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En Chalosse, un salon de coiffure mobile pour (re)créer du lien

Sandra Capmartin a créé il y a un an son Camion Coiffure 40. Grâce à ce dernier, et à un planning millimétré, elle se rend dans des villages démunis de véritables salons, dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres autour de Saint-Sever.
Le Camion Coiffure 40 devant une église.Photo : Mon Camion Coiffure 40.
Au-delà de l'aspect commercial, l'objectif de cette démarche est de rassembler les gens. Une dimension sociale indispensable pour cette entrepreneuse qui souhaitait trouver une formule qui lui ressemblerait.

Coiffeuse de métier pendant plus de 25 ans, Sandra Capmartin travaillait comme salariée. Mais l'idée d'avoir son salon, ou de se déplacer à domicile ne l'intéressait pas véritablement. « Dans un village des Hautes-Pyrénées, il y avait une coiffeuse qui venait en camion. Ma famille m'en parlait beaucoup, alors je me suis renseignée ». Le projet l'intéressait, et lorsque se sont additionné à tout ça une situation difficile dans son emploi de l'époque et une vaste remise en question, celle qui était installée dans les Landes depuis une vingtaine d'année n'a pas hésité à sauter le pas.

« J'ai créé l'entreprise en août 2022, mais le temps que je débloque les finances et que j'obtienne mon camion, je n'ai pas commencé à travailler avant la fin du mois de novembre ». Un projet qui avoisine les 60 000 euros, comprenant l'achat d'un camion d'occasion, reconditionné, et son aménagement comme un véritable salon : vestiaire, comptoir, espace de stockage, deux postes de coiffage et un bac à shampoing. « En fouillant sur internet, j'ai trouvé une entreprise qui pouvait me fabriquer le tout, à Cestas ».

Photo : Mon Camion Coiffure 40.

Comme un producteur qui sillonnerait les marchés, Sandra Capmartin a une tournée bien rodée pour desservir les villages situés dans sa zone d'action. « Il y en a certains dans lesquels je vais toutes les semaines, d'autres une semaine sur deux, et d'autres plus rarement une fois par mois ». Des arrêts du lundi au vendredi, le weekend étant réservé aux événements comme les mariages par exemple. « C'est uniquement sur rendez-vous, car j'ai besoin d'être organisée », explique celle qui a besoin d'un accord de stationnement auprès des mairies, et d'un raccordement électrique. « Pour l'eau, j'ai un réservoir de 150 litres d'eau propre et un autre de 100 litres d'eau sale. Pour une grosse journée, il me suffit de remplir le premier entre 12h00 et 14h00 ».

Une démarche qui plaît aux clients, qui peuvent ainsi bénéficier de la prestation d'un coiffeur dans des villages qui en sont dépourvus, et qui plaît aussi à son instigatrice. « Je m'éclate ! Je prends beaucoup de plaisir. J'aime la proximité du milieu rural. Les gens ne viennent pas uniquement pour se faire couper les cheveux, il y a un lien qui se crée. Je leur propose le café, en été je sors une table et des chaises pour qu'ils puissent se poser un peu. Certaines personnes ne viennent parfois que pour discuter ! ».

Sandra Capmartin est tout de même consciente qu'il lui faudra un peu plus de temps qu'un salon traditionnel pour avoir pignon sur rue (ou son équivalent mobile...). « Je n'ai pas la même visibilité qu'un salon fixe. Il faut que le bouche à oreille se fasse pour que les gens entendent parler de moi et de mes prestations. En tout cas, il ne faut pas hésiter à me contacter ! », appelle-t-elle aux mairies, mais aussi aux entreprises. « Un mercredi sur deux, je retourne dans mon village des Hautes-Pyrénées, et là-bas, ça marche très fort, donc il y a un véritable potentiel ! ». De quoi lui laisser l'opportunité de rêver d'embaucher, et d'essaimer son concept sur les routes d'autres territoires...

Timothé Linard

Plus d'informations sur le site internet

Photo : Mon Camion Coiffure 40.

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