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COUP DE COEUREcloz valorise l'humain et les compétences

Installée à Pau, l’entreprise à but d’emploi offre aux chômeurs de longue durée un métier adapté à leurs compétences, dans le cadre d’activités utiles au territoire et non concurrentielles.
Les salariés de l'atelier couture et l'atelier créatif de l'entreprise à but d'emploi Ecloz, à Pau
Les salariés de l'entreprise à but d'emploi Ecloz, s'activent dans l'atelier couture, à Pau.
DR
Ecloz a vu le jour grâce à la collaboration de vingt-cinq acteurs locaux, notamment Pôle emploi, la Mission locale, Cap Emploi Béarn, la Région, le Département…

La Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées a initié ce projet en 2019 dans le cadre de sa candidature à l’expérimentation nationale « Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée » (TZCLD).

A Pau, celle-ci se concentre sur quatre quartiers palois : le Foirail, Montpensier, le Triangle et les Anglais. Elle a pour objectif de proposer aux personnes privées durablement d’emploi sur un territoire, un contrat à durée indéterminée, à temps choisi, au SMIC. Un emploi qui est donc adapté à leurs compétences et dans le cadre d’activités utiles au territoire et non concurrentielles.

Léopold Oliva, directeur de cette entreprise à but d’emploi (EBE)- la première sur le territoire, résume le projet : « L’idée et de ne pas subir l’emploi, mais de retravailler notre rapport au travail, tout en s’attaquant aux défis locaux et environnementaux. Nous sommes une autre solution au marché du travail ».

Des prestations au service du territoire

Inaugurée en août dernier, l'entreprise installée à Pau, au 56 rue Emile Guichenné, compte déjà une trentaine de salariés, épaulés par quelques bénévoles. Ecloz fournit différents services, mais l'une de ses activités principales est la rénovation et la revente de meubles d'occasion.

« Notre activité de couture industrielle marche également très bien. Nous avons un chantier pour le groupe Toray, spécialiste de la fibre de carbone et basé à Lacq. Ils nous ont demandé de fabriquer des protections spécifiques en tissu pour éviter qu’une bobine entre en contact avec une autre », expose Jean-Patrick, ancien commercial dans l’informatique, désormais en charge des ressources humaines.

Quelques outils proposés à la location par le service Ozlaloc.
DR- Ecloz

A 62 ans, le salarié fait partie des membres de la première heure de cette entreprise à but d'emploi. « C’est un peu notre bébé. On peut parler d’un projet essentiellement humain, avec des valeurs de partage, de coopération et de bienveillance qu’on ne retrouve pas dans le monde du travail traditionnel », confie-t-il.

En parallèle de ces services, Ecloz a mis en place un dispositif de vélo-taxi dans le centre-ville. Il devrait d'ailleurs être développé dans les prochains mois. Mais son activité la plus originale reste Ozlaloc, qui propose à la location toute une gamme d’outils de nettoyage, jardinage et évènementiel.

Pour une journée, un week-end ou une semaine complète, les particuliers peuvent louer des objets dont ils ne se serviraient pas en temps normal. Inversement, les propriétaires peuvent déposer leurs articles et Ecloz se charge du stockage, de l’entretien et de la location.

« Ça peut aller du matériel de chantier, comme une scie à métaux, un marteau-piqueur ou une shampouineuse jusqu'à des objets plus communs, comme des barnums, des tables, des appareils à raclette, en passant par le petit de bricolage, comme une perceuse ou une planche à tapisser...» énumère Michaël, en charge ce jour-là du service.

Expérimenter de nouvelles activités

Des personnes en situation de handicap qui n'ont jamais travaillé de leur vie, à des aidants familiaux, des chargés de recrutement, des agents de production à des assistantes administratives... Les parcours des salariés sont tous différents.

« Nul n’est inemployable, on arrive toujours à faire quelque chose », assure Jean-Patrick. Pour participer à l'aventure, il suffit d'être force de proposition et trouver une activité qui permet à la fois de monter en compétence, de s'épanouir pleinement et de respecter la règle de répondre à un besoin local non concurrentiel.

Certaines personnes viennent simplement pour avoir une expérience professionnelle et repartent ensuite dans le monde du travail classique, tandis que d'autres sont conscients qu'Ecloz est leur seule alternative d'emploi.

« En règle générale, les salariés travaillent sur plusieurs activités. On fait en fonction des besoins », note Jean-Patrick. C'est le cas d'Héléna, anciennement dans l’animation à mi-temps, qui travaille aujourd'hui dans l'atelier de couture industrielle et à la rénovation de meubles. Comme Jean-Patrick, elle a pris part au projet dès le début, attirée par la dimension humaine de cette démarche.

Noémie Besnard

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