Née à Pau d'une mère anglaise et d'un père français, Johanna Arriau Mcgahan a commencé sa carrière professionnelle en région parisienne, en tant que styliste et modéliste. « J'ai travaillé pour une marque, puis en freelance, puis je me suis orienté dans le monde de la musique, toujours en tant que styliste, mais en 2014, avec mon mari, nous avons décidé de revenir dans le Sud-Ouest ». C'est donc à Hossegor que le couple pose ses valises. « Mon mari est un DJ producteur qui se produit un peu partout dans le monde, alors j'avais l'habitude de l'accompagner. Nous avons beaucoup voyagé, et pour éviter de perdre nos bagages, nous n'utilisions que des bagages cabines. Sauf que pour une femme, on aime être coquette, et on est vite limitée dans la quantité de choses que l'on peut amener avec nous ! », commence-t-elle.
C'est de ce constat qu'est venue l'idée de « bidouiller » des pochettes pour les assembler et en faire des sacs. « J'ai toujours eu l'idée de créer ma marque dans un coin de ma tête, mais ce n'était pas une fin en soi. On va dire que ça s'est fait plutôt naturellement, petit à petit. C'était pour moi assez compliqué d'être salariée, donc j'étais en freelance, et finalement je faisais déjà le travail de créatrice, mais simplement pour les autres. Au fur et à mesure, j'ai eu envie de le faire pour moi ». C'est donc en 2017 que Brique Rouge voit officiellement le jour. « J'ai été repéré pour participer au salon Quartier Moderne à Anglet, et mon concept a bien plu, alors je me suis dit que j'allais le développer ».
COUP DE POUCE
Johanna Arriau Mcgahan intègre ensuite le Pop-Up Store, une boutique sur Hossegor, et développe quelques points de vente en plus de son site internet. « La marque s'est développée sans publicité, sans marketing. On commence à peine à se pencher sur ça ! Donc la meilleure chose qu'on puisse faire pour nous, c'est parler de nous, de ce qu'on fait, des valeurs qu'on souhaite transmettre », poursuit la fondatrice.
Car au-delà de fabriquer des produits et de les vendre, Brique Rouge souhaite également apporter plusieurs messages. Le premier, indissociable de son concept, concernant une dimension responsable. « L'idée c'est d'avoir un sac que l'on peut modifier, moduler, selon nos envies, avec les différentes pièces que l'on propose à la vente ». Ainsi, deux designs de pochettes sont proposés, dans deux tailles différentes, déclinables en de nombreuses couleurs, et auxquelles on peut associer une dizaine de sangles différentes, elles aussi dans différentes couleurs. « C'est un choix large, mais on ne produit pas à la chaîne, au contraire, on produit en petite quantité. C'est aussi un moyen pour nos clients d'acheter des produits qui durent dans le temps et qui peuvent se renouveler en fonction des différentes associations que l'on peut faire ».
Autre engagement qui tient à cœur à Johanna Arriau Mcgahan, le contrôle de la production. « C'est dans la continuité de la dimension responsable. Les produits sont imaginés et dessinés à Hossegor. Ensuite, j'achète tous les matériaux, puis je les envoie à l'atelier de fabrication. Généralement, c'est l'atelier de fabrication qui achète les matériaux, et il n'y a aucune assurance de l'engagement éthique de cette démarche ». Ainsi, la créatrice achète du cuir français, espagnol, et italien, qu'elle envoie dans un atelier artisanal familial au Portugal.
Tout ceci est d'ailleurs facilement accessible sur le site internet de la marque, qui souhaite une transparence totale. « J'ai travaillé avec des marques qui faisaient fabriquer leurs produits en Asie, ou de façon polluante, pas éthique, etc. Ça ne m'intéresse pas. À la fin, c'est moi qui vends le produit, donc c'est moi qui en suis responsable. C'est pour ça que je souhaite tout contrôler. Cela me permet aussi de montrer aux gens comment cela fonctionne, qu'est-ce qui se passe, comment marchent les coûts de production, etc. ». Un visuel très parlant présente d'ailleurs le pourcentage de chaque étape de production par rapport au prix de vente d'un produit. « C'est une force d'être autant transparent. Si beaucoup de marques ne le sont pas, c'est sûrement qu'elles ont des choses à cacher. Moi, ce n'est pas mon cas ».
Toutes ces valeurs, Johanna Arriau Mcgahan souhaite les partager et les expliquer à ses clients, que ce soit dans la boutique qu'elle partage à Hossegor, ou dans les salons qu'elle réalise un peu partout en France. « C'est important de rencontrer les gens, d'être à leur contact ». Une démarche qu'elle souhaite faire perdurer notamment en ouvrant de nouvelles boutiques, partagées ou non, et qu'elle souhaite même développer vers une clientèle plus masculine...
Pourquoi « Brique Rouge » ?
« L'assemblage des pochettes me faisait penser à un jeu de construction de briques, donc le mot « Brique » vient de là. Pour le « Rouge », lorsqu'il a fallu choisir une couleur que l'on allait utiliser pour la doublure des pochettes, nous ne pouvions pas en avoir plusieurs, en terme de logistique ça aurait été trop compliqué. Alors j'ai souhaité avoir des intérieurs rouges, d'une part car c'est un parti pris artistique, je trouve ça joli et ça renvoie une image qualitative, et d'une autre part, c'est plus pratique pour trouver ses affaires que si la doublure était sombre », conclut Johanna Arriau Mcgahan.
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