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EN ACTIOND’Artagnan au galop dans le e-commerce

La belle affaire américaine d’Ariane Daguin est, elle aussi, victime des effets du coronavirus. Mais pas question de se lamenter : l’Auscitaine mise sur les ventes en ligne pour rebondir…
Avec la fermeture des restaurants Outre-Atlantique, D’Artagnan a perdu 75% de ses débouchés et cumule 5,7 millions de dollars d’impayés. Mais le mousquetaire n’est pas encore tombé de son cheval.

Drôle d’année pour Ariane Daguin, qui fêtait fin février les 35 ans de D’Artagnan, son entreprise de distribution de produits alimentaires haut de gamme établie dans le New Jersey, et qui continuait de militer pour la cause du foie gras, menacé d’interdiction dans certains états américains.

Deux mois plus tard, le contexte a radicalement changé. Le coronavirus et les fermetures de restaurants dans le Mid Atlantic (et en particulier à New York) pénalisent fortement D’Artagnan, dont l’activité des trois quarts des clients est à l’arrêt.

La fille de feu l’illustre chef de l’Hôtel de France d’Auch, disparu en décembre dernier et bien connu de nos lecteurs, a donc indiqué que D’Artagnan cumulait près de 6 millions de dollars d’impayés. Le gouvernement fédéral américain est venu à la rescousse en lui octroyant un prêt de 3 millions devant l’aider à tenir jusqu’en juin, sans conséquence pour l’emploi de ses quelque 270 salariés.

Certains des restaurateurs qu’elle fournit (et qui paient ordinairement à 60 jours maximum) risquent fort de ne pas rouvrir. L’addition pourrait être fort salée. Selon la cheffe, 75% des restaurants new-yorkais crouleraient sous les charges et seraient menacés par une fermeture définitive. La restauration ferait travailler 150.000 personnes dans la Grosse Pomme.

L’avenir passera par la vente en ligne…

Quant aux établissements qui auront la chance de rouvrir, ils auront devant eux un parcours du combattant peu engageant, entre mesures sanitaires drastiques et limitation du nombre de couverts. Le constat n’est guère plus réjouissant du côté des fournisseurs de D’Artagnan : l’élevage des animaux se poursuit dans les conditions que l’on sait, mais les abattoirs, fermés à cause du virus, font défaut.

Dans ce raz de marée, la bonne nouvelle est incontestablement l’explosion du e-commerce : depuis le début de la crise américaine, les ventes en ligne de l’entreprise ont été multipliées par 7. Le bœuf et le poulet de D’Artagnan sont particulièrement plébiscités par les consommateurs locaux. Pas le choix pour la dirigeante : il faudra davantage miser sur ce canal de vente dans les semaines, les mois, et sans doute les années qui viennent.

Pour l’heure, les volumes vendus en ligne et en boutiques (les épiceries, petits commerces et traiteurs, toujours ouverts, sont une autre satisfaction), plus marginaux dans le chiffre d’affaires de la société, n’ont pas empêché un surstockage de produits périssables. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l’entreprise a fait don de 400.000 dollars de marchandises à une association américaine d’aide aux plus démunis.

Plus engagée que jamais, Ariane Daguin continue de militer, notamment en encourageant les deux pétitions demandant un soutien aux filières américaines de la restauration et de la distribution agro-alimentaire, pétitions respectivement adressées aux autorités locales des états et à Donald Trump.

Elle salue également le vent de solidarité soufflant en ce moment chez l’Oncle Sam, ainsi que des initiatives telles que celles des grands chefs locaux cuisinant pour les hôpitaux, à l’image de ce que l’on a pu voir en France. Tout en regrettant la faible couverture sociale dont bénéficient les Américains…

Bref, même si on n’avait aucun doute là-dessus, notre mousquetaire n’a certainement pas fini de galoper derrière l’océan.

Informations sur le site internet dartagnan.com

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