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PASSIONSTémoignages de producteurs d’ici

Les Fermiers du Béarn ont lancé un service de livraison pour mettre à disposition des produits de grande qualité. Trois d’entre-eux racontent leur adaptation avec passion...
Fermiers Halles 2
Les Fermiers du Béarn, c'est une marque qui regroupe neuf producteurs locaux, dans des secteurs divers : porc noir, canard, poulet, wikis, fromages, produits laitiers, vins de Jurançon, et pêches Roussane.

Ils sont tous réunis autour de causes communes, tel que le respect de l'animal, de l'environnement, des produits, et surtout, du territoire. Depuis octobre 2019, cette association de producteurs est présente aux Halles de Pau.

Mais le covid-19 est venu chambouler toute l'activité de ses producteurs béarnais. Trois d'entre eux ont accepté de témoigner.

Fabrice Bordenave Montesquiou à Monein

« Les actions collectives sont à souligner dans ces moments difficiles », dit le vigneron de l’appellation Jurançon. Pour lui comme pour les autres, l'impact de la crise se fait particulièrement sentir sur les ventes.

« Nous sommes peu impactés au niveau des approvisionnements, c'est essentiellement au niveau du chiffre d’affaires que l'on souffre. Nous subissons de plein fouet l’arrêt des restaurants et des caves, l'annulation des marchés et des salons, mais aussi la fermeture du Domaine. Pour donner un ordre d'idée, sur les mois de mars et avril, c'est une perte d'au moins 50%. En contre-partie, nous n'avons pas baissé la main d'oeuvre, puisqu'elle est nécessaire pour continuer l'activité. Nous avons donc dû arrêter les investissements prévus ».

Pour faire face et se maintenir à flots, Fabrice Bordenave Montesquiou a donc mis en place, avec les Fermiers du Béarn, son service de livraison pour ses Jurançon secs et moelleux. « Nous avons réalisé un mailing clients propre au Domaine, et nous avons rejoins celui des Halles. C'est une action d'adaptation pour assurer des ventes, et donc pour survivre ».

La sortie de la crise est aussi envisagée par ce producteur de vin, qui ne ferme aucune porte. « Les livraisons sont à durée indéterminée. Elles se poursuivront à la reprise de l'activité, et seront maintenues si elles sont essentielles à la production. Ce qui est sûr, c'est que la reprise va être lente, et que 2020 sera très compliquée ».

Laurent Chourrout à Sarrance

Le producteur de fromage de vache en tome et façon reblochon fait le même constat. « Depuis début mars, rien que sur le fromage, notre chiffre d'affaires a été divisé par 5 ». Un coup dur pour cet agriculteur, qui travaille seul et qui doit donc redoubler d'efforts.

Il s'est également joint au mailing des Halles. « Le choix s'est fait lorsque les chiffres se sont effondrés. Les clients ne se déplaçaient plus. C'était autant un choix pour le client, afin qu'il accède à notre production, qu'un choix pour nous, afin de survivre ».

Comme son collègue viticulteur, Laurrent Chourrout ne fait pas de plans précis pour l'après-crise. « Il ne faudra pas tirer de conclusions en mai/juin. Si l'été se passe bien, que les marchés et restaurants ouvrent, on devrait s'en sortir. Sinon, ça pourrait faire mal. Mais disons que cette crise a été l'occasion de lancer un nouveau moyen de vente. Je pense que nous maintiendrons les livraisons pendant quelque temps. Voire longtemps, si la demande reste forte ».

Marie-Pierre et Pierre Larraillet au Faget d'Oloron

Producteurs respectivement de fromage de brebis, vache et mixte, et de fromage d'estive et greuil, ils ont tous les deux dû changer quelque peu leurs méthodes de travail.

« En mars, nous avons enregistré une grosse chute des ventes. Nous avons essayé de réduire les charges au maximum, afin de limiter les pertes. On a donc passé les vaches en monotraite, pour baisser le volume de lait ; nous avons enlevé des rations aux brebis et aux vaches, dans un souci d'économie. Le but était de faire du lait, mais le moins cher possible ».

Rejoindre le réseau de vente en livraison était « un besoin de survie » pour cette exploitation. « Je pense qu'on continuera après la crise. Il faudra en discuter avec les autres. En ce qui concerne la boutique, c'est difficile de se projeter, nous n'avons pas le recul nécessaire, vu que le magasin est très récent, et que la clientèle était en cours de fidélisation. Mais les livraisons nous ont permis de nous faire connaître auprès de certains clients, et nous serons là pour eux, en espérant qu'ils soient là pour nous ! ».

« On espère qu'après le 11 mai les gens n'hésiteront pas à continuer de consommer local ! », s'exclame Laurent Chourrout.

Vous pouvez retrouver l'intégralité des produits proposés par les Fermiers du Béarn sur leur site internet (cliquez ici), ou leur page Facebook (cliquez ici).

 

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