Cela va bientôt faire un quart de siècle que, dans le cadre d’une « ligue humanoïde » imaginée au Japon, des robots « courent » après la balle sur un « pré » rectangulaire. L’objectif de moins en moins théorique de cette compétition annuelle : « mettre au point une équipe de robots totalement autonomes capables de vaincre l’équipe humaine, championne du monde de football, en 2050 », et au-delà « d'aborder des questions d'intelligence motrice, absentes des jeux plus classiquement abordés en IA tels que les échecs ou le go », précise le communiqué de la Région. En d’autres termes, la création d’équipes de robots footballeurs serait un moyen idéal et ludique de faire avancer la recherche en robotique, et ce dans la plupart de ses dimensions.
Depuis ses débuts, cette RoboCup a petit à petit été agrémentée d’épreuves s’écartant du strict cadre du ballon rond, avec une ligue « @Home » pour les robots domestiques, des ligues @Work et @Logistic pour les applications industrielles, une ligue « Rescue » pour les opérations de sauvetage ou encore une ligue « junior » destinée aux 11-18 ans.
Mais c’est évidemment le football, avec ses trois formats de compétition (robots « KidSize » de 40 à 90 cm, « TeenSize » de 80 à 140 cm et « AdultSize » de 130 à 180 cm), qui a fait la réputation de ce rendez-vous dont on entend de plus en plus parler. Et qui pourrait bien finir un jour par éclipser la coupe du monde humaine, disons d’ici quelques décennies...
Les Girondins champions du monde…
Si la RoboCup de juillet prochain aura lieu en Australie, à Sidney, la Nouvelle-Aquitaine est déjà dans les starting-blocks pour recevoir l’édition 2020. On se souvient que Bordeaux avait été choisie en juin dernier. La Région vient d’annoncer la signature d’une convention tripartite avec Bordeaux Métropole et l’Université de Bordeaux afin de préparer au mieux cette future Robocup, décrite comme « l’opportunité de dynamiser l’écosystème régional sous tous ses aspects, formation, recherche et industriel ».
La Région précise qu’elle a prévu 505.000 euros de subvention pour l’organisation de l’événement, qui aura lieu au parc des expositions de Bordeaux sur 30.000 m2, avec « 54.000 m2 d’expositions et d’événements associés ». Elle avait déjà cofinancé la candidature de Bordeaux à hauteur de 60.000 euros.
On doit dire que chez les robots aussi, la France est une nation de football, puisque les Bordelais de la « team Rhoban », équipe du laboratoire de recherche en informatique de l’université de Bordeaux, du CNRS et de l’ENSEIRB-MATMECA (composée d’enseignants-chercheurs et d’étudiants de l’ENSEIRB et de l’IUT informatique de Bordeaux) sont déjà triples champions du monde (2016, 2017 et 2018) en catégorie KidSize.
Leurs robots, élus meilleurs humanoïdes en 2017, pourraient bien continuer de terroriser la concurrence l’an prochain, qui plus est à domicile ! A priori, ces robots-là sont encore loin de pouvoir défier nos champions du monde. Mais cela pourrait arriver plus vite que prévu : ils sont déjà très adroits. Et ils savent se laisser tomber en douceur ! De l’art de la simulation…
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