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Créateurs et Passionnés

Frédéric Mauny, Florian Betghnies et Waste Me Up

Implantée à Domolandes, cette start-up créée en 2020 récupère et transforme les drêches issues des brasseries locales pour vendre les nutriments et créer des objets du quotidien…
Waste me up 5
« Je travaillais depuis vingt ans dans le secteur de l'alimentation animale, lorsqu’au cours d’une discussion avec un ami brasseur, j’ai découvert la drêche de brasserie et son potentiel inexploité », raconte Frédéric.

Pour fabriquer de la bière, les brasseurs utilisent différentes céréales qu’ils font macérer dans de l’eau chaude. Celles-ci sont ensuite filtrées , puis trop souvent jetées. C’est ce qu’on appelle un coproduit : une substance ou produit résultant d'un processus de production.

« J’ai été stupéfait d’apprendre que nous possédions une source de protéines et de fibres inutilisées, à portée de main, alors que nous importons justement ces matières pour nourrir les animaux. Aujourd’hui, elles sont considérées comme des déchets. Notre objectif est de les valoriser pour les réutiliser ».

Accompagné par son ami Florian Betghnies, qui travaillait alors dans le secteur de la logistique en agroalimentaire, Frédéric Mauny se lance donc dans un nouveau défi : valoriser les drêches de brasserie. Le duo landais s’est installé au Technopôle Domolandes, situé à Saint-Geours-de-Maremne, pour développer son activité.

« J’étais déjà en contact avec Agrolandes et Domolandes grâce à ma précédente activité. Ils nous ont permis de rejoindre un réseau précieux et ils ont toujours été bienveillants à l’égard des porteurs de projet », confie le co-fondateur.

Collecter, transformer, valoriser…

Waste Me Up récupère ces coproduits sur le territoire des Landes, du Béarn et du Pays basque, « des sites proches de notre lieu de production. Cela nous permet de limiter nos émissions de CO2 liées aux transports, mais aussi de pouvoir récupérer rapidement les matières humides avant qu’elles ne se détériorent ». Chaque année, la start-up récupère ainsi 250 tonnes de drêches de brasserie.

L’entreprise stabilise ensuite les coproduits par un ensemble de procédés mis au point au cours des trois dernières années, avant d’extraire les molécules de protéines et les fibres. « Notre outil est aujourd’hui deux à trois fois moins énergivore que des procédés de déshydratation classiques. Et pour aller plus loin, nous souhaitons très rapidement intégrer à notre processus des énergies renouvelables ». Ces ingrédients sont ensuite préparés pour répondre aux attentes des différents marchés, tels que l’agroalimentaire, la cosmétique ou l’évènementiel.

Une fois transformés, ils constituent une alternative aux protéines végétales importées dans le domaine de l’alimentation animale. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans le Plan mis en place par l’Union européenne et visant à une plus forte autonomie en protéines végétales. Dans le domaine de l’alimentation humaine, nous permettons aux industriels d’intégrer dans leurs recettes des ingrédients riches en protéines et en fibres, pauvres en matières grasses et en sucres.

Enfin, la start-up propose une alternative viable au plastique en créant des objets du quotidien à partir des drêches de brasserie : gobelets, assiettes, couverts, pailles, piques à tapas, mais aussi du mobilier.

En parallèle, l’entreprise a noué un partenariat avec un Esat local (un établissement et service d'aide par le travail réservé aux personnes en situation de handicap et visant leur insertion ou réinsertion sociale et professionnelle) afin de fabriquer ses propres gâteaux apéritifs et des gobelets réutilisables ou compostables, à destination des entreprises, du monde associatif ou de l’événementiel. « Waste Me Up, c'est plus que la valorisation des résidus brassicoles, c’est une démarche plus globale d’accompagnement et de valorisation de coproduits divers sur un territoire », précise Frédéric Mauny.

Waste Me Up entend rester dans sa zone géographique. Son développement passera donc par la création d’autres unités, positionnées sur d’autres territoires pour répondre aux enjeux locaux. Des contacts sont d’ores et déjà pris et des études en cours pour la mise en place de nouveaux ateliers sur les régions bordelaise, nantaise, toulousaine… et plus encore !

Pour en savoir plus, cliquez ici

 

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