Tout étudiant en Sciences politiques sait que les élections intermédiaires sont néfastes au parti au pouvoir. La démonstration en a encore une fois été administrée en Espagne ce dimanche lors des élections municipales et provinciales, avec le net recul du Parti Populaire, la stagnation du PSOE (socialiste) et la montée de deux jeunes formations, Podemos et Ciudadanos, qui détiennent un peu partout la clef des futurs élus.
Ainsi au Pays basque et en Navarre, où les majorités vont connaître l’alternance.
Ce qu’il faut savoir…
Et si Bildu avait été un feu de paille ? La coalition vedette des dernières élections perd ainsi ses deux fiefs acquis en 2011, la Junte et la ville de Saint-Sébastien, tout comme les villes de Bergara, Tolosa et Mondragón.
Elle paye sans doute son trop grand sectarisme, refusant l’arrivée du TGV à Donosti, ou l’installation d’un incinérateur.
Et puis, et surtout, elle a vu ses positions rognées par l’arrivée du phénomène politique espagnol, Podemos, ce parti de gauche radicale, anti austérité, créé en janvier 2014, issu des « Indignés » qui détient déjà cinq députés européens, et qui emporte six sièges au Guipúzcoa et en Biscaye et huit en Alava.
Le grand gagnant est le Parti nationaliste basque (PNV). A Saint-Sébastien, l’indépendantiste de Bildu Juan Karlos Izagirre (ci-contre) devra céder son fauteuil de maire à Eneko Goia (ci-dessous), un jetzale ancien professeur de droit de 43 ans, qui a mené une campagne tranquille, en dénonçant dogmes et sectarisme.
Même succès à Bilbao, une ville dirigée par la même formation depuis trente ans, et surtout en Alava, jusque là apanage du PP, qui ne devrait garder que sa capitale, Vitoria. Un parti qui n’a jamais percé sur ces territoires du nord.
Quant au PSE, l’émanation locale du PSOE, il obtient en Euskadi 24,5 %, ce qui le place en seconde position, devant EH Bildu (21%) ce qui lui permet de conserver ses places fortes d’Irun, Eibar, Zumarraga, Ermua et Portugale, gagnant au passage Pasajes et Lasarte-Oria.
En Navarre enfin, la fracture est encore plus nette : les deux grands partis « espagnolistes », UPN et PSN n’obtiennent pas la majorité absolue, ce qui devrait permettre à une coalition de gauche radicale, composée de Geroa Bai, EH Bildu, Podemos et IE de s’emparer des leviers de la Communauté autonome.
Reste dorénavant à suivre le petit jeu des alliances, des promesses et des compromis, avant l’élection des maires. Réponse le13 juin.
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