A l’occasion des vœux, Patrick de Stampa, président de la Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn, a proposé que les CCI territoriales deviennent les relais opérationnels et de proximité des nouvelles grandes régions.
Le développement de filières innovantes autour des géosciences et du cheval, comme la valorisation de l’impact de l’Armée en Béarn ont illustré le rôle moteur que peut jouer la CCI, en plus d’accompagner les grandes filières traditionnelles (chimie, agroalimentaire, aéronautique…).
Ce qu’il faut savoir…
Le cumul des réformes des CCI et des Régions change considérablement la donne, d’autant plus que l’Etat a brutalement amputé les dotations versées à ces organisations territoriales.
Ainsi, la CCI Pau-Béarn ne va percevoir cette année que 5 millions d’euros, au lieu de 9 millions. Dans le même temps, la chambre consulaire a été largement ponctionnée au niveau de ses réserves. Bref, en plus de réduire ses charges, elle doit impérativement préparer une nouvelle stratégie afin de pouvoir continuer ses missions.
Dans cette optique, Patrick de Stampa a donc suggéré que les CCI territoriales deviennent les relais sur le terrain du développement économique, dont la compétence a été confiée aux Régions. Et avec le regroupement géant de l’Aquitaine, du Poitou-Charentes et du Limousin, il sera absolument nécessaire d’organiser des compétences de proximité.
Alors pourquoi ne pas utiliser les CCI, leurs équipes et leurs savoir-faire, plutôt que de créer de nouveaux services au sein du Conseil Régional.
La structuration de nouvelles filières
L’exemple de la CCI Pau-Béarn montre bien que cette approche peut être pertinente pour permettre aux potentialités du territoire de s’exprimer. Elle a ainsi piloté la conception d’une filière géosciences qui a fait l’objet de la création d’un pôle de compétitivité avec Avenia.
Cette filière injecte dans l’économie locale plus de 2,5 milliards d’euros par an et pèse 25.000 emplois, 4.000 chercheurs, sous l’impulsion d’une centaine de partenaires industriels dont des leaders mondiaux de l’énergie comme Total, EDF et Engie.
Autre initiative, l’organisation d’une filière bois à l’occasion de la construction d’une chaudière biomasse par Cofely. Cette activité concerne particulièrement le Haut-Béarn et regroupe la production forestière et près de 90 industries de transformation (scierie, meubles, menuiserie, construction).
Quant à la filière équine, elle commence à être reconnue à sa juste valeur, avec une très large palette de secteurs d’activité : l’élevage, le loisir équestre, les courses et paris, la fabrication de produits et services ou encore les soins vétérinaires.
Elle est tirée vers le haut pas ses fleurons comme le Centre d’entraînement de Sers, l’Hippodrome de Pau, les Haras de Gelos, le Concours complet international… avec plus de 1.000 emplois à la clé sur Pau et ses environs. D’où le lancement du cluster équin du Sud-ouest, SO-Horse-Alliances.
« Cette filière impressionne nos interlocuteurs à l’étranger et elle représente un atout considérable pour le Béarn » insiste Patrick de Stampa. « D’autant plus, si nous obtenons la création d’un Poste d’inspection frontalier (PIF) à l’aéroport pour le transport des chevaux ».
« Nous avons aussi voulu mettre en valeur toutes les activités liées à l’Armée en Béarn » ajoute le président de la Chambre de commerce et d’industrie. « Elles sont nombreuses et génèrent des retombées considérables. Pas moins de 139 millions d’euros sont ainsi injectés dans l’économie locale, chaque année, et la Défense représente 7.800 emplois, ici ».
Ce à quoi il faut rajouter les très fréquentes rotations d’avions sur l’aéroport qui doublent quasiment le trafic de l’aéroport.
Les Régions vont-elles s’appuyer sur le réseau des CCI territoriales pour dynamiser le développement économique local ? L’idée est pertinente. A suivre…
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