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ENTRETIENLaure Morganx, une touche-à-tout de l’écriture

L’autrice installée à Pau depuis 2016 écrit aussi bien des nouvelles que des pièces de théâtre ou des poèmes. Elle a publié son premier roman en 2019.
L'autrice paloise Laure Morganx.
Entre son métier, sa passion pour les livres et l’écriture, sa troupe de théâtre et sa famille, le quotidien de Laure Morganx est bien rempli. Dans son téléphone, elle note toutes les idées qu’elle peut avoir au cours de la journée et qui lui serviront un jour ou l’autre. Il foisonne d’ailleurs de sujets qu’elle n’a pas encore eu le temps de traiter.

Mima fait le mur de l’internat avec sa meilleure amie Jade pour fêter son dix-huitième anniversaire. Son passé douloureux la hante depuis huit longues années, quand son frère jumeau disparaît et qu’un terrible incendie ravage la maison et le visage d’oncle Jem. Alors, cette virée pour sa soirée d’anniversaire, elle l’a bien méritée ! Pourtant l’escapade va très vite tourner au cauchemar… Pendant qu’elles sont agressées avec une rare violence en sortant de la discothèque, Aaron Sainte-Croix, le père de Mima, meurt brutalement cette même nuit. Mais quand la Mort a reniflé l’odeur du sang, elle rôde, attendant son heure.

Ces quelques lignes composent la quatrième de couverture du premier roman de l’autrice Laure Morganx, Mima et les anges de bois, publié en 2019 aux éditions Max Lansdalls. À 46 ans, la policière scientifique au commissariat de Pau, avide de défis, a imaginé un thriller haletant à l’intrigue bien ficelée et qu’il est impossible de lâcher avant d’en connaître la fin.

Vous avez toujours aimé lire et écrire…

Laure Morganx- J’ai baigné depuis ma plus tendre enfance dans l’univers de la littérature. Notre salon était littéralement tapissé de livre et nous n’avions pas la télévision. Je ne saurais pas dire quand j’ai commencé à écrire des histoires ou à en lire, mais ça a toujours été une part importante de ma vie. Écrire est une nécessité pour moi. Ce n’est pas pour m’évader du quotidien, j’éprouve simplement le besoin de coucher sur le papier toutes les idées folles qui me passent par la tête. J’ai un imaginaire débordant : un mot, une phrase, une idée dans mon quotidien peut être le début d’une nouvelle histoire.

Vous écrivez des nouvelles, des poèmes, des romans et vous venez d’écrire une pièce de théâtre... Vous êtes vraiment une touche-à-tout !

L.M.– Oui, c’est vrai. J’aime me lancer des défis et varier les styles d’écriture, pour avoir une plus grande liberté. On n’écrit pas une nouvelle comme un roman ou une pièce de théâtre, donc changer de format me force à écrire différemment. Une grande partie de mes nouvelles ont été écrites à la suite de participations (ou non) à des concours d’écriture, avec un thème imposé, ou l’envie d’écrire sur un sujet précis. Dans ce type d’exercice, c’est la chute qui est importante. Et je suis très douée en général (rires). Le roman, quant à lui, part d’une idée. J’écris par la suite quelques paragraphes qui me passent par l’esprit et qui pourront être insérés à n’importe quel moment. Une fois que j’ai les personnages à peu près définis dans mon esprit, je fais des fiches de personnages et j’établis un plan, que je suivrais ou pas. Au fur et à mesure de l’écriture, j’insère les éléments qui me sont venus au tout début. Une fois la fin écrite, je reprends le livre du début et je rajoute les petits éléments qu’il me reste. C’est un peu un genre de puzzle. 

Je fais aussi partie d’une troupe de théâtre, La Sève des planches. J’ai écrit ma première pièce cette année. C’est l’histoire d’une grand-mère, de sa fille et de sa petite-fille, d’une disparition qui n’en est pas une, d’homosexualité, d’une jeunesse révoltée contre la société moderne, de monoparentalité… 

Quelles sont vos inspirations ?

L.M.- Quand on est écrivain et que l’on a de l’imagination, le plus compliqué n’est pas d’avoir des idées, c’est plutôt de les écrire et de les exploiter jusqu’au bout (rires). À force d’écrire, je me suis rendu compte qu’il y avait des thèmes récurrents et totalement inconscients qui revenaient souvent dans mes textes. Dans la science-fiction, je traite beaucoup de la quête de l’immortalité, les femmes sont très présentes, tout comme les enfants ou, en tout cas, un rapport à l’enfance. Ma première nouvelle publiée, intitulée L'homme qui jouait aux dés, est une œuvre de science-fiction et une réflexion sur la nature humaine et sa soif d'immortalité. Pour Le vin quotidien, je souhaitais parler de l’alcoolisme, car c’est un sujet qui me touche et qui me parle.

Dans certains cas, je serais incapable de dire comment me viennent mes idées, elles surgissent, tout simplement. Par exemple, en retravaillant un de mes romans qui n’a pas encore été édité, j’ai introduit de nouveaux personnages, et notamment des geishas. Je n’avais pas vu de film ni lu de livre sur le Japon ou sur ce sujet en particulier. Je ne sais pas du tout comment c’est arrivé dans ce roman d’anticipation. Je me suis alors documentée et elles ont finalement pris une place importante dans l’histoire. 

Pouvez-vous nous parler de votre premier roman ? Pourquoi en faire un thriller ?

L.M.- Mon mari m’a énormément encouragé à l’écrire. En parallèle, le Muséum de Toulouse organisait un concours de nouvelles sur le thème « Grandir ». Je n’y ai pas participé, mais ça m’a donné l’idée originale de Mima et les anges de bois. Pourtant, quand on lit le livre, le lien n’est pas forcément très évident. Je ne me suis pas dit : ‘’tiens, je vais écrire un thriller’’, l’enquête policière s’est imposée d’elle-même, mais mon métier m’a été utile pour étoffer un peu le livre avec des informations sur la manière dont est menée une enquête, etc…. C’est le côté un peu ésotérique de la fin qui me plait. Internet est aussi le meilleur ami d’un auteur. Il ne faut d’ailleurs jamais étudier l’historique de navigation d’un écrivain, ça vous ferait peur (rires).

Un deuxième roman, Les Éclaireuses, est en cours d’écriture. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

L.M.- Je m’attaque cette fois à la science-fiction. L’idée me vient d’une connaissance qui aurait des dons paranormaux. Un jour, elle m’a dit que quand j’étais à ses côtés, elle voyait mieux les fantômes. Même si je reste une éternelle sceptique sur ce genre de sujet, j’aime quand même écrire dessus. C’est à partir de cette discussion que le mot « éclaireuse » m’est venu. Cette histoire va reprendre un peu les codes de mon premier livre : avec deux amies. L’une d’entre elles va développer des capacités, jusqu’à se croire totalement folle.

Que lisez-vous en ce moment ?

L.M.- Je lis vraiment de tout, même si j’affectionne particulièrement la science-fiction et la fantaisie. Je suis une fan absolue de Frank Herbert, notamment de sa saga Dune. En ce moment, j’alterne avec trois ou quatre romans. En ce moment, c’est Avoir le courage de ne pas être aimé, d’ Ichiro Kishimi et Fumitake Koga et l’essai La Vallée du silicium, d’Alain Damasio, qui est l’un de mes auteurs contemporains préférés.

Vous pouvez rencontrer Laure Morganx à la Ba(l)lade littéraire de Lons, le 1er septembre. Quant à Mima et les anges de bois, il est commandable dans toutes les librairies.

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