet de le faire voler.
Une complémentarité très prometteuse
Avec Pascal Bidégorry, François Gabart savait qu’il pouvait compter sur un supplément d’expérience.
En effet, le Basque a déjà développé un maxi-trimaran et s’est fait une solide réputation tant en météo qu’en stratégie ou en navigation.
Avant de prendre le départ de la Transat, le skipper basque se réjouissait de cette association avec le Charentais : « Quand François m’a contacté, j’ai tout de suite accepté ! Après avoir fait du monocoque monotype non-stop depuis un an et demi sur la Volvo Ocean Race, j’avais hâte de revenir au multicoque. Je me réjouis à la fois de naviguer avec François dont j’apprécie l’énergie et le talent, mais aussi d’avoir la chance de rentrer dans un projet ambitieux sur lequel il y a eu autant de bon travail effectué en amont. C’est également passionnant de participer à l’évolution de cette classe de bateau. Nous allons avoir un gros travail de mise au point sur le trimaran Macif. Le challenge est de taille, mais ça me plaît ! »
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