Ana Acin, biologiste, et Frédéric Cachelou, ancien directeur des Viviers de Sarrance se sont rendus sur place début avril pour rencontrer les éleveurs locaux afin d’ouvrir de nouveaux horizons. « Si tout se passe bien, c’est un nouveau marché qui s’ouvre pour l’entreprise.
C’est aussi l’occasion d’aider au développement de cette activité économique devenue si importante pour la population locale ».
En un quart de siècle, le lac Titicaca au Pérou est devenu un des plus importants centres de production de truite arc-en-ciel au monde. Malgré l’altitude, la température de l’eau y est toujours très tempérée, de 12°C à 16°C. Ce qui est idéal pour la truite.
Il faut savoir que les premiers élevages de truites ont vu le jour au début des années 2000. Le succès a été immédiat, et la production s’est développée très rapidement pour atteindre 35.000 tonnes, soit l’équivalent de la production française.
Ainsi, la pisciculture est devenue une activité essentielle dans cette région du Pérou, qui est restée très pauvre malgré l’essor du tourisme. Il y a plus de 300 entreprises piscicoles autour du lac Titicaca et environ 3.000 familles péruviennes vivent grâce à la pisciculture : près du quart de la population locale.
Les oeufs de truites, achetés à l’étranger, sont dans un premier temps mis à éclore au cœur de l’Altiplano, le haut plateau de la Cordillère des Andes, à 4.500 m d’altitude, ou les sources d’eau pure et fraîche sont nombreuses et abondantes.
Les jeunes alevins restent à cette altitude pendant 3 à 4 mois jusqu’à atteindre un poids de 2 à 3 gr. Ils sont ensuite redescendus sur le lac, à 3.800 mètres d’altitude… seulement !
Grâce à ce « stage » à très haute altitude les alevins deviennent très robustes et peuvent mieux s’adapter aux conditions parfois très rudes du lac Titicaca : à 3.800 m l’oxygène se fait rare surtout en plein été austral (janvier et février).
Les truites sont ensuite élevées en cages pendant 9 à 18 mois pour atteindre un poids de 250 g pour le marché régional (les restaurants de Puno, de Cuzco, ou d’Arequipa), ou pour grossir jusqu’à 3 kg pour alimenter le marché export (USA, Bolivie ...).
Depuis le début des années 2000, les oeufs de truites nécessaires à cette filière étaient importés exclusivement des USA. Depuis 2015, ils arrivent également d’Espagne, et désormais du Béarn et des Landes. Il aura fallu 10 ans d’efforts et de démarches administratives aux Viviers de Sarrance et à Aqualande (Roquefort) pour obtenir le certificat sanitaire nécessaire à l’introduction des oeufs français au Pérou.
Les viviers béarnais regroupent 3 piscicultures à Sarrance et à Rébénacq, spécialisées dans la sélection et la reproduction de la truite arc-en-ciel. Ils produisent chaque année 150 millions d’oeufs qui sont vendus aux éleveurs du monde entier : un tiers en France, un tiers dans l’Union Européenne, et un tiers sur d’autres continents : Moyen-Orient, Pays de l’Est,
Asie et maintenant Amérique du Sud.
Ce groupement emploie une vingtaine de personnes en Vallées d’Aspe et d’Ossau. Il est dirigé par Yoann Cachelou qui a succédé à son père depuis mi 2024.
Informations sur le site internet des Viviers de Sarrance
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