Comme nous en avions parlé, l'association Du Béarn aux Grandes Écoles a lancé un questionnaire pour enrichir leur réflexion. Avec le soutien de la CCI Pau Béarn, l'association vient de publier le rapport qualifiant et quantifiant cette problématique. Plus de 400 étudiants et actifs béarnais ont répondus, en plus d'une trentaine de personnalités locales.
« Nombreux sont les obstacles avant d'acheter un billet retour et de prendre la direction des Pyrénées. Avant d'agir pour limiter ces freins, il nous fallait les identifier », expliquent Florian André, David Conté, Guillaume Dutheil et Hugo Longeas, tous membres Du Béarn aux Grandes Écoles.
Parmi les obstacles : la difficulté à trouver l'opportunité professionnelle adéquate, le manque de réseau et de visibilité sur l'économie locale, la perte de salaire, l’emploi du conjoint, le souci de l'enclavement, etc.
Des freins qui sont additionnés aux difficultés de recrutement que rencontrent les entreprises et administrations béarnaises. « Ces soucis relèvent d'une pénurie nationale de main d'oeuvre, comme celle concernant le développement informatique. Mais aussi une pénurie plus locale : manque d'ingénieurs de production, de cadres en marketing ou en comptabilité, de dirigeants d'entreprises, etc. », souligne l'association.
Pour faire face à cette double problématique, l'association, avec l'aide de la CCI Pau Béarn, souhaite mettre en place des actions, permettant notamment de mieux connecter l'offre et la demande. « Pour stimuler l'offre de travail, le Béarn peut miser sur une attractivité multifactorielle, avec un cadre de vie avantageux, comparé à celui des métropoles. Notre territoire peut également miser sur des secteurs d'activité performants et des facilités d'entrepreneuriat. Le Béarn peut et doit communiquer sur cet équilibre »
Pour ce faire, trois axes de réflexion ont été proposés : promouvoir la richesse des opportunités économiques locales, renforcer l'accompagnement des candidats au retour au territoire, et encourager l'installation de télétravailleurs sur le territoire.
L'idée serait, pour le premier axe, de développer des stages d'étude, ainsi que le recours au volontariat territorial entreprise (VTE), pour permettre aux étudiants et jeunes diplômés de découvrir les entreprises locales. « Organiser des soirées Ambassadeurs du Béarn dans les métropoles pour mettre en valeur les secteurs d'activité performants de notre territoire, et leurs opportunités professionnelles par exemple », propose le quatuor à la tête de l'association.
La seconde piste de réflexion est la création d'un poste de manager de retour au territoire, qui permettrait d'accompagner un actif béarnais dans son projet de retour, en mettant en avant les opportunités professionnelles. Le projet prévoir la mise en place d’une plateforme unique, centralisant les offres d'emploi publiées localement. Il est également proposé un accompagnement personnel des néo-Béarnais dans leur installation sur le territoire, en aidant la recherche au logement par exemple.
Enfin, dernière direction proposée, la promotion du télétravail, avec un site dédié à cette activité, incluant un annuaire de salariés. « Pourquoi ne pas organiser des soirées virtuelles « Télétravailleurs installés en Béarn » pour promouvoir auprès des actifs des métropoles les opportunités et modalités de retour au territoire par ce levier ? ». Une proposition d'actualité, avec la récente explosion du télétravail.
« La crise sanitaire a frappé de plein fouet l'économie française, et sur le temps court, tout porte à croire que nous sommes aux prémices d'une crise économique et sociale sans précédent. Néanmoins, sur le temps long, la pandémie renforce notre certitude : après le temps des métropoles doit venir celui des territoires ! », développe l'association dans son rapport.
« De nombreux cadres souhaitant quitter les métropoles, nous avons la conviction que le Béarn peut mettre en avant un excellent équilibre : celui de pouvoir s'épanouir professionnellement tout en bénéficiant d'un cadre de vie de grande qualité. Puis fort des expériences acquises ailleurs, les talents sauront apporter une vision différente qui, mêlée au savoir-faire des entrepreneurs locaux, aidera les entreprises à relever les défis qui leur font face ».
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