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Le Centre hospitalier de Pau poursuit sa métamorphose

Entre bien-être au travail, facilitation et amélioration du circuit patient et innovation, l’établissement de santé vient d’inaugurer plusieurs nouveaux bâtiments.
Le nouveau Pôle Femme-Mère-Enfant de l'Hôpital de Pau.N.B
La première phase de la vaste restructuration engagée dans le cadre du Schéma Directeur Immobilier (SDI) arrive à son terme au centre Hospitalier de Pau.

Le Centre Hospitalier de Pau est l'établissement de santé support du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) Béarn et Soule, jouant un rôle pivot pour une population d'environ 380.000 habitants.

Actuellement, l'établissement de santé est engagé dans un vaste Schéma Directeur Immobilier (SDI), un projet d'envergure (estimé à 180 M€) qui vise à moderniser et à restructurer l'ensemble du site hospitalier pour les années à venir (notamment via le Projet d'établissement 2024-2028).

Depuis 2023, le Centre Hospitalier de Pau connait une période de profonde transformation. Validée en 2018, cette opération d’envergure s’inscrit dans un programme global de modernisation jusqu’en 2030.

Celui-ci vise à adapter l’offre de soin aux besoins croissants de la population, améliorer les conditions d’accueil des patients, renforcer l’attractivité de l’établissement et à améliorer durablement la qualité de vie au travail de ses professionnels.

En attendant des précisions sur la prochaine grande phase de travaux de rénovation (qui concernera le bâtiment François-Mitterrand), voici un zoom sur les principales avancées du centre hospitalier de Pau.

L'une des chambres "kangourou" du Pôle Femme-Mère-Enfant du CH de Pau.

Un espace dédié à la prise en charge des femmes et des enfants

Très attendu, le bâtiment du pôle Femme-Mère-Enfant a été investi par les patients et les 350 professionnels hospitaliers depuis le 3 novembre dernier.

Le bâtiment possède aujourd’hui une entrée dédiée indépendante pour les urgences gynéco-obstétricale et pédiatrique.

Tous les services relatifs à la santé féminine et pédiatrique sont aujourd’hui réunis dans un même bâtiment : bloc obstétrical, urgences pédiatriques, maternité, néonatologie, pédiatrie, réanimation, soins critiques pédiatriques… Cette proximité facilite la coordination des équipes, fluidifie les parcours et renforce la sécurité des soins.

L’une des évolutions majeures réside dans le fait que sur l’ensemble des secteurs pédiatriques, les parents peuvent désormais rester auprès de leur enfant tout au long de leur séjour, dans des espaces équipés de sanitaires, des espaces de détente et de zones privatives.

N.B

Lors des soins critiques pédiatriques, le Pôle Femme-Mère-Enfant propose un dispositif innovant, encore rare en France dans les centres hospitaliers. Des chambres pour les accompagnants sont situées dans le service de réanimation pédiatrique et néonatale.

« Un parent peut rester auprès de son enfant hospitalisé dans un cadre confortable : un lit, un espace de rangement, un sanitaire… Tout est conçu pour une présence continue des parents et compatible avec les soins de haute technicité. Ce modèle place la famille au cœur de la prise en charge et supprime les ruptures émotionnelles en période critique pour l’enfant », expose le Dr Cécile Rousset, cadre de santé dans le Pôle Femme-Mère-Enfant.

La même ambition a été appliquée au service de néonatologie, avec les six nouvelles chambres « kangourou », qui permettent d’hospitaliser conjointement la mère et son nouveau-né en cas de prématurité ou de vulnérabilité post-natale.

« Ce concept favorise le contact peau à peau, le maintien de l’allaitement et la sécurité affective du bébé. Il est très important que le lien mère-enfant s’établisse et se renforce pour le nouveau-né. Ces espaces offrent un environnement paisible, en cohérence avec le soin néonatal. L’hospitalisation ne se fait plus autour de l’enfant, mais autour du lien parent-enfant », constate-t-elle.

Enfin, les urgences pédiatriques constituent un véritable espace de soins, mieux dimensionné pour répondre aux différentes situations rencontrées, notamment les pics épidémiques.

D’autre part, le service gynéco-obstétrique a également été modernisé pour répondre à un objectif simple : offrir un environnement sûr, confortable et humain. Il se compose aujourd’hui de 35 chambres spacieuses, dont huit dédiés aux grossesses à haut risque. Ces nouvelles chambres disposent toutes d’un sanitaire et d’une douche.

