N.BLes tendances du début d’année 2024 se confirment au second semestre pour l’économie béarnaise, impactée par l’instabilité (géo-) politique et économique. Ainsi, 28% des chefs d’entreprises considèrent que le contexte politique actuel a un impact direct sur leur activité.
Ce qui se traduit par une forte perte de confiance dans l’économie française. En effet, seuls 25% des dirigeants se déclarent confiants, un niveau similaire à celui observé pendant la pandémie. 74% des répondants ont cependant confiance en leur entreprise.
De plus, 34% des dirigeants ont constaté une baisse de leurs commandes au cours des six derniers mois, soit une augmentation de 14 points par rapport à 2023. Et un peu moins de la moitié des répondants constate cependant une stagnation au second semestre 2024. Résultat ? Un investissement et des embauches en berne.
En Béarn, seul un tiers des chefs d’entreprises ont investi au cours du second semestre 2024, contre 36% l’an dernier à la même période. Et les prévisions pour les mois à venir sont encore plus pessimistes, avec seulement 24% des entreprises qui souhaitent invertir au premier semestre 2025.
Au second semestre 2024, la CCI Pau Béarn a constaté, une augmentation des entreprises en difficulté. Même si le nombre de défaillances reste très en dessous des chiffres nationaux (+34% en Béarn, contre +60% en France sur deux ans), le territoire a enregistré tout de même +24% de procédures collectives l’an dernier.
Selon Philippe Pédetour, le président du tribunal de commerce de Pau, l’année 2025 débute sous des auspices peu favorables, avec 53 défaillances enregistrées en janvier, contre 27 l’année dernière. Parmi ces entreprises, 40 % œuvrent dans le BTP et les travaux publics.
Le Béarn reste tout de même un territoire dynamique par rapport au reste de la France : le territoire enregistre une hausse des créations d’entreprises en 2024, avec 2.310 nouvelles structures, soit +12% par rapport à 2023, contre +9% en France. Si la courbe du chômage repart à la hausse au troisième trimestre 2024, celle-ci reste cependant en dessous du taux national (7.2%) et régional (6.2%), dans la région de Pau, avec un taux à 6.1%. Le bassin d’Oloron reste toujours un cas à part, avec un taux de chômage stable sur un an (4.8%).
Certains secteurs s’en sortent mieux que d’autres
La dynamique du Béarn est globalement meilleure que celle de l'ensemble de la région, avec, une fois n’est pas coutume, un secteur industriel très proactif. Un dirigeant sur deux déclare un chiffre d’affaires stable et 31% en hausse, et six sur dix ont un carnet de commandes stable. Ce secteur étant est en pleine croissance, 48% disent avoir confiance en l’industrie française.
Dans le commerce, l’activité se maintient, avec des signaux positifs : 35% des entrepreneurs notent une amélioration de leur chiffre d’affaires, 36% une augmentation du nombre de clients, 60% une stabilité dans leurs marges et 48% une stabilité dans leur trésorerie.
Les services voient également leur activité fléchir. 27% des dirigeants déclarent une détérioration de leur chiffre d’affaires (+9 points). À noter qu’autant de chefs d’entreprise déclarent une baisse qu’une hausse. 30% d’entre eux ont enregistré une chute de leur carnet de commandes. Point positif tout de même : 68% des entrepreneurs déclarent une stabilité de leurs marges.
Dans le secteur de la construction, les chiffres continuent d’être inquiétants : 38% des chefs d’entreprise déclarent une détérioration de leur chiffre d’affaires, un dirigeant sur deux signale une baisse des commandes et 33% des entreprises enregistrent une diminution de leur trésorerie. Au total, seulement 21% des dirigeants ont confiance en l’économie française et 60% se disent impactés par le contexte politique national et international.
Enfin, dans le secteur des cafés-hôtels-restaurants (CHR), l’activité est aussi en baisse : 34% des entrepreneurs voient une chute de leur chiffre d’affaires, 37% constatent une diminution du nombre de clients et 37% ont fait le même constat concernant leurs marges. La baisse de la demande figure en première position des difficultés rencontrées par les professionnels.
Noémie Besnard
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire