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Le béret dans la cité des Corsaires

La célèbre fabrique, installée dans le Haut-Béarn depuis plus de 170 ans, a ouvert une nouvelle boutique à Saint-Jean-de-Luz. Tradition artisanale, culture et patrimoine…
LAULHERE BERET 3
Le béret… symbole emblématique de la France reconnu dans le monde entier. Les étrangers nous imaginent toujours avec un béret vissé sur la tête, une baguette dans une main, du vin rouge dans l’autre et une cigarette aux lèvres.

La boutique des bérets Laulhère, située rue Gambetta à Saint-Jean-de-Luz, a ouvert ses portes en fin d’année. Elle propose la gamme « Héritage », entièrement fabriquée dans les ateliers d’Oloron-Sainte-Marie, à partir de laine vierge Mérinos française.

Cette collection rend hommage aux formes du béret les plus travaillées, intemporelles et frenchy. Une gamme plus traditionnelle est présente dans cette nouvelle boutique, étendue, avec des modèles à partir de 35 euros.

Une tradition du Sud-Ouest…

En 1840, Lucien Laulhère fonde une fabrique de calots et de nappes, à partir de tissage de laine et de lin. Le succès du béret voit la spécialisation de l’entreprise sur ce créneau. Ses fils, Joachim et Adrien-Modeste, reprennent les rênes sous le nom de « Laulhère Frères » et déposent plusieurs brevets d’invention comme celui de 1895 pour la fabrication de bérets zébrés ou celui de 1898 pour la fabrication de casquettes en tricot.

Contrairement à ce que l’on peut penser, l’appellation de béret basque viendrait de Napoléon III qui séjournait régulièrement à Biarritz et à été frappé par cette curieuse coiffe plate portée par les autochtones qui travaillaient sur le chantier du Palais construit pour l’impératrice. Par la suite, les Basques ont ensuite participé à la diffusion du béret aux quatre coins du monde.

D’abord adopté par les armées pour sa praticité et les possibilités d’identification, le béret devient rapidement incontournable et se diffuse rapidement dans la population grâce, notamment, à la révolution industrielle.

Dépôts de bilan avant la consécration…

Dans les années 1960, le port du couvre-chef est en perte de vitesse et l’entreprise se diversifie avec la réalisation de bérets militaires et de chapeaux fantaisie. Avec la fin des conscrits en 1997, l’entreprise est en perte de vitesse, malgré l’homologation, en 2011, par l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord (Otan) pour coiffer ses armées. L’entreprise est contrainte de déposer le bilan. Elle est reprise en 2012 devant le tribunal de commerce de Pau.

En 2013, Laulhère obtient le label Origine France Garantie ainsi que le label EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant, une marque de reconnaissance de l’Etat pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. Laulhère fabrique alors 250.000 couvre-chefs par an, distribués via quelque 500 boutiques partenaires.

Avec le rachat de son confrère Blancq-Olibet en 2013, la maison réunit tout le patrimoine du béret encore existant, se donne pour mission de conserver cet héritage culturel inestimable au sein du patrimoine français. Avec le retour en grâce du béret, dans la haute couture et la confection, Laulhère prend un second souffle.

En 2016, la société a signé un contrat de licence avec la Fédération française de rugby pour proposer aux supporters du XV de France un béret à l’effigie des Bleus. Jusque-là, la fabrique historique de bérets français ne comptait qu’une boutique, à Paris. L’adresse de la rue du Faubourg Saint-Honoré propose ainsi la collection haut de gamme en cachemire et le béret noir « Belle de jour » en laine, satin et perles.

En 2018, trois machines à tricot ont été acquises et d’autres investissements sont à prévoir. Laulhère est aujourd’hui la dernière fabrique historique de bérets en France.

Informations sur le site internet - cliquez ici

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