À Monein, le Domaine Capdevielle propose des activités inédites

Au contraire de beaucoup de vignerons béarnais, Didier Capdevielle n’avait pas de réelle passion pour ce métier. C’est l’envie de préserver cet héritage familial maintenu depuis les années 1960 par son oncle Casimir.

Après avoir exploité la propriété en polyculture pendant plus d'un siècle, ce dernier s’est lancé dans la viticulture. Bien des années plus tard, Casimir souhaite partir à la retraite, mais n’ayant pas de successeur, c’est finalement son neveu s’est alors décidé à prendre le relais.

Après son service militaire d’un an, il se forme ensuite à l'École de Viticulture et d'Œnologie de La Tour Blanche, dans le Sauternais. « J’avais étudié l’électromécanique, pour travailler dans les usines. J’ai accepté un peu par pitié, pour ne pas voir tout disparaître. J’avais 22 ans, j’étais le plus jeune et le premier vigneron du Jurançon. C’est là-bas que j’ai eu le déclic. Au-delà de travailler dehors, j’aime pouvoir créer quelque chose de mes mains, pour moi, de passer de la vigne à une bouteille. C’est réellement une chance ! », reconnaît-il.

Il rejoint son oncle en 1993 pour créer le Domaine Capdevielle, en commençant par augmenter la superficie des vignes passant de 4.5 à 12 hectares, construire un chai moderne, puis une salle de dégustation et une aire de stationnement accessible à tous.

Ces transformations sont complétées par l’arrivée de nouvelles cuvées. Le Domaine Capdevielle propose aujourd’hui huit vins différents, dont La Cap de Bulles (un vin pétillant), en brut et en demi-sec, et le Renversant (demi-sec également). « Les cuvées évoluent en fonction des attentes des consommateurs. En ce moment, ils recherchent davantage un vin fruité, léger et facile à boire. C’en est fini des vins lourds et taniques », souligne le vigneron.

La cuvée Brise Océane a remporté la médaille d’or au Salon de l’Agriculture 2022, dans la catégorie jurançon sec et une médaille d’argent en 2020 pour la Noblesse d’Automne (doux). Une fierté pour le vigneron moneinchon et un véritable atout pour celui qui veut exporter ses cuvées.

La force du collectif

Le domaine ne compte que trois salariés. Didier Capdevielle a donc misé sur le collectif pour développer son activité. En effet, il est le trésorier de l’association Flâning Béarn, qui regroupe de nombreux acteurs locaux du tourisme et fait également partie du cluster Tourisme Béarn, du club affaires de Pau et est membre du réseau Ambassadeurs du Béarn. L’occasion pour lui de nouer de fortes relations professionnelles.

« J’avais dans l’idée de développer l’œnotourisme au sein du domaine, en créant une sorte d’escape game, mais pas très bien ficelé. Au cours des Best of Wine, j’ai rencontré Hélène Porte-Laborde, gérante de l’agence de voyages Tendance Sud - Adichat’s voyages et Chloé Abauzit, autre membre de Flâning Béarn. Ce sont elles qui ont créé un parcours ludique de onze énigmes », présente-t-il.

Lors de cet Activ’game, les participants sont équipés d’une tablette et guidés par une vidéo interactive. Ils parcourent le domaine à la recherche d’indices sur le métier du vigneron, le patrimoine et la culture locale. La quête se termine bien évidemment par une dégustation de Jurançon ou de jus de fruits pour les enfants.