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EHZTrois jours pour semer la fête et récolter des idées

Le festival Euskal Herria Zuzenean revient du 27 au 29 juin à Arbérats-Sillègue pour une 29ᵉ édition qui mêle concerts, débats et spectacles, le tout dans un esprit d’engagement et d’alternative
EHZ tisse des liens entre musique, culture et engagement social
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Entre musique et militantisme, traditions et expérimentations, EHZ reste un ovni culturel où l’on ne vient pas seulement écouter, mais aussi échanger, apprendre et construire
Le festival EHZ célèbre l'identité basque
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EHZ, c’est avant tout une histoire de rencontres. Depuis 1996, ce festival pas comme les autres a su tisser des liens entre musique, culture et engagement social. À Arbérats-Sillègue, petit village de Basse-Navarre, l’événement reprend racine pour la deuxième année consécutive, après cinq éditions à Irissarry. Là où d’autres festivals misent sur la consommation immédiate du spectacle, EHZ revendique une participation active : ici, on ne se contente pas d’écouter, on échange, on débat, on construit.

L’an dernier, près de 12 000 festivaliers avaient fait vibrer ce bout de campagne basque. Un chiffre qui témoigne du dynamisme et de la pertinence d’un événement qui, au fil des ans, a su évoluer sans se renier. Car au-delà de la musique et des spectacles, c’est tout un territoire qui s’implique et profite de cette effervescence estivale.

Un festival au rythme du monde


Si EHZ célèbre l’identité basque, il ne se limite pas à un folklore figé. Bien au contraire, il fait le pari de la diversité musicale et artistique. La programmation 2025 reflète cette ouverture : du rock basque de Maskak aux explorations électroniques de Radio Byzance, en passant par le punk de W!zard ou encore les rythmes métissés de Queer Falafel, la variété est de mise.

Le festival met aussi en avant la création locale, avec des artistes comme Auhen ou Marte Lasarte, qui portent haut les couleurs d’une scène basque en perpétuelle effervescence. Les concerts se dérouleront sur deux scènes en plein air, dans un cadre où la nature et la musique dialoguent en parfaite harmonie.

Mais EHZ, ce n’est pas que du son. En journée, la place du village s’animera avec des spectacles de danse, des performances de cirque et des tables rondes ouvertes à tous. Une façon d’ancrer le festival dans le quotidien des habitants et d’offrir des espaces d’échange hors des sentiers battus.

Trois jours de concerts, débats et spectacles, le tout dans un esprit d’engagement et d’alternative
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L’indépendance comme leitmotiv


Derrière la fête, EHZ défend une vision du monde. Celle d’un espace où la culture n’est pas un produit, mais un bien commun à partager. Organisé par une association indépendante, le festival refuse toute récupération politique ou commerciale. Son ADN repose sur des valeurs fortes : féminisme, écologie, justice sociale et liberté d’expression.

Cet engagement se traduit aussi dans l’organisation du festival. Ici, pas de sponsor tapageur ni de surenchère marketing. La monnaie locale, les « ttantto », remplace l’euro pour favoriser les échanges sur place. Les repas sont préparés avec des produits locaux, et les toilettes sèches font partie du décor depuis des années. Autant de choix qui rappellent que la fête peut rimer avec responsabilité.

Un autre point essentiel : la lutte contre les violences sexistes. Grâce à la « Brigade Mauve », des bénévoles sont mobilisés pour prévenir et accompagner toute situation problématique, dans une logique de sensibilisation et de bienveillance.

La précédente édition a réuni pas moins de 12 000 festivaliers
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Une mémoire en mouvement


L’histoire d’EHZ est celle d’une évolution constante. Depuis son premier balancement à Saint-Martin-d’Arrossa en 1996, le festival a posé ses valises dans plusieurs coins du Pays Basque, s’adaptant aux époques et aux besoins.

Après un passage par Idaux-Mendy, Hélette, Mendionde et Irissarry, puis une édition « nomade » en 2018, il a su se réinventer pour continuer à exister sans perdre son essence. Chaque nouvelle génération de bénévoles apporte son lot d’idées et d’énergie, assurant la transmission d’un projet collectif qui dépasse le simple cadre musical.

Aujourd’hui, EHZ n’est plus seulement un festival, c’est un espace de résistance culturelle. Un lieu où l’on vient autant pour écouter un concert que pour participer à un débat sur l’avenir du monde.
Outre la musique, EHZ propose une large palette d’expressions artistiques. Théâtre, danse, performances de rue… Chaque édition est l’occasion de mettre en lumière des formes alternatives de spectacle vivant.

L’espace enfant n’est pas en reste, avec des ateliers ludiques et des spectacles adaptés aux plus jeunes. Car ici, la culture se partage dès le plus jeune âge, dans un esprit de transmission et d’éveil à la diversité.

L'engagement écologique


EHZ incarne également des valeurs écologiques fortes. Sur le site, les produits locaux sont privilégiés, les toilettes sèches sont de rigueur et l'utilisation de savon non-chimique est encouragée. Ces initiatives reflètent l'engagement du festival en faveur du respect de la terre et de la promotion d'un mode de vie durable.

La Brigade Verte, composée de bénévoles, veille à la propreté du site et sensibilise les festivaliers aux enjeux environnementaux. De plus, une monnaie alternative et éphémère, les "ttantto", est mise en place pour limiter la circulation d'argent liquide et favoriser les échanges locaux.

Au-delà du rendez-vous musical, EHZ est un état d’esprit. Un festival où la fête ne se consomme pas, mais se construit ensemble. Un lieu où la musique et les idées s’entremêlent, où l’identité basque se conjugue au futur, où les frontières s’effacent pour laisser place aux rencontres.

En juin prochain, à Arbérats-Sillègue, la terre résonnera une fois encore au son des guitares, des voix et des revendications. Une parenthèse enchantée et engagée, à vivre les pieds dans l’herbe et l’esprit en éveil.

Sébastien Soumagnas

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