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COUP DE CŒURLa belle dynamique des Femmes chefs d’entreprises du Pays Basque

A la suite de l’hommage rendu à Anne-Marie Caunègre, figure emblématique de ce mouvement international, rencontre avec la nouvelle présidente basque Nahima Selouane...
COUP DE CŒUR – La belle dynamique des Femmes chefs d’entreprises du Pays Basque
Le 23 mai dernier, Marie-Christine Caunègre et Marie-Chantal Fort, entouraient leur mère Anne-Marie (102 ans) pour une célébration en l’honneur de cette personnalité, hors du commun, qui a œuvré durant toute sa vie aux côtés d’Yvonne Foinant, créatrice des Femmes chefs d’entreprises (FCE) en 1945 (voir l'encadré ci-dessous).

Cette association, interprofessionnelle, apolitique et non gouvernementale, s’est imposée comme une référence en fédérant plus de 2.000 adhérentes en France, avec 60 délégations comme celle du Pays Basque.

Nahima Selouane

Nahima Selouane, fondatrice de plusieurs fintech à impact (Slowfin, aldatoo et deep4climate), a été élue présidente de de la FCE Pays Basque le jour même de cet hommage à Anne-Marie Caunègre.
 
Comment avez-vous rejoint les FCE ?
Nahima Selouane –
J’étais déjà impliquée dans la vie associative liée à l’entreprenariat local, comme la Jeune Chambre Économique de Bayonne, pour être dans l’échange avec d’autres personnes qui s’engagent. C’est Marie-Christine Caunègre qui a été ma marraine pour entrer aux FCE en 2014. J’avais envie d’œuvrer avec et pour des femmes, mais aussi de contribuer à développer l’entrepreneuriat féminin. Je suis très fière d’avoir l’occasion d’incarner cette mission. J’aime les gens et je veux être dans une dynamique très innovante.
 
Votre parcours ?
N. S. –
Mes études (M2-ISG Paris & 3e cycle de Management Environnemental & Finance de Paris Dauphine-PSL), m’ont permis d’intégrer très tôt le sujet Environnement dans mon parcours. En effet, j’ai commencé chez un grand équipementier automobile où il a fallu intégrer dans la démarche globale la certification ISO 14001, car les constructeurs l’imposaient pour pouvoir obtenir des contrats avec eux et ça c’était en 1997… et depuis j’ai toujours travaillé en intégrant ces valeurs et ces sujets pour être utile à l’intérêt commun. Être sportive de haut niveau en demi-fond (1500, 3000 m steeple) au Racing Club de France, m’a beaucoup apporté. D’abord, cela m’a donné l’occasion de faire un BTS action commerciale pour les sportifs de haut niveau, dont je suis sortie major. Ce qui m’a permis d’entrer à l’ISG Paris.

Premiers pas professionnels ?
N. S. –
En fait, j’ai commencé ma vie professionnelle sur Paris au sein de grands groupes. Puis en 2003, je me suis installée à Bayonne où j’ai ouvert une boutique de décoration autour d’objets du Maroc, avec le soutien de l’association Andere Nahia, dont j’ai été adhérente pendant quelques années. J’aurais pu faire carrière à Paris dans des grandes structures, mais j’ai préféré me lancer dans une expérience de terrain en ouvrant un commerce et en constituant mon propre réseau local. En 2007, j’ai arrêté ma boutique pour entrer dans le monde du bâtiment à énergie positive (Bepos, HQE..).

Et ensuite ?
N. S. -
En 2011, j’ai intégré le secteur des assurances et de la finance. Ce qui m’a amené à créer, quatre ans plus tard, mon cabinet indépendant de courtage en crédit. Avec le covid, j’ai décidé de donner un nouvel élan à cette activité en développant une solution digitale innovante et à fort impact « Slowfin.com ». Une solution de courtage en crédit et assurance, facilitatrice pour les emprunteurs, avec une approche éthique en plus pour permettre de devenir des consom’acteurs. Au départ, j’avais une orientation marketing et commerce, puis j’ai intégré les dimensions environnementale et RSE. J’y ai trouvé ma force pour développer ce que je fais aujourd’hui, et pour me différencier en apportant de la valeur et de l’éthique.

C’est-à-dire ?
N. S. –
En fait, la période covid m’a amenée à changer de modèle et à avoir de l’audace en créant une fintech, la première plateforme d’éco-courtage œuvrant dans l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). J’ai donc lancé Slowfin, dans un esprit Slow Finance, pour amener des critères responsables dans le choix d’un crédit ou d’une assurance. Cela a vraiment du sens d’inciter à devenir consom’acteurs en ayant la possibilité de privilégier, en conscience, des collaborations avec des entreprises qui participent aux efforts nécessaires en faveur du climat et pour répondre aux Objectifs du Développement Durable (ODD). Ainsi, notre plateforme numérique en crédit immobilier, prêt professionnel et assurance emprunteur, permet de placer les valeurs et besoins des clients au premier plan dans leur recherche de financement ou d'assurance emprunteur. De plus, chaque contrat comprend un don à une association du territoire. Je développe, également, la première solution « aldatoo.com » destinée aux acteurs du conseil en crédit et assurance pour les aider à intégrer pleinement la RSE dans leur devoir de conseil.
 
