Aéroports de Pau et Biarritz

Si l’on a l’habitude de mesurer le dynamisme d’un aéroport par le nombre de passagers qui le fréquente, ses retombées économiques et sociales pour le territoire sont tout aussi importantes à prendre en compte.

Les Chambres de commerce et d’industrie d’Aquitaine apportent un éclairage qui fait voir les enjeux sous un autre jour. Et les positionnements très différents de Pau et de Biarritz sont très éloquents pour mieux comprendre l’apport de ces deux aéroports à la bonne santé du 64, mais aussi pour le 40 et le 65.

Leur impact économique direct (salaires, achats, investissements et fiscalité) est conséquent : 65 millions d’euros (33 millions pour Pau et 32 pour Biarritz). Et il est 4 fois plus important avec les retombées indirectes et 15 fois plus avec l’impact induit !

Ce qu’il faut savoir…

L’aéroport de Biarritz a enregistré, l’année dernière, 1.064.402 passagers, tandis que celui de Pau comptait 621.492 voyageurs. Ces deux plateformes ont un positionnement très différent et complémentaire, comme l’étude des CCI le montre parfaitement.

En effet, la Côte basque a largement développé les vols low-cost, qui représentent 37% des passagers, et propose 12 lignes internationales.

En Béarn, c’est la clientèle professionnelle qui domine avec de très nombreuses liaisons avec Paris.

Pau en tête pour la dépense moyenne par visiteur

Un chiffre illustre bien cette différence de positionnement entre les deux aéroports : celui de la dépense moyenne par visiteur. L’aéroport de  Pau Pyrénées décroche la première place en Aquitaine avec une moyenne de 140 € dépensés par jour et par visiteur, contre 85 € pour Bordeaux et 60 € pour Biarritz.

Le Béarn profite pleinement de la prédominance de sa clientèle « affaires », qui effectue des dépenses incontournables en frais d’hébergement et de restauration.

Au point qu’avec moins de passagers que Biarritz, Pau enregistre plus de retombées économique pour son territoire.

Il faut aussi préciser que davantage de passagers débarquant à Biarritz logent dans leurs résidences secondaires, où se dirigent directement vers la côte landaise ou le Pays basque espagnol.

Logiquement, les voyageurs ayant des motifs personnels ont une durée moyenne de séjour plus longue que ceux qui voyagent pour motif professionnel.

C’est ce qui explique en particulier la durée moyenne de séjour plus basse pour l’aéroport de Pau (3,6 jours), dont près des trois-quarts des voyageurs viennent pour affaires que pour celui de Biarritz (7,8 jours).

Vers un renforcement des retombées économiques

Si l’impact économique direct des aéroports de Pau et de Biarritz est de 65 millions d’euros par an, l’impact induit généré par les deux sites est de plus de 1 milliard d’euros, selon la CCI d’Aquitaine, soit 15 fois plus !

Les CCI ont identifié deux axes principaux pour augmenter encore ces retombées économiques et renforcer le rôle majeur que tiennent les aéroports dans l’économie régionale.

D’une part, l’objectif est de constituer des pôles économiques forts autour des aéroports avec l’implantation de nouvelles entreprises.

D’autre part, il s’agit d’accélérer la recherche d’une clientèle internationale et de touristes. Ceci en privilégiant des liaisons avec des pays ayant un niveau de vie économique élevé ou en développement. Comme est en train de le faire l’aéroport de Pau avec l’ouverture de lignes vers Naples et Bari en Italie.

Pour les CCI, l’importance des plateformes aéroportuaires est majeure, à 3 titres : comme porte d’entrée-sortie de territoires pour les consommateurs européens ; comme lieux de polarisation et de diffusion du développement économique ; et comme outils d’aménagement du territoire.

L’offre low-cost deviendra déterminante

Avec 37% de son trafic lié aux vols à bas prix, Biarritz est au-dessus de la moyenne, puisque l’on enregistre un taux de 25% en France comme en Europe.

De son côté, Pau, qui s’est réorganisé sur ce créneau, est en train de relancer des liaisons low-cost.

Selon les experts, le trafic à bas coût va continuer à se développer de manière spectaculaire (plus de 8% par an ?), prenant une part de marché de plus en plus importante.

Au niveau du trafic aérien, la France est désormais à la traîne avec une progression de 2,3% en 2013 (172 millions de passagers), contre +3,8% à l’échelle européenne et +5,2% au niveau mondial.

Par contre, la part du trafic des aéroports de province ne cesse d’augmenter (44% en 2013 ; 41% en 2009), au détriment de celle des aéroports de Paris (56% en 2013 ; 59% en 2009).

Vous pouvez télécharger cette étude en allant sur le site Internet des CCI d’Aquitaine. Cliquez ici.