Abonnez-vous
Publié le

La Shem, producteur majeur d’hydroélectricité dans le Sud-Ouest

Depuis longtemps, la Société hydro-électrique du Midi a misé sur l’énergie hydraulique. Elle exploite aujourd’hui 56 usines et ses 12 grands barrages.
La Shem, producteur majeur d’hydroélectricité dans le Sud-Ouest
À l’occasion de sa participation à l’Hydromeeting 2021, un forum rassemblant ce 2 décembre les principaux acteurs de l’hydroélectricité dans la région, nous avons décidé de mettre en lumière la Société Hydro-Electrique du Midi (Shem).

La filiale de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi a vu le jour en 1929 près de Toulouse. Pour mieux comprendre son ancrage territorial, il faut remonter aux sources…

Au début du XXe siècle, plusieurs compagnies de chemins de fer optent pour l’électricité afin d’accompagner l’essor du tourisme de montagne. La traction vapeur n’est en effet pas adaptée aux fortes pentes des montagnes. Ces compagnies obtiennent de l’Etat la possibilité de construire des barrages dans les Pyrénées et sur la Dordogne lançant ainsi le développement des ouvrages hydroélectriques.

Le principe de l’hydroélectricité est simple : on construit une retenue d’eau ainsi qu’une usine afin de transformer la force de l’eau en énergie mécanique, au moyen d’une turbine qui entraîne un alternateur produisant de l’énergie électrique.

C’est ainsi qu’est née l’usine de Soulom (Hautes-Pyrénées) en 1913, puis le groupement d’usines de Licq-Atherey (Pays basque) en 1917. Les barrages d’Artouste, Fabrèges et de Bious (Béarn) sont construits entre 1920 à 1929. Ils permettent la création d’une réserve d’eau de 24,5 millions de m3 : le plus grand barrage des Pyrénées. D’autres chantiers seront ensuite réalisés à Le Hourat, Eget et Louron.

Devenue une filiale du groupe Engie dans les années 2000, la Shem est un producteur hydroélectrique historique et majeur dans le grand Sud-Ouest. Elle produit une énergie propre et sans rejet de CO2, 100% renouvelable. Son parc de production, d’une puissance totale de 783 MW, génère une production annuelle moyenne de 1.838 GWh, soit la consommation d’un million d’habitants.

Son principal atout est sa capacité d’adaptation. « L’eau est la seule énergie renouvelable qui peut être stockée. Cela nous permet de mobiliser une importante puissance en un temps record, lors des pics de consommation en électricité », note Sophie Le Scaon, directrice du service communication de la Shem.

Un acteur régional de premier plan

La Shem est le troisième opérateur français du secteur. Grâce à ses 320 salariés, l’entreprise exploite aujourd’hui 56 usines et 12 barrages en France, pour une puissance installée de 783 MW.

Elle possède un ancrage territorial fort, qu’elle contribue à développer tant sur le plan économique que social et environnemental. L’entreprise est certifiée ISO 14001, ISO 45001 et labellisée Lucie pour sa politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises.

Elle est aussi une des rares entreprises françaises à être distinguée par le label "Entreprise du Patrimoine Vivant" (EPV), en 2017. « Seules 1.600 entreprises françaises sont distinguées par ce label. Il s’agit d’une véritable reconnaissance, à la fois de notre savoir-faire, mais aussi du patrimoine industriel et de notre ancrage territorial », souligne Sophie Le Scaon.

Au cours de son aventure industrielle, la Shem entraîne avec elle de nombreuses vallées dans le sud-ouest, Pyrénées, contreforts du Massif central et Lot. Grâce aux barrages et usines hydroélectriques, des lignes de chemin de fer de la Compagnie des chemins de fer du Midi, de la Compagnie des chemins de fer du Paris-Orléans et des Voies Ferrés du Pays basque, désenclavent des vallées, alimentent des industries, font circuler des transports en commun.

Depuis plus d’un an, la Shem est menacée par la mise en concurrence des installations hydroélectriques. Si la situation avance lentement, l’entreprise n’en reste pas moins dans l’incertitude.

Pour autant, elle reste active : elle prépare les 90 ans de l’exploitation touristique du petit train d’Artouste et prévoit des travaux de modernisation de certaines de ses infrastructures. Aux côtés des autres acteurs de la filière, elle continue à imaginer le futur de l’eau…

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire