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1500 COUPS DE POUCEJack On Time, pour « rendre accessible le plaisir de porter une montre »

Horloger depuis une dizaine d'années, Jacques Lusignan est un véritable passionné. Dans son atelier de Sainte-Marie-de-Gosse, il répare et restaure des montres et pendules, aussi bien anciennes que modernes. Certaines sont ensuite revendues, à des prix relativement accessibles...
Jacques Lusignan au travail.Photo : Jack On Time.
Au-delà de sa passion pour la mécanique qui se cache derrière les cadrans des montres, il y a une véritable dimension responsable au travail de Jack On Time. Ainsi, l'artisan lance un appel à ne pas jeter les objets, pour des raisons pratiques, et surtout, écologiques...

Jacques Lusignan sait parfaitement d'où provient sa passion pour les montres et leurs mécanismes on ne peut plus précis. « Mon père était assureur, et il avait plusieurs clients qui étaient horlogers. Moi je voyais ces montres, les pendules, j'étais fasciné... Je me suis toujours dit que je voulais essayer de travailler dans ce milieu », explique-t-il.

Dès l'âge de 13 ans il apprend l'horlogerie grâce à un atelier de quartier, et souhaite également orienter ses études en ce sens. « Mais mon père m'a déconseillé de le faire. À ce moment-là, le secteur se portait très mal. Alors je suis parti dans quelque chose de tout à fait différent ! ». En effet, on ne peut pas dire que le lien entre la comptabilité, la gestion, le droit, et l'horlogerie soit évidente... La lisaison peut tout de même être faite grâce à une quinzaine d'années dans le monde de la mécanique et de l'automatisme industriel. « J'ai été cadre presque toute ma vie, mais je n'étais pas épanoui. Ma femme le voyait bien. C'est d'ailleurs elle qui un jour m'a plaqué contre le mur et m'a dit de faire ce qui me plaisait ».

C'est ainsi qu'à la quarantaine passée, Jacques Lusignan s'inscrit en CAP Horloger. « Pendant ma première vie professionnelle, j'avais rencontré un autre horloger avec lequel je pratiquais très régulièrement. Le CAP c'était une formalité, car j'avais déjà les compétences. Disons que c'était une assurance pour attester de mes compétences ». Diplôme en poche, le néo-artisan d'art et restaurateur du patrimoine se lance à son compte et fonde alors Jack On Time.

Photo : Jack On Time.

« Pour pouvoir en vivre, j'ai dû développer plusieurs activités », concède-t-il. Ainsi, dans son atelier de Sainte-Marie-de-Gosse, il restaure des pendules, montres, et autres mécanismes, il effectue également des réparations, et ce, sur tous les types de montres. « Je fais du moderne et de l'ancien, mais je préfère travailler sur des anciens modèles. Souvent la réparation vaut plus cher que l'objet. Quand ce sont des objets récents, les gens sont réticents à les faire réparer, et il est plus intéressant pour eux d'en acheter un nouveau. Pour les anciens objets, il y a souvent de l'affect qui rentre en jeu, c'est un objet de famille, avec une histoire, donc la question ne se pose pas. Et c'est ça qui est beau aussi ».

COUP DE POUCE

En cas de besoin pour les pendules, l'artisan est capable de fabriquer des pièces. Mais la situation est plus délicate en ce qui concerne les montres. « Pour les montres d'avant-guerre, il n'y avait pas de standardisation, donc toutes les pièces sont quasiment uniques, et ça rend la chose très difficile à réparer ». Il appelle d'ailleurs les propriétaires de pendules et de montres à ne pas jeter leurs objets, mais à les apporter à des horlogers. « Beaucoup trop de pendules vont à la poubelle... Idem pour les montres... Cela créé une pénurie de pièces, et dans le cas des montres à quartz, c'est également très polluant. Les déchetteries ne s'embêtent pas à démonter chaque mécanisme, alors que nous, oui. Nous allons récupérer ce qui peut être réutilisé, et trier ce qu'on jette ». Un appel aussi bien pratique qu'écologique donc...

La réutilisation de ces pièces permet ainsi de rénover des montres et pendules à un moindre coût, et de rendre accessible l'horlogerie à toutes et tous. « Je vends des objets en ligne, et sur des salons professionnels. L'idée c'est d'acheter un stock complet de montres ou de pendules, de les restaurer et de les vendre dans un état proche du neuf. Le tout permet de réduire drastiquement les coûts... On va dire que j'ai une fourchette de prix entre 150 euros et 500 euros en moyenne, même si j'ai quelques pièces qui montent bien plus haut ».

« J'espère qu'il y a de la concurrence, ça veut dire que notre profession va bien »

Aujourd'hui seul salarié, « pour assurer la rentabilité de [son] activité », il est tout de même entouré d'apprentis et de stagiaires, pour transmettre son savoir-faire, et permettre à sa profession de vivre. « J'ai bien peur que l'ère de la pendulerie soit passée, car aujourd'hui ça ne vaut plus rien sur le marché... Et je trouve ça très dommage, car c'est toujours magique de voir ces beaux objets et leurs mécanismes si précis... », déplore-t-il.

Une situation moins difficile pour l'horlogerie en ce qui concerne les montres. « Il y a des artisans, et j'espère qu'il y a de la concurrence, ça veut dire que notre profession va bien ! », plaisante Jacques Lusignan qui de son côté espère travailler encore longtemps. Et en parfait passionné actif qu'il est, il vous donne rendez-vous le weekend du 3 au 5 mai, à Soumoulou, pour un salon pendant lequel il exposera plus d'une centaine de montres, et une quinzaine de pendules. De quoi sombrer dans la passion pendant des heures...

Plus d'informations sur Jack On Time

Photo : Jack On Time.

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