Quelles ambitions ?
N. S. –
D’abord, avec Slowfin.com c’est la volonté de renforcer cette approche et notre modèle pour pouvoir lui donner un maximum d’impact. Avec comme objectif de fédérer des courtiers indépendants autour de cette démarche vertueuse, autour de projets innovants avec la dimension RSE. L’enjeu est de se doter d’outils performants, alors j’ose l’audace en développant 2 solutions Tech & numériques à fort impact aldatoo et deep4climat. Aujourd’hui, je peux agréger toutes mes expériences et compétences tant sur les sujets liés à l’Environnement & la RSE que ceux autour des enjeux de la Finance Durable, dans le développement de mes projets.

En quoi cela peut rejoindre les FCE ?
N. S. –
C’est un fait, il y a encore peu de femmes dans la Tech et le Numérique, seulement 12% au niveau national. J’ai envie de leur montrer qu’il ne faut pas avoir peur de se lancer dans ces métiers, d’autant plus qu’on peut s’entourer des compétences nécessaires. La richesse des FCE est de rassembler des femmes avec différents parcours et se distinguant dans différents secteurs d’activité.
 
Vos priorités ?
N. S. –
Bien sûr, j’ai envie de faire partager ma passion, mon envie d’audace. Nous voulons également être davantage présentes au niveau des mandats patronaux. Ils sont très nombreux dans de multiples instances. Plus il y aura de femmes dans ces organisations professionnelles, plus nous pourrons faire entendre nos propositions, mieux nous défendrons nos valeurs et nos idées. Dans le contexte actuel, c’est particulièrement important. J’insiste, l’essentiel est de ne pas avoir peur d’entreprendre, d’avoir envie. Les FCE, c’est du bénévolat mais aussi beaucoup de bienveillance, en abordant de nombreux sujets. Chaque année, nous nous mobilisons aussi autour d’une cause à soutenir.
 
Qu’évoque pour vous Anne-Marie Caunègre ?
N. S. –
C’est une femme incroyable, un modèle, avec une énergie et une volonté rares. Elle a toujours fait preuve d’une grande indépendance. Jeune, elle a dû reprendre le flambeau de l’entreprise après le décès de son mari. Puis, elle a assuré une remarquable transmission de cette envie d’entreprendre, notamment avec sa fille Marie-Christine. Quant à son rôle dans la construction du mouvement des FCE, il est tout simplement exceptionnel. La force des FCE, c’est aussi son histoire, écrite grâce à des femmes comme elle. Anne-Marie Caunègre a aussi montré la voie en étant présente dans des conseils d’administration de grandes entreprises.
 
D’autres ambitions pour les FCE ?
N. S. –
Déjà, nous voulons poursuivre notre progression, en passant la barre des 50 adhérentes. En 2024, nous célèbrerons les 30 ans de l’association. Nous devons saisir toutes les opportunités de parler des FCE et de donner envie aux entrepreneuses du Pays Basque de nous rejoindre, en montrant notre esprit d’ouverture, en mettant en évidence le brassage important. Nous sommes toutes des femmes qui agissent, de manières très différentes, dans de multiples secteurs… et grâce aux FCE, nous avons l’occasion de nous enrichir en permanence.
 
Informations sur les FCE Pays Basque, cliquez ici
 
Information sur Slowfin, cliquez ici

Anne-Marie Caunègre, un modèle

Le mardi 23 mai dernier, au Château de Brindos, la délégation FCE Pays basque a donc rendu hommage à cette femme de tempérament et exemplaire, doyenne des FCE France et Monde (102 ans).
 
Marie-Christine Oghly, présidente FCE Monde, et Anouk Déqué, présidente FCE France étaient présentes pour témoigner avec beaucoup d’émotion du rôle joué par Anne-Marie Caunègre pour porter ce mouvement vers les sommets puisqu’il regroupe 500.000 adhérentes dans le monde dans plus de 70 pays.
 
Anne-Marie Caunègre était une proche d’Yvonne Foinant fondatrice de l’association en 1945. Elle a été vice-présidente nationale de 1968 à 1980, mais aussi présidente des régions Aquitaine et Poitou-Charentes de 1966 à 1980. D’où la présence de nombreuses personnalités du Sud-Ouest.
 
« Merci Madame Caunègre d'avoir été une pionnière, merci de vous être battue pour que les femmes chefs d'entreprises soient reconnues. Merci pour votre vie inspirante »… autant de déclarations fortes pour saluer cette entrepreneuse originaire des Landes et qui a développé une entreprise de torréfaction à Vieux Boucau et à Bordeaux.
 
Les FCE Pays Basque ont souligné les qualités de « cette femme d’exception au parcours incroyable et à l’engagement indéfectible envers le monde des affaires et l’émancipation des femmes. Son parcours démontre que le succès n’est pas une question de chance, mais de passion, de travail acharné et de détermination.  A 102 ans Mme Caunègre, nous enseigne que l’âge n’est qu’un nombre, son enthousiasme intact et sa joie de vivre resteront pour nous toutes une source d’inspiration ».

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