Landaise de naissance, Caroline Noguès Larbère est arrivée dans le monde de la course landaise après sa première décennie, grâce à une autre de ses passions ; le cheval. « Un jour il y a eu un absent dans un spectacle, et il a fallu le remplacer. J'y suis allé et c'est là que j'ai découvert la course landaise ». C'est du haut de ses 12 ans qu'elle intègre cet univers, d'abord en tant que vacher, « pour apprendre, et être au contact du bétail ».
« Mes parents n'étant pas du milieu, ils n'étaient pas très rassurés à l'idée de me savoir dans une arène, donc j'ai dû attendre la majorité pour pouvoir écarter ». De ses 18 ans jusqu'à aujourd'hui, bien du chemin a été parcouru puisqu'après son apprentissage de la course landaise, trois années en Formelle (avec des vaches plus fortes et des toros), c'est en tant que cheffe de cuadrilla qu'elle exerce désormais.
« J'ai galéré ! C'est un milieu très masculin, assez macho, donc il faut réussir à se faire respecter, et à faire sa place. Je suis très fière d'être la première femme cheffe de cuadrilla, et je pense que c'est important de montrer que pour nous aussi c'est possible, mais même si ça peut paraître bizarre, je n'ai pas envie d'être la porte étendard d'un mouvement féminin », explique celle qui pense que cela « doit rester un milieu d'homme, parce que c'est un milieu dangereux, très difficile et très physique ».
Un positionnement paradoxal pour la première femme à occuper ce poste à haute responsabilité. Car comme son nom l'indique, un chef de cuadrilla dirige une équipe. « On gère le spectacle et son déroulé, qui affronte quelle vache en fonction de leurs forces, leurs faiblesses, leurs états de forme, etc. On est le chef d'orchestre de la course landaise », poursuit Caroline Noguès Larbère qui a sous ses ordres une équipe 100% masculine. « Après, peu importe le sexe, comme on dit, c'est la piste qui décide ! »
Sa renommée, Caroline Noguès Larbère se l'est aussi faite grâce à sa passion pour les animaux, et donc, le bétail de course landaise. « Ce sont des animaux braves. Ils ont un comportement très particulier, ils comprennent que c'est un jeu ». Un lien avec l'animal qu'elle a poursuivi jusque dans son quotidien en devenant toiletteuse à Amou depuis 6 ans, et en développant, avec son mari, Mathieu Noguès, une ganaderia. « Nous avons une ganaderia de Seconde. L'objectif est de monter au niveau supérieur de la compétition, à savoir devenir une ganaderia de Formelle. Cela me permettrait aussi d'évoluer à un meilleur niveau, tout en restant cheffe de cuadrilla ! », conclut-elle, pleine d’enthousiasme pour la suite de sa carrière.
Timothé Linard
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