Les salles d’accouchement sont aussi plus spacieuses et mieux équipées pour répondre aux demandes des futures mères. Elles permettent aujourd’hui de réaliser les premiers soins du nouveau-né directement en salle.

Un service pharmacie agrandi et centralisé

Ce lundi 1er décembre, les équipes du service de Pharmacie se sont installées dans un tout nouveau bâtiment de 2.400 m2 (contre 900 m2 auparavant).

La création d’une nouvelle Pharmacie Hospitalière dans un bâtiment indépendant et identifié répond à un besoin de centralisation des stocks et des équipes, jusqu’à présent dispersés sur plusieurs sites. Au total, ce sont entre 2.000 et 2.500 références qui sont stockées dans ce nouvel espace avant d'être répartis dans les différents services en fonction des besoins.

« Nous étions dans l’un des plus vieux locaux du centre hospitalier. Grâce à ces évolutions, la Pharmacie Hospitalière renforce son rôle de véritable pilier de la sécurité et de l’efficience hospitalière contribuant directement à la qualité des soins et à la sécurité des patients. C’est une importante avancée pour la quarantaine de professionnels », assure Ludovic Briant, cadre de santé du service pharmacie du CH de Pau.

Dans ce nouveau bâtiment, un robot de dispensation globale sécurise le circuit de la médication, grâce à une traçabilité renforcée, un stockage optimisé et une distribution automatisée des boîtes de médicaments.

« Nous avons aussi aménagé une zone de rétrocession modernisée. Il s’agit d’un espace confidentiel pour les patients qui viennent récupérer leur traitement lorsqu’ils ne sont pas disponibles dans les officines traditionnelles. Il peut s’agir d’anticancéreux, ou de produits innovants qui ont des autorisations temporaires d’utilisation. En moyenne, nous accueillons 25 patients chaque jour », explique le Dr. Vincent Grenouilleau, chef de service.

Le SAMU entièrement réaménagé

N.B

La première phase des travaux de l’Hôpital de Pau a aussi concerné le SAMU Centre 15, avec un réaménagement complet de la salle régulation dans les anciens locaux du SMUR, où 8.000 appels par jour sont gérés par les professionnels.

Passant de 10 à 16 postes de travail (permanence des soins, prise d’appels), cette nouvelle salle de régulation est entièrement pensée pour le confort des professionnels.

Elle est ainsi équipée de pièges anti-sons, d’une luminosité naturelle, de postes de travail ergonomiques compatibles avec un travail sédentaire en 12 heures des ARM et d’une salle de crise indépendante.

Grâce à ces rénovations, le service a pu se doter d’un mur d’écrans multifonctions. Ce dernier permet de visualiser les indicateurs d’activité en temps réel (volume d’appel, temps au décroché, interventions en cours…), le suivi des ressources (véhicules et équipes sur le territoire), les images des dispositifs vidéo avec la zone DZ hélicoptère, les zones d’accueil des urgences adultes, le SAS Ambulance…

En 2026, le CH de Pau s’équipera d’un nouveau logiciel de régulation, qui intègrera automatiquement les données issues du SDIS, du SAMU et des ambulances privées, supprimant la resaisie manuelle.

Les bénéfices attendus sont majeurs : la réduction du risque d’erreur, la diminution de la perte d’information et la fluidification du traitement des appels et l’accélération des réponses de terrain.

Les locaux de l’UMJ entièrement repensés

Grâce à cette restructuration, l’Unité Médico-Judiciaire bénéficie désormais de locaux plus lumineux, spacieux et accueillants. Ils ont été entièrement repensés pour être centrés sur la victime.

Ils offrent aux patients un environnement de soins moderne et performant et aux équipes un cadre de travail renouvelé, fonctionnel et tourné vers l’avenir. Elle bénéficie d’un accès direct aux urgences adultes, facilitant la prise en charge des victimes.

Deux fois plus vastes qu’auparavant, ces nouveaux locaux disposent également d’un espace sécurisé dédié à la conservation des prélèvements, comprenant notamment les échantillons issus des tests ADN, de toxicologie et d’autres analyses, pour une durée maximale de trois ans.

Noémie Besnard

CH Pau

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