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Les ailes brisées de Air Méditerranée

La compagnie avait brillamment pris son envol en 1997, avant de subir de sérieux trous d’air
Air Méditerranée

Ç’aurait pu être une belle histoire, mais voilà, c’est fini. L’un des fleurons de Tarbes, Air Méditerranée ne montrera plus ses ailes dans les cieux, pas plus qu’il ne célèbrera son vingtième anniversaire.

Le tribunal de commerce de la ville a estimé qu’il fallait arrêter les frais et vient de prononcer la liquidation de la compagnie aérienne. Une catastrophe pour toutes les personnes concernées.

Ce qu’il faut savoir…

air4ferettiTout avait commencé dans l’enthousiasme. En 1997, le Tarbais Antoine Ferretti brise les codes et lance sa propre compagnie aérienne, qui s’impose comme la première compagnie charter moyen courrier, affrétée par tous les tour-opérateurs français. Mais après l’euphorie vient le doute, avec une lente mais inexorable descente en piqué.

Après avoir transporté 1,3 million de passagers en 2006, elle voit peu à peu son chiffre d’affaires s’éroder : 225 millions en 2008, suivies de pertes de 2,6 millions dès 2010, et à peu près autant l’année suivante, ce qui avait entraîné le départ de 85 salariés (2 administratifs, 83 navigants), soit 30% du personnel.

Air Méditerranée 2Pas vraiment à cause d’une faute de gestion, mais plutôt celle du Printemps arabe qui s’il a peut-être amélioré la situation politique de certains pays, a entraîné une désaffection des touristes, tout comme les mouvements de protestation en Grèce.

Devant cette situation délétère, Antoine Ferritti décide de transférer une partie de sa flotte (5 avions sur 9) vers sa nouvelle entreprise installée à Athènes, Hermès Airlines, créée dans l’urgence pour remplacer les compagnies grecques au bord de la faillite.

Mais rien n’y fait, le trou financier s’accroît, d’où sa décision de placer son sort entre les mains du tribunal de commerce. Une mesure permettant à la compagnie de poursuivre son activité, de chercher de nouveaux partenaires, voire un repreneur, et d’assainir ses comptes.

air2Et des repreneurs, il y en a eu quelques-uns, plus ou moins sérieux. On parla de l’ancien d’AOM Antoine Bru, en binôme avec Jacques Defemme, à la tête d’un groupe d’investissement, qui auraient été disposés à mettre sur la table une garantie de 2,3 millions d’euros. Mais au moment de passer à l’acte, il y a quinze jours, plus personne n’a répondu au téléphone, d’où la sentence du tribunal de Commerce, qui n’a pu que constater que plus aucune piste d’atterrissage n’était ouverte.

Naturellement, on pense aux 220 employés de l’entreprise, tant du siège du Fauga, près de Toulouse, qu'à ceux du siège social, sis sur la plateforme aéroportuaire de l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées et bien sûr aux navigants.

air1L’entreprise va donc être démembrée, ses sept avions vendus au plus offrant (3 Airbus A321-100, 2 Airbus A321-200 et 2 Boeing 737-500).

Une bien triste fin pour ce qui avait commencé comme une belle aventure.

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