Ce mardi 15 mars, Serge Kampf s’est éteint à l'âge de 81 ans. Originaire de Grenoble, cet ingénieur commercial de talent a fondé en 1967 la société d'informatique Sogeti, qui deviendra plus tard Capgemini, l’un des plus grands groupes français.
Passionné de rugby et fidèle ami de Serge Blanco, il était l’un des grands mécènes de ce sport, et particulièrement à Biarritz.
Ce qu’il faut savoir…
Les réactions ont été très nombreuses dès que l’information s’est répandue. La disparition de cet homme aussi discret que talentueux et généreux laisse un grand vide. Même s’il avait passé la main à la tête de Capgemini, à Paul Hermelin, il restait la figure emblématique de cette extraordinaire réussite entrepreneuriale qui emploie plus de 120.000 personnes dans le monde et réalise un chiffres d’affaires de 12 milliards d’euros.
Serge Kampf était un grand amoureux du rugby et de ses valeurs, qui l’ont inspiré dans la construction de son groupe. C’est grâce à la longue et exceptionnelle amitié qui le liait à Serge Blanco qu’il a apporté un soutien puissant au Biarritz Olympique, contribuant largement à la grande réussite du début des années 2000, avec 3 titres de champion de France en 2002, 2005, et 2006), ainsi qu’une finale de Coupe d’Europe.
Cette belle histoire, qui se prolonge aujourd’hui avec le groupe de services informatiques, s’est fondée sur de solides relations de confiance et de respect. Serge Kampf principal partenaire et mécène du BOPB, n’intervenait pas directement dans les affaires des Rouge et Blanc, laissant Serge Blanco et Marcel Martin bâtir l’un des clubs phares du rugby professionnel français.
Serge Kampf a également apporté son soutien au FC Grenoble (FCG) et contribué à sauver le club de Bourgoin. Aussi généreux que discret, il était également aux côtés des Barbarians français et de Max Guazzini.
La belle réussite de Capgemini
Démarrée en 1967 avec la création de la société Sogeti, spécialisée dans l’assistance technique informatique, la saga Serge Kampf est impressionnante. Après une série d’acquisitions, dont l’entreprise Cap et Gemini Computer Systems (1975), le groupe devient l’une des plus belles réussites françaises.
Pour son successeur, Paul Hermelin, président-directeur général de Capgemini : « Serge était un homme exceptionnel, un bâtisseur comme il en existe si peu. Il comprend dès l’origine de notre métier que ce sont les hommes qui donnent de la valeur à la technologie. Lors de notre première rencontre, j’ai été frappé par son formidable esprit d’entreprise, sa capacité à réunir des équipes passionnées et dévouées au Groupe qu’il avait créé d’une façon très forte et son exigence absolue de performance. Je n’oublierai jamais ce que nous a enseigné Serge, sa quête de l’excellence, l’émulation intellectuelle que l’on ressentait en sa présence et son amitié fidèle et loyale. Il nous manquera énormément. Il a créé une charpente solide autour de valeurs qui constituent le socle de l’entreprise. »
Quant au président de la République, François Hollande, il a salué « un grand entrepreneur. Fondateur de Capgemini, il en a fait un des fleurons de l’économie française et une entreprise de taille mondiale. Il avait su, avant les autres, anticiper les révolutions industrielles de la fin du XXe siècle ».
Dès 1967, Serge Kampf a montré ses qualités de visionnaire, particulièrement dans le rôle futur de l’informatique dans les entreprises : c’est le premier à marier technique et conseil en organisation ainsi que proximité avec les clients.
« Bâtisseur d’exception, stratège au profil atypique, gestionnaire hors pair, Serge Kampf avait une conception de son industrie et de ses métiers et savait anticiper les évolutions du marché. Tous ceux qui l’ont côtoyé disent qu’il avait une force de conviction peu commune et une étonnante capacité à fédérer les hommes autour de ses projets. Ils se souviennent également de son goût de la liberté, de sa grande exigence d’honnêteté, et de son amour des mots qu’il maniait de manière intransigeante et avec un style inimitable ».
Récemment, Serge Kampf résumait parfaitement l'esprit développé au sein de Capgemini ,mais aussi dans ses relations avec les autres : « Nous avons depuis toujours placé le client au cœur de nos réflexions et de notre action. Avec pour principe fondamental : prendre le temps de l’écoute. Les flux d’information phénoménaux dont nous disposons aujourd’hui ne remplaceront jamais les échanges approfondis, les yeux dans les yeux. J’ai la réputation d’être un homme plutôt économe de ses paroles. C’est que pour moi, il faut d’abord écouter l’autre pour mieux se faire entendre de lui. C’est indispensable pour répondre à nos clients dont les besoins évoluent en permanence. Ce sont leurs attentes et leur confiance qui sont la raison d’être d’une société de services comme la nôtre. »
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