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Edito

L’âge, un « bénéfice » politique ?
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Mardi soir, la communauté d’agglomération du Grand Tarbes a été obligée de choisir son doyen comme président pour sortir d’une égalité parfaite de voix. A 79 ans, le maire socialiste d'Orleix (2.000 âmes), Charles Habas, se retrouve à la tête de cette collectivité qui regroupe 15 communes et 75.000 habitants.

Il aura à gérer cette égalité de voix au niveau des élus, tout en intégrant des divergences sérieuses avec le maire de la capitale de la Bigorre. D’autant plus que Gérard Trémège, président sortant et premier magistrat de Tarbes, a peu apprécié la « politisation » du débat au sein de cette intercommunalité, et surtout la mise à l’écart de sa ville centre qui se voyait proposé seulement une 6e vice-présidence.

Si le même scénario s’était produit pour la présidence du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques (élection de l’UMP Jean Castaings), la nomination d’un président au bénéfice de l’âge devrait générer des situations nettement plus complexes au niveau d’une communauté d’agglomération. En effet, il s’agit d’un pouvoir très concret qui ne peut s’exercer qu’en harmonie avec les maires des villes, et surtout avec celui de la ville principale. Encore plus dans une période qui devrait accélérer des transferts de compétences.

Comme l’a rappelé le nouveau maire d’Oloron, écarté de la première vice-présidence de la communauté de communes du piémont oloronais, sans sa capitale le Haut-Béarn ne pourra rien. Et ce bras de fer engagé par le socialiste Bernard Uthurry, contre son successeur, désigné par le suffrage universel, Hervé Lucbéreilh, risque de se faire au détriment de l’avenir de ce territoire. Hélas !

Quand le « bénéfice de l’âge » est appelé en renfort (ce qui n’est pas le cas à Oloron), c’est évidemment parce que les forces en présence sont équilibrées. C’est alors quitte ou double. Soit, une démocratie très exigeante s’installe pour pallier à l’absence de majorité, et c’est plutôt une avancée. Soit, c’est une guerre de tranchée et les résultats peuvent être catastrophiques pour l’intérêt général du territoire.

On dit souvent que les victoires les plus difficiles à gérer (et à digérer) sont les plus larges. Le Grand Tarbes et le Piémont oloronais n’ont pas ce risque. Plus que le bénéfice de l’âge, ce qui comptera en Bigorre, c’est le bénéfice de la sagesse. En Haut-Béarn, c’est plutôt le bénéfice du respect (du suffrage universel) qui sera nécessaire.

Photo FL2

François Loustalan

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