Des composants qui vont donner naissance à sa propre matière première, le Vegemat : du plastique biosourcé, biodégradable ou compostable de surcroît, ce qui n’est pas forcément le cas.
« Vincent Pluquet, qui travaillait à l’époque chez Vivadour, à Riscle, voyait passer beaucoup d’agriculteurs et de compost. Son idée de créer une matière plastique dégradable a donné naissance au Vegemat, dont la première pièce sera un tee de golf produit en 1998. Suivront ensuite les os pour chiens, Vegebone » raconte Lucie, chargée de projet.
En 2010, le lancement de la première capsule à café biodégradable, compatible avec les célèbres machines “What else ?”, ne plait malheureusement pas du tout à Nespresso, qui attaque en justice.
Vegeplast gagne le procès, et profite de ses longues recherches et investissements qui lui ont permis d’aboutir à cette capsule parfaite, résistante à la chaleur, pour développer de nouveaux produits, à l’image de la Biotray, la barquette alimentaire biodégradable supportant jusqu’à 130°.
Entretemps, un Ariégeois, Jean-Louis Orengo contacte Vincent Pluquet, pour lui faire part de son invention, « la Georgette », savant hybride entre cuillère-fourchette-couteau, née de son expérience de trappeur dans le Grand Nord canadien. Déjà commercialisée en inox dans les restaurants étoilés, il souhaite la produire en matière biodégradable. Les deux hommes s’entendent à merveille, et la Georgette, fabriquée selon les principes de Vegeplast, devient la star des repas pris sur le pouce.
« Nos produits phares aujourd’hui sont le Vegetop – un emballage adapté à une large gamme d’utilisation -, le Vegecap – les capsules - et le Vegebone – os pour chiens. Nous produisons aussi des agrafes pour les vignes, des pots de fleurs, et nous vendons également beaucoup de matière Vegemat », détaille Lucie.
L’avenir était radieux, et Vegeplast se taillait donc une belle place au soleil dans l’univers impitoyable du marché des emballages.
Mais voilà qu’en ce début d’année 2021, la PME bigourdane se retrouve bien malgré elle impactée par la loi bannissant désormais les produits plastiques à usage unique, y compris ceux pouvant se décomposer sans effet néfaste sur l’environnement. Motif ? Il n’existe pas de collecte spécifique pour ce type de déchets. Et au final, même biosourcés et biodégradables, ils atterrissent dans la poubelle. Dura lex…
« En l’absence de solutions, nous travaillons donc actuellement sur la réutilisation de nos produits et le home compost. Pour la Georgette par exemple, - aujourd’hui utilisable en compost industriel, mais considérée comme du plastique interdit de marché si elle reste à usage unique -, nous sommes en train de réaliser des tests pour qu’elle supporte jusqu’à 250 lavages. Et au final, elle pourra toujours être utilisée pour le compost familial ».
Georgette et ses petits copains pourront donc être mêlés aux épluchures qui retourneront à la terre pour l’enrichir, et la boucle sera bouclée !